Telle est la conclusion d’une analyse effectuée par le laboratoire de l’Institut d’économie rurale (IER), réalisée à partir de 151 échantillons d’engrais prélevés par la direction nationale de l’agriculture. Le taux de conformité est de 100% pour le complexe coton, 98,5% pour le complexe céréales, 87,5% pour l’urée
Les analyses chimiques ont surtout porté sur les teneurs en éléments nutritifs indispensables à la croissance des plantes
La disponibilité de l’engrais en quantité suffisante apparaît aujourd’hui nécessaire pour accroître la production agricole. Les éléments nutritifs que contiennent ces substances minérales étant nécessaires pour renforcer les capacités productives de nos sols appauvris par des années de monoculture et les effets néfastes du changement climatique. La qualité de l’engrais est tout aussi, sinon plus importante, pour espérer atteindre les objectifs de production que l’on se fixe.
En la matière, l’on se rappelle du feuilleton des «engrais frelatés» qui avaient défrayé la chronique au tout début du premier mandat de feu l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Les conséquences de cette dérive ont, cette année-là, plombées la production et la productivité agricole. Pour éviter un tel scénario catastrophe, au regard de l’apport de l’agriculture à notre économie, le contrôle a priori de la qualité des engrais s’avère nécessaire et même vital pour le secteur.
Cette tâche d’inspection et de contrôle est confiée à la direction nationale de l’agriculture. C’est dans ce cadre qu’elle organise, chaque année, sous l’égide du département en charge de l’Agriculture, des missions de contrôle de qualité. Objectif : garantir la qualité des engrais et leur mise à la disposition des producteurs en zone CMDT/OHVN. Cela, en vérifiant la conformité des engrais aux normes en vigueur, en prélevant des échantillons d’engrais au niveau des magasins CMDT/OHVN pour les transmettre au laboratoire pour analyse.
Des résultats d’analyse chimiques réalisées à partir des échantillons d’engrais prélevés en zone Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) et Office de la haute vallée du Niger (OHVN) dont nous avons reçu une copie, il ressort qu’au titre de la Campagne agricole 2022 «les engrais complexe céréales et ceux du coton ne présentent pas de déficience.
Concernant le complexe coton, 100% des échantillons d’engrais analysés par le laboratoire de l’Institut d’économie rurale (IER) sont conformes aux normes en vigueur. Quant au complexe céréales, 98,5% des échantillons d’engrais analysés par le laboratoire de l’IER sont conformes aux normes en vigueur. En ce qui concerne l’urée, 87,5% des échantillons d’engrais analysés sont conformes aux normes exigées.
À ce niveau, un léger déficit azoté a été par exemple constaté. «Cette déficience est essentiellement liée aux conditions de transport et de manutention», expliquent les laborantins. Et la direction nationale de l’agriculture de conclure que «les résultats sont satisfaisants en termes de teneur en éléments nutritifs et d’état physique qui ne compromettent pas l’atteinte des objectifs de production agricole de la campagne».
Concernant les paramètres physiques, il ressort que les poids des sacs sont entièrement conformes à 50 kg à la norme requise (règlement C/Reg.13/12/12) selon laquelle le poids du sac ne doit pas être inférieur à 49,5 kg. L’équipe de contrôle n’a pas constaté des prises en masse sur les trois types d’engrais contrôlés (complexe coton, complexe céréales et urée). La granulométrie (étude de la répartition des différents grains d’un échantillon de granulats) est conforme aux normes en vigueur pour les trois types d’engrais contrôlés (complexe coton, complexe céréales et urée).
Les sacs sont étiquetés conformément à la norme requise (règlement C/Reg.13/12/12) selon laquelle les informations suivantes doivent être inscrites sur les sacs : nom du type d’engrais, formule chimique, poids du sac, nom du fabricant, nom du distributeur ou du revendeur, campagne agricole de production, présence de l’emballage double, etc.). Quant aux analyses chimiques, les paramètres contrôlés ont surtout porté sur les teneurs en éléments nutritifs (phosphore, azote, potassium, le soufre, le bore).
Pour parvenir à ce résultat, la direction nationale de l’agriculture a prélevé des échantillons d’engrais effectués par une de ses équipes. Avant de les faire analyser au laboratoire de l’Institut d’économie rurale (IER). Ces prototypes ont concerné le complexe coton, céréales et l’urée. L’échantillonnage a concerné toutes les filiales cotonnières : Sud (Bougouni, Koumantou, Sikasso et Kadiolo), Nord-Est (Koutiala, Karangana et Kimparana), Centre (Fana, Dioïla, Ouéléssébougou) et de l’Ouest (Kita), et les magasins de l’OHVN à Bamako. Le nombre total d’échantillons d’engrais prélevés est de 59 pour le complexe coton, 62 pour le complexe céréales et 30 pour l’urée. Ce qui fait un total de 151 échantillons d’engrais prélevés.