Cinq mois après le retrait forcé de la scène politique du Dr Oumar Mariko, son parti ‘’Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI)’’ vit un grand vide. Entre son leader charismatique qui lui manque et sa distance avec le pouvoir en place, le parti SADI peine à prendre part aux grandes décisions de l’heure alors que le Mali est dans un tournant décisif. Le week-end dernier, une équipe de notre rédaction a pu s’entretenir avec l’un des responsables du parti. Il s’agit de Dora Cheick Diarra, secrétaire à l’organisation du Bureau politique du parti SADI et membre du Secrétariat permanent.
Parlant de la gouvernance actuelle du pays, Dora Cheick Diarra rappelle que le parti SADI et ses militants subissent, comme tous les Maliens, les conséquences négatives et illusoires des campagnes de mensonges en cours dans le pays. « On nous dit que tout va bien, qu’on est en sécurité… Mais hélas, les faits sont têtus, la misère et le malheur sont bien réels. Le Malien n’arrive pas à joindre le bout du mois. Son pouvoir d’achat est trop faible face au coût de la vie. A part les localités qui ont fait allégeance aux moudjahidines, l’activité économique est presque devenue impossible à cause de l’insécurité. Apparemment la solution du gouvernement a échoué. Ce qui est inquiétant, c’est que le Malien ne sait même pas ce qui se passe à cause des manipulateurs », a-t-il ajouté.
Selon lui, cela fait aujourd’hui cinq mois que le président du parti SADI, Oumar Mariko, est rentré dans une résistance militante sous forme de clandestinité. « Seul le bon Dieu savait l’intention de ces hommes armés qui sont descendus chez lui, avec armes et ambulance. Mais, nous ne sommes pas certains que c’est comme ça qu’on interpelle un responsable, surtout celui qui n’est pas un chef de guerre, mais un chef de parti », a-t-il précisé.
Répondant à la question relative au rôle de la justice dans cette affaire, le secrétaire à l’organisation du Bureau politique du parti SADI déclare : « La justice ? Je ne commenterai pas son rôle. Je dis tout simplement que le Mali a besoin d’unité et de cohésion. Travaillons à réunir toutes les énergies positives autour du Mali. Oumar peut beaucoup apporter. Donc, je pense qu’il faut mettre fin à cette poursuite qui n’arrange personne. Les autorités de la transition doivent travailler dans ce sens. »
Selon Dora Cheick Diarra, l’on ne refonde pas un pays en guerre, mais il faut d’abord le réconcilier. « Le gouvernement de la transition a inscrit toute son action essentiellement dans le cadre de la refondation. Pour nous au parti SADI, cela n’a pas de sens. Normalement en lieu et place des Assises nationales pour la Refondation, on devrait organiser des assises pour la paix. Pas besoin de dépenser des milliards pour cela. Il suffit de regrouper autour de la table, les autorités, les responsables des moudjahidines, les responsables des groupes armés, les dozos… Il s’agit dans un premier temps d’obtenir un cessez-le-feu ensuite continuer pour aller à la paix définitive », a-t-il souligné.
Il a conclu : « La lutte contre la corruption ou contre l’impérialisme ne saurait être un programme pour un gouvernement. C’est le travail quotidien de tout gouvernement sérieux. Aussi nous devrons faire énormément attention à certains dossiers comme celui des militaires ivoiriens. Avec la Côte d’Ivoire, nous avons beaucoup d’intérêts en commun. »