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Nord du Mali : Une charia à deux vitesses
Publié le vendredi 29 juin 2012   |  Aurore




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Depuis l’invasion des villes du nord Mali, à savoir Kidal, Gao, Tombouctou en fin Mars dernier, les populations qui vivent dans l’occupation ne cessent de subirdes abus et des exactions de tous genres. Elles continuent à vivre une terreur indescriptible: des tueries, des pillages, des vols, des mariages forcés, et des humiliations de toutes sortes. Nous assistons à la pire déshumanisation de l’histoire du Mali de l’indépendance à nos jours. Des bourreaux, qui feignent agir au nom de l’islam pendant qu’au dessous se cachent un trafic de drogue, d’armement et un enrichissement illicite.
Ils sont venus assombrir les journées des centaines de milliers de populations qui, il y a trois mois, jouissaient d’une liberté sans pareille et qui se battaient inlassablement pour développer leurs localités. Comment un groupuscule de personnes peut chercher l’indépendance au nom de toute une communauté qui ne veut pas de cette indépendance, parce qu’elle est de mauvais goût et de mauvaise couleur, une indépendance qui doit se faire au dépend de la majorité noire? Une majorité qui, si jamais indépendance il y a, sera totalement défavorisée et même réduite à l’esclavage.
Pour le moment, c’est l’instauration d’une charia à deux vitesses qui est un cauchemar pour les populations du nord. Une charia pour Noirs mais pas pour Blancs ; une charia pour sonrhaïs, peuhls, bambaras et non pas pour touareg et arabes; une charia pour sédentaires et non pas pour nomades ; une charia pour des fumeurs de cigarettes et des jeunes filles en mini jupes et non pas pour des meurtriers et des voleurs. Voilà le genre de charia que les groupes islamistes d’Ansardines, du Mujoa et d’Aqmi veulent imposer de gré ou de force sur les populations du nord Mali.
Cette charia a d’ailleurs été rejetée par les notables des régions de Kidal, après une concertation initiée par Iyad ag Ghali et sa bande de terroristes il y a quatre jours seulement à Kidal. Lors de cette rencontre, les populations de Kidal ont catégoriquement rejeté toute forme de charia. En conséquence, cela peut être risquerait de causer une grande fracture au sein de la communauté touareg, puisqu’Iyad ag Ghali et son groupe ont promis de destituer l’Amenokal Intallah. Et si jamais cela se passe, c’est une guerre tribale qui s’annonce au sein de la communauté touareg.
A Gao d’autre part, les jeunes sont plus actifs. Ils rejettent en bloc toute idée d’occupation, d’indépendance ou de charia ; ils font régulièrement des manifestations qui se soldent souvent par des morts. La plus plus récente date du mardi 26 juin dernier, à la suite de l’assassinat de l’élu municipal Idriss Oumarou le lundi dernier à cause de sa mobylette. Il était entrain de rouler sur sa moto dans une rue de Gao quand des individus armés ont tenté de l’arrêter ; refusant d’obtempérer, ils ont ouvert le feu sur lui. Et c’est ainsi que ce chef de famille fut lâchement arraché à l’affection de ses proches. Après ce drame, les jeunes, dans une marée humaine, sont descendus dans les rues pour manifester et défier les rebelles en arrachant les drapeaux du MNLA et d’An sardine pour hisser le drapeau malien. Et ce n’est pas la première fois que des jeunes de Gao manifestent contre l’occupation.
C’est le lieu de saluer ces jeunes à mains nues qui ont bravé et affronté ces bandits armés, ces hors la loi, ces sauvages venus de nulle part, qui n’ont aucun respect pour la vie humaine et les valeurs d’un monde moderne. Cette charia à deux vitesses ne cesse de mettre les populations sur les nerfs et les privant de leur liberté fondamentales. Les femmes doivent se voiler, les jeunes filles ne porteront plus de mini jupes et de T-shirts, l’on ne fume plus dans la rue et on ne regarde plus à la télévision. Tout cela se passe devant le regard impuissant du gouvernement malien et la passivité de la communauté internationale.

M.Maiga

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