Le département de la Justice est conscient du rôle fondamental de la Presse dans l’administration et la distribution de la justice, en tant qu’instrument de conscientisation et de veille contre l’incivisme et son corollaire de comportements déviants, mais aussi de boussole pour l’orientation de l’action judiciaire dans certaines procédures
La 3ème Journée d’échanges Justice et Presse, s’est tenue le jeudi 15 Septembre à la Maison de la Presse sous le thème : « Ethique et déontologie du magistrat, quel impact dans la lutte contre la corruption ? ». C’était sous la présidence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, en présence du Président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, du représentant de la Coopération canadienne au Mali, Alexander Mcgill.
Initiées par le ministère en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux en partenariat avec la Maison de la presse et la Coopération canadienne, ces journées d’échanges presse et justice visent à maintenir un cadre permanent de dialogue et d’échanges entre les hommes de médias et les acteurs de la justice. C’est aussi une occasion de mobiliser des experts pour édifier l’opinion sur le rôle et la place des hommes de médias dans la lutte contre la corruption au Mali, l’impact du magistrat respectueux des principes d’éthique et de déontologie dans la lutte contre la corruption, mais également la synergie dans les rapports fonctionnels entre structures de contrôle, de vérification et de poursuite de faits de corruption et pratiques assimilées.
A l’entame de ses propos, le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué a rendu un hommage aux professionnels des médias, et exprimé toute sa gratitude pour le professionnalisme et la promptitude avec lesquels ces hommes et femmes ont accompagné son département dans le cadre des première et deuxième journées d’échanges « Justice et presse ».
« Le succès des deux premières journées est, sans nul doute, la preuve que la justice et les médias sont dans une alliance naturelle caractérisée par la recherche d’éléments dont la bonne exploitation permet de servir les citoyens dans leur quête permanente d’information juste et crédible sur la justice », a estimé le ministre Kassogué. Selon lui, son département, en scellant ce partenariat dynamique entre la Presse et la Justice, est conscient du rôle fondamental de la Presse dans l’administration et la distribution de la justice, en tant qu’instrument de conscientisation et de veille contre l’incivisme et son corollaire de comportements déviants, mais aussi de boussole pour l’orientation de l’action judiciaire dans certaines procédures.
Le choix de la thématique centrale de cette troisième journée, selon le Garde des Sceaux, est autant un sujet d’actualité que de préoccupation nationale à cause de la profondeur et de la complexité du phénomène de la corruption dans notre pays.
« L’échec des mesures qui ont été prises par les gouvernements successifs s’explique, pour une large part, par l’incohérence et l’inconstance des politiques publiques en la matière ainsi que l’inefficacité et l’inadéquation du cadre juridique et institutionnel », a-t-il dit. A ces insuffisances, selon le ministre Kassogué, il faut ajouter l’inobservation des règles d’éthique et de déontologie dans la gestion des biens publics.
A ses dires, une analyse objective de la situation conduit, inexorablement, vers la responsabilité de l’Etat en ce qui concerne le faible niveau ou l’absence de répression face aux comportements déviants des fossoyeurs des ressources publiques.
« Les corrupteurs et les corrompus doivent être réprimés sans ménagement. Au besoin les textes sur la corruption doivent être revus et adaptés aux exigences actuelles », a déclaré le ministre Kassogué, selon lequel « il faudrait arriver à un changement de mentalité et faire comprendre aux populations que celui qui corrompt rend un mauvais service au magistrat et à son pays, car c’est la justice qui va en pâtir ».
Pour le Garde des Sceaux, « une mauvaise justice ne profite à personne et ouvre la voie à des situations de conflit et de vengeance ».
« Je suis convaincu que la justice et la presse, la main dans la main, offriront à notre peuple un espace d’échanges favorisant l’éveil des consciences pour une pleine et entière participation de chacun citoyen et chaque citoyenne dans l’œuvre de construction nationale », a conclu le ministre.
La cérémonie d’ouverture a été suivie par l’expose du magistrat Hamèye Founè Mahalmadane, ancien ministre et membre du CNT sur le thème : « Ethique et déontologie du magistrat, quel impact dans la lutte contre la corruption ? ». Avec comme modérateur Chahana Takiou, Directeur de publication du Journal 22 Septembre.