Plusieurs grands axes de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, étaient bloqués samedi midi par des militaires, a constaté un journaliste de l'AFP, peu après une rafale de tirs entendue dans le centre-ville par plusieurs témoins.
Ce regain de tension survient au lendemain d'un coup d'Etat au cours duquel des militaires ont démis de ses fonctions de chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier. Plusieurs témoins ont rapporté à l'AFP avoir entendu une rafale de tirs aux alentours du rond-point des Nations Unies, dans le centre-ville, en fin de matinée. Des militaires ont alors, comme vendredi, repris leurs positions pour bloquer les principaux axes de la ville et notamment le quartier de Ouaga 2000 qui abrite notamment la présidence. Des hélicoptères survolaient le centre-ville à la mi-journée, selon un journaliste de l'AFP. Les commerçants qui avaient rouvert leurs magasins dans la matinée de samedi alors que le calme était revenu ont fermé boutique et s'empressaient de quitter le centre-ville. Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats en treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, peu avant 20H00 (GMT et locale) sur le plateau de la radiotélévision nationale. Ils ont démis de ses fonctions le colonel Damiba - dont le sort restait inconnu samedi - et annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition. Un couvre-feu de 21H00 à 05H00 a également été mis en place. Les militaires ont invoqué "la dégradation continue de la situation sécuritaire" dans le pays. Le nouveau chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.