La junte militaire malienne et son apprenti dictateur, Assimi Goïta, payent clairement leur alignement sur la politique de Vladimir Poutine. L’avionneur turc Baykar exporte son best-seller dans une bonne partie de l’Afrique sub-saharienne, comme outil de lutte contre le terrorisme djihadiste. Deux pays cependant ne pourront jamais l’utiliser, ou en tous cas pas tant qu’ils continueront de prendre leurs ordres de Moscou : la Centrafrique et le Mali donc. La Turquie argue notamment du fait que le Bayraktar TB.2 est un avion sans pilote doté de technologies estampillées OTAN.
Bon marché, disposant d’une autonomie plus que correct, et emportant une gamme d’armement vaste et précise le Baykar Bayraktar TB.2 a tout d’un outil de dernière génération. Ça tombe bien c’est ce qu’il est. Après avoir fait démonstration de ses capacités auprès des forces aériennes ukrainiennes contre l’envahisseur russe il était logique qu’il enchaîne les contrats. C’est le principe désormais bien connu du combat proven.
Et parmi les régions où le drone turc se vend très bien il y a l’Afrique sub-saharienne. Des pays comme le Burkina-Faso, Djibouti, l’Ethiopie, le Niger, le Rwanda, ou encore le Togo en ont fait l’acquisition. Il se murmure que l’Algérie, le Kenya, la Mauritanie ou encore le Zimbabwe pourraient les imiter.
Les forces burkinabées ont d’ailleurs déjà eu recours aux capacités offensives du Bayraktar TB.2 lors de séries de frappes aériennes dans le nord et l’est du pays. Des attaques de drones qui sont pourtant entachées de soupçons de bavures par cette aviation. Dans la nuit du 11 au 12 mai 2022 un de ces drones aurait bombardé une zone commerciale de Fawargou tuant cinq civils innocents. Plus près de nous le 1er août ce sont les locaux d’une association d’entraide aux femmes à Pognoa-Sankoado qui ont été visés tuant une trentaine de civils dont plusieurs enfants. Le Burkina-Faso minimise à chaque fois ces opérations, malgré la pression de médias internationaux de premier plan comme BBC Africa, France 24, ou encore RFI.
Dans le même temps le gouvernement turc refuse toujours catégoriquement de répondre aux demandes de la Centrafrique et du Mali afin d’acquérir des Bayraktar TB.2. La raison est diplomatique. En effet ces deux pays d’Afrique sub-saharienne entretiennent des relations très étroites avec Moscou au travers notamment de déploiements des forces de l’entreprise de mercenaires Wagner. La vente de drones turcs mettrait en péril l’engin qui pourrait être aisément fourni à la Russie ou vu depuis les territoires centrafricains et/ou maliens. Or le TB.2 a été pensé afin de le rendre apte à l’emploi dans les forces des pays de l’alliance Atlantique. La preuve puisqu’en dehors de la Turquie il a déjà été commandé par l’Albanie et la Pologne alors que des négociations sont en cours avec la Finlande, la Lettonie, et la Roumanie.
Actuellement il semble que la Russie n’ait réussi à examiner que des épaves partiellement détruites au-dessus du territoire ukrainien.
Vous l’aurez compris le Baykar Bayraktar TB.2 va permettre à de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne de gagner en crédibilité sur la scène internationale, sur la question de la lutte contre le terrorisme djihadiste, alors que dans le même temps il marquera l’immobilisme centrafricain et malien. Ce drone est une réussite autant technologique que commerciale.