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Violents accrochages entre manifestants et Ançardine à Gao: Où est passé le capitaine de Kati ?
Publié le vendredi 29 juin 2012   |  Aurore


Le
© Getty Images
Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo


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A Gao, où les groupes dijihadistes sèment la terreur au sein de la population, et Kati, loin de là, où est basé le QG du capitaine Sanogo, celui-là même qui a fait le coup d’Etat, au prétexte de stopper la progression des troupes rebelles armées, c’est désormais tout un monde. Si le capitaine, barricadé dans son QG, ne fait plus rien pour libérer le nord entre les mains des djihadistes sans foi, ni loi, les populations civiles, elles, sans armes, combattent pour leur dignité.

Le 22 mars 2012, sur un ton martial, le capitaine de Kati, Amadou Aya Sanogo, déclare au monde entier que le coup d’Etat que l’armée, sous sa conduite, vient de perpétrer, qui a renversé le régime du président ATT, n’avait autre finalité que de donner plus de moyens aux soldats, afin qu’ils se battent pour stopper la progression des troupes rebelles dans le nord du pays.

Depuis ce jour, dans une confusion terrible, les rebelles du MNLA sont en nette supériorité sur les éléments de l’armée nationale que l’on disait sous-équipée.
Dès le lendemain de la déclaration du capitaine putschiste de Kati, trois principales villes des régions nord du pays, et en autant de jours, sont tombées entre les mains des assaillants, comme des fruits mûrs. Les spécialistes militaires, de tous bords, sans se fatiguer, ont expliqué que la chute de ces villes, quoique inéluctable à cause de l’état de désarticulation généralisée de l’armée, a été facilitée par la brusque cassure au sein du commandement militaire du fait du coup d’Etat perpétré par le capitaine de Kati qui venait de mettre en place une structure dénommée CNRDRE, dans le but simplement de crédibiliser son geste condamnable, en s’en prenant avec violence aux institutions régulières de la république.
En fait, dès la chute de ces régions, une première dans l’histoire de la rébellion, l’on pensait normalement que le capitaine de Kati, fort de sa parole d’honneur, allait prendre les initiatives pour aller à l’assaut des zones occupées. Mais hélas!

Au lieu de cela, l’homme fort de Kati, supporté par quelques poignées d’irréductibles passionnés qui ont oublié que le monde a changé, a multiplié les manœuvres avec la communauté internationale, via la Cedeao, venue au plus vite au secours d’un Mali qui amorçait doucement sa descente dans l’enfer.

Personne, dans l’entourage de ce capitaine, n’a compris qu’il a fait plus d’une semaine sans pouvoir proposer la moindre mesure qui tienne la route. Les institutions de la république, plongées dans la tourmente, et le nord du pays abandonné entre les mains des salafistes qui ont commencé à venir de tous les quatre coins du monde pour faire de cette partie du Mali une zone de non droit, étaient laissées à leur seul contrôle et sans aucune contrainte pour eux.

Le capitaine de Kati, entre-temps, a oublié sa promesse pour s’accrocher au pouvoir politique qui lui filait d’ailleurs entre les mains, pour la bonne raison qu’il avait lui-même signé avec le médiateur de la Cédéao un accord-cadre pour le retour à la normalité constitutionnelle. Ce ne fut pas le dernier accord, car il signera un autre, dans les mêmes conditions que le premier, qui permettait la prolongation du mandat du président intérimaire.

Mais, tout cela n’a pas suffi au capitaine de Kati pour reprendre le seul combat qui lui valait honneur militaire et dignité citoyenne. S’il se détournait du nord, n’ayant imaginé, en aucun moment, une quelconque stratégie de combat pour la reconquête des régions perdues, ce sont les habitants eux-mêmes de Kidal, de Tombouctou et de Gao qui le feront à sa place pour se libérer du joug de l’occupant. Dans toutes ces villes, les jeunes, les femmes et les citoyens tout court, ont déjà organisé la protestation pour exiger le départ sans conditon des groupes armés.

Mardi dernier, c’était à Gao que les populations, excédées par les brimades des occupants, ont organisé la riposte.Tout est parti de l’assassinat sauvage, dans des circonstances troubles, d’un élu local, Idrissa Oumarou, bien aimé au sein de population pour ses idées de révolte contre l’occupation inacceptable des régions nord du pays. Les populations ont défié le capitaine de Kati pour aller à l’assaut des agresseurs. Bilan? Des morts et plusieurs blessés.

Avec un message clair et sans équivoque adressé au capitaine putschiste de Kati lui disant que l’officier n’est rien d’autre que son honneur…

F.M

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