Donc, si on fait ceci, on va le regretter… Si on refuse ça, on va le payer cher… De quel droit ? Par quelle légitimité ? A la France, à l’Amérique et leurs consorts, je dis juste : on en a marre de vous ! Pour qu’on regrette, il faudrait que les relations eussent été sincères, équitables et honnêtes !
Ah, vous nous avez aidé ? Mais en quoi donc ? Et pourquoi le clamer ? Déjà sachez que c’est contraire à nos traditions de dire le bienfait que l’on a fait. Trop d’agressions culturelles de ce type sont faites et passées sous silence par notre sens de la conciliation.
Par ailleurs, quand on aide, ça suppose des bienfaits sur les récipiendaires, à la hauteur de la bienveillance et de l’empathie du bienfaiteur. Qu’avons-nous récolté ? En tout premier lieu, la division profonde et constamment entretenue, au sein de notre peuple, de nos sociétés. A l’organisation séculaire acceptée et ayant fait ses preuves, car conformes à ce que nous sommes et ce à quoi nous aspirons, s’est substitué un modèle contraire à nos valeurs, celles héritées de la Maât.
Car si cette dernière a pour base l’équité, la justice, la recherche de vérité et l’amour (solidarité, fraternité), vous nous avez fourgué, non imposé une notion floue et flouée d’égalité, et les notions de justice, vérité, équité sont désormais rattachées à l’appartenance à un clan, réseau, groupe.
Aussi, une des pires choses que vous nous ayez emmenées est la prolifération des armes et la multiplication de leurs détenteurs et utilisateurs. Que de violence ! Que de crimes ! Que de drames ! Que de haine ! Aspirer à la justice, à la liberté est inscrit dans les gènes de tous les humains, de chaque humain. C’est la touche du divin en nous.
Aussi ces notions, inutile de les enfermer dans des définitions, de les restreindre en les qualifiant. C’est cette attitude qui a troublé le réseau de communication entre le Divin et nous… Et la perte de réseau dans nos cerveaux. Si nous devons avoir des regrets, ce n’est pas dans le sens que vous pensez, qui nous maudit et réduit à un sort misérable et exécrable… Ce sort dans lequel vous nous maintenez par votre mépris, votre condescendance.
Non, on va regretter peut-être d’avoir été faibles, distraits ou crédules. De ne pas avoir eu le courage… Ou d’avoir été paresseux… Bref, regretter ce sur quoi on va s’appuyer pour devenir plus forts, pour le redevenir.