La crise diplomatique existant entre le Mali et le Niger, semble prendre une nouvelle tournure, et ce depuis la sortie « ratée » du ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassouni Massaoudou, lors d’une conférence de presse tenue à Paris. Il reprochait aux dirigeants de la Transition malienne de faire preuve d’un patriotisme qu’il qualifiait de « frelaté ».
Ces propos avaient suscité de vives réactions du côté de Bamako faisant monter la tension d’un cran entre ces deux pays voisins si proches.
En effet, après le discours prononcé du Premier ministre par intérim de la Transition malienne à l’Assemblée générale des Nations Unies, hautement apprécié par le peuple malien, certains Nigériens n’ont pas hésité à faire des sorties malintentionnées et inamicales à l’encontre du peuple malien. Ces hostilités ont commencé dès le lendemain de la conférence de presse tenue en janvier dernier à Paris, où le ministre Massaoulou a qualifié le patriotisme des autorités maliennes de « frelaté ». Lesquels propos avaient suscité une tension réactionnelle à Bamako, qui avait même vivement protesté devant l’ambassadeur nigérien au Mali.
Comme pour répondre de manière « intelligente », dans son discours prononcé le samedi dernier, à la tribune de l’Assemblée des Nations unies, le Premier ministre par intérim a ciblé le président nigérien, Mohamed Bazoum, le traitant « d’étranger qui se réclame du Niger ». Même si aucune réponse officielle n’est encore enregistrée du côté de Niamey, ces propos suscitent de nombreuses réactions au sein de l’opinion.
Pour montrer son désaccord vis-à-vis des propos du chef du gouvernement du Mali, un député nigérien a réagi. Il s’agit de l’honorable Mahmoud Saghdoun, vice-président de la Commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale nigérienne, qui, dans une interview tire sur la corde diplomatique. « Nous demandons le rappel de notre ambassadeur au Mali, ainsi que la rupture des relations diplomatiques jusqu’à ce que ces soldats reviennent sur le chemin droit et présentent officiellement leurs excuses au Président de République et au peuple nigérien», a-t-il indiqué. Sans oublier le communiqué du Directeur général des Douanes du Niger, Harouna Abdallah, qui décide de suspendre des autorisations de transit de produits pétroliers sur le Mali. « Jai l’honneur de porter à votre connaissance la suspension de la délivrance des autorisations de transit des produits sur le Mali non destinés à la Minusma accordés aux usagers. En outre, l’utilisation des autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de transit de produits pétroliers non identifiés à la Minusma est suspendue
Le directeur des enquêtes, du Renseignement, de l’Analyse des risques et du contentieux (DERAC), les directeurs régionaux des douanes, le chef de bureau de Taradi, le Chef de bureau d’Ayorou, le Chef de bureau de Ciaya, tous les commandants des Brigades d’intervention et recherches sont chargés, chacun en ce qui le concerne de l’ exécution de la présente mesure. Toute difficulté liée à son application devra m’être signalée sans délai », lit-on dans le communiqué.
Même si aucune explication officielle n’a été avancée pour justifier cette décision, tout porte à croire que depuis le discours du Premier ministre Abdoulaye Maïga, les bons rapports entre les deux pays prennent un sérieux coup, menaçant la rupture entre le Mali et le Niger.
Du côté de Bamako, bien avant le discours du locataire intérimaire de la primature, la réaction de nombreux Maliens était déjà intense contre les dirigeants nigériens en général et en particulier le président Mohamed Bazoum, qui, à chaque fois, qu’il parle des autorités maliennes, utilise des propos suffisamment « discourtois » pour révolter le digne et fier peuple malien.
Au vu de ces différentes réactions, qui menacent dangereusement le climat de bon voisinage entre ces deux nations, il est temps pour les deux pays frères de mettre de l’eau dans leurs gingembres pour le bonheur des populations maliennes et nigériennes.