L’histoire retiendra du 30 avril 2012, une journée pas comme les autres dans le secteur de l’éducation. Toutes les écoles et universités du territoire national sont fermées (8h-10h) suite à une énième tentative d’assassinat du secrétaire général du bureau de coordination de l’AEEM survenue la veille aux environs de 23 heures, une marche de protestation des étudiants contre la radio Kayira (reprochée être à la base de l’incitation à la violence de certains étudiants) est violemment réprimée par les forces de l’ordre (10h-11h), un affrontement éclate entre les membres de l’AEEM et certains agents de police (11h-12h), le campus est pris d’assaut par des agents de police (15h-15h30), le secrétaire général de l’AEEM, Hamadoun Traoré, est battu à sang (16h). L’un de ses proches et une étudiante du campus sont atteints par des balles (16h30). Le premier est envoyé aux urgences, la fille décède sur le chemin de l’hôpital (16h30-16h45).
Abibata Danioko
Abibata Danioko, étudiante en licence ‘’sciences de l’éducation’’ à la faculté des sciences humaines et en 3ème année ‘’théâtre’’ au conservatoire des arts Balla Fasséké, a payé de sa vie pour un combat dont elle n’est en réalité qu’une victime.
Venue sur le campus à la recherche d’un abri et d’un toit comme les milliers d’autres étudiants qui se trouvent dans la même situation qu’elle, cette étudiante y a laissé son âme. Victime d’un règlement de compte et de la manipulation de certains ‘’soi-disant’’ maliens pour des causes purement égoïstes et sataniques, cette demoiselle vient de subir les pires formes de l’injustice et de l’impunité qui ont plongé notre pays dans ce KO.
Abibata Danioko a été arrachée à sa famille ainsi qu’à ses proches, pendant que le secrétaire général de l’AEEM et son collaborateur se trouvent dans une situation médicale toujours critique. Le secteur de l’éducation, épargné depuis le début de la crise du 22 mars, vient d’être plongé dans un périple dont Dieu seul connait l’issue.
Pourquoi cela ? Qu’est ce que cette innocente étudiante a fait pour mériter ce sort ? Qui sont les vrais commanditaires et coupables de cette lâcheté ? Quelles sont les motivations réelles de cette barbarie ? De quel droit les forces de l’ordre investissent-ils le campus pour créer une telle psychose auprès des étudiants ? Qu’est ce qui explique l’implication de l’université dans ce désordre ? Que faut-il retenir de cet état de fait ? Voilà entre autres questions pour lesquelles la presse universitaire du Mali ‘’Le Flambeau’’ ne ménagera aucun effort et tentera d’apporter des réponses dans les jours à venir. La lumière, pour le repos de l’âme de cette étudiante, doit être faite sur les circonstances de cette mort tragique. Les coupables, pour la justice, doivent répondre de leurs actes et payer de leurs forfaits.
D’ici là, nous ne pouvons que nous résigner face à la volonté du Seigneur et prier pour que l’âme de cette demoiselle repose en paix. A sa famille éplorée, ses amis et proches ; nous présentons nos condoléances les plus attristées. Dors en paix Abibata Danioko !!!
Pour Le Flambeau
Le Directeur de Pub,
Fousseyni Maiga