Le samedi 3 septembre 2022, dans la soirée, les trois femmes du groupe des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, le 10 juillet dernier, ont été officiellement libérées et remises aux autorités ivoiriennes à Lomé. L’information a été donnée au cours d’un point de presse au cabinet du Ministre des affaires étrangères du Togo. Ledit point de presse était co-animé par Robert Dussey, le ministre des Affaires étrangères du Togo, Fidèle Sarassoro, le Ministre directeur de cabinet du président de la Côte d’Ivoire et Abdoulaye Diop, le ministre des affaires étrangères du Mali.
« Je voudrais vous annoncer que le président de la transition, le président de la République du Mali, le colonel Assimi Goïta, a accepté de procéder à la libération de certains prisonniers et le président de la République togolaise se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté en guise de geste humanitaire, de libérer trois prisonniers sur les 49 », a indiqué Robert Dussey, le Ministre des Affaires étrangères du Togo. Selon lui, les trois prisonniers libérés sont des femmes et les pourparlers continuent afin que « très rapidement les autres soldats en détention puissent aussi recouvrer leur liberté totale ».
Pour le chef de la diplomatie togolaise, les trois soldates ivoiriennes ont été libérées conformément à « l’esprit de la déclaration lue par le ministre directeur de cabinet du président de la République de Côte d’Ivoire ».
« Des manquements et des incompréhensions »
« 49 soldats ivoiriens déployés au Mali ont été interpellés le 10 juillet 2022 à l’aéroport de Bamako, au motif que leur arrivée sur le sol malien, n’avait pas fait l’objet de notification ni d’autorisation préalables », a, pour sa part, déclaré Fidèle Sarassoro, le ministre directeur de cabinet du président de la Côte d’Ivoire. Il ajoutera que la « République de Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet évènement fortement regrettable ». « La République de Côte d’Ivoire, soucieuse d’entretenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes, édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali.» Selon Fidèle Sarassoro, la République de Côte d’Ivoire s’est engagée « à poursuivre de manière transparente et constructive avec la Mali les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun».
A signaler que le 10 août dernier, les autorités judiciaires maliennes ont inculpé et placé sous mandat de dépôt, les 49 militaires ivoiriens pour « des faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ». Le 10 juillet 2022, les 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés à l’aéroport de Bamako et considérés comme des mercenaires par les autorités maliennes. Une accusation que rejette Abidjan (Côte d’Ivoire) qui demande « sans délai », leur libération, soutenant que ce sont des éléments de soutien à la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali), même si selon le porte-parole adjoint de l’ONU (Organisation des Nations Unies) Farhan Haq, les éléments interpellés « ne faisaient pas formellement partie de la Minusma ».