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Gouvernance au Mali: Après la classe politique, celle militaire doit à tout prix réussir
Publié le lundi 12 septembre 2022  |  L'Alternance
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de clôture des journées de la concertation nationale sur la transition
Bamako, le 12 septembre 2020 au CICB. Le CNSP a procédé à la clôture des journées de la concertation nationale sur la transition au terme de trois jours d`échanges à l`issue desquels une charte et une feuille de route de la transition ont été validées par les participants, selon le rapport de synthèse.
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Après le terrible désaveu de la classe politique, il semblerait que les Maliens veulent donner sa chance à celle militaire. Plus de 30 ans d’ère démocratique auront rimé avec écart économique et gabegie galopante. Les tenants actuels du pouvoir, pour l’intérêt supérieur de la nation, doivent réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué. Autrement, ce sera un désaveu de plus, celui de trop, qui marquerait une rupture encore plus profonde entre les gouvernants et les gouvernés.
Ils ont le vent en poupe et, de mémoire de Malien, rarement des dirigeants auront été aussi populaires. Une popularité qui devra se traduire sur le terrain par des mesures fortes au plan politique, mettant le pays sur de bons rails. Pour beaucoup, peu importe s’il s’agit d’un nouveau type de classe dirigeante mêlant le militaire au politique, l’essentiel ce sont les résultats.
Cependant, d’autres craignent qu’il s’agisse de liaisons dangereuses, d’alliances contre natures, qui auront de fâcheuses conséquences sur le bon ordonnancement des institutions de la république. Des conséquences qui menaceraient également l’équilibre entre les différents pouvoirs du pays. Car, en l’état, il serait très laborieux que l’armature institutionnelle du pays puisse revenir à la normale après de tels bouleversements. Il semblerait que peu de Maliens, surtout ceux faisant partie de l’élite, se projettent dans un avenir plus ou moins lointain. Beaucoup se cantonnent à vivre au jour le jour comme si gérer un pays, ce n’est pas prévoir le lendemain.
Si l’on a l’habitude de dire que la rupture entre l’élite politique et la masse populaire est totale, que dira-t-on si jamais celle au pouvoir ne parvenait pas à remplir les attentes ?
Une question d’autant pertinente que jusqu’à l’heure, des questions essentielles ont été occultées notamment celles liés au modèle de système politique qui sied le mieux au Mali. L’élite, plutôt que de se projeter en avant en ligne de mire les garanties de stabilité politico-institutionnelle, tous ne voient que l’élection devant avoir lieu. Si la tenue de celle-ci est impératif pour amorcer le retour du pays dans la normalité, il y a des gages qu’il faut obtenir.
Néanmoins, la classe actuellement au pouvoir est condamnée à réussir. Mais si elle ne y parvenait pas, le désaveu entre la masse populaire et les dirigeants serait total et peut même irréversible.
Et le manque de confiance sera tout simplement entre maliens eux-mêmes. Déjà l’on en voit les prémices. Il est fort à parier qu’elle s’accentue.
Dans une certaine mesure, ce serait un mal pour un bien, l’occasion pour les Maliens de se poser les bonnes questions et surtout d’y apporter des solutions. Et cela permettra aux Maliens de prendre conscience que le problème du Mali n’est pas fondamentalement la classe, militaire ou politique, qui gère le pouvoir mais qu’il s’agit surtout du modèle de gouvernance que l’on veut. Il faudra qu’elle emporte l’acceptation de tous et qu’elle permette l’instauration du cercle vertueux de la transparence dans tous les domaines de gestion étatique.
Ahmed M. Thiam
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