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Divorce : L’union perd sa sacralité
Publié le samedi 1 octobre 2022  |  Mali Tribune
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Le divorce est la rupture officielle d’un mariage civil ou religieux liant précédemment deux personnes ou plusieurs en cas de polygamie. Ce phénomène est un dilemme auquel certains parents font face aujourd’hui même si cela va complètement changer leur vie. Le divorce apporte la solitude, la dépression, l’obscurité et même le suicide dans la vie d’une personne.



En droit malien, il se distingue de la séparation de fait, sans conséquence juridique, et de la séparation de corps qui est reconnue juridiquement mais qui laisse subsister le mariage. Selon les statistiques, en 2020 le Mali a enregistré plus de 140 000 divorces en 2020. Dans le district de Bamako, le taux de divorce est estimé à plus de 10 000 par ans. Selon la même étude, pour la région de Kayes, les seuls cas recueillis au niveau de la justice, entre 2000 et 2011 est de 1008 cas de divorce.

Maïmouna Keita nous explique son histoire de divorce. « Mon mari était un imposteur. Il se voilait la face avant que je ne devienne sa femme. Après le mariage, il a subitement changé de comportement comme moi pas de respect vis-à-vis de ma personne, mes principes et valeurs coutumières étaient inexécutables. Après plusieurs sensibilisations, avertissements et ne voyant aucun changement, j’ai donc divorcé, mais franchement parlant aujourd’hui je regrette. Car je ne voyais plus mes enfants. J’ai vite compris que j’ai fait un mauvais choix de me divorcer en laissant mes enfants dans les bras d’une autre femme qui ne serait en mesure de pouvoir s’occuper d’eux », regrette-t- elle.

Après 10 ans de mariage, Moussa Koïté a opté pour le divorce. « Force est de reconnaitre que le divorce n’est ni le souhait d’une femme moins encore de l’homme. Mais face à certaines circonstances, le divorce vaut mieux que continuer une relation qui n’a pas d’avenir. Après le divorce, les choses se sont mal tournées, les enfants étaient les premières victimes. Au début j’avais du mal à surmonter les épreuves mais plus les enfants grandissaient, plus je leur faisais voir la réalité en face».

La religion musulmane demande toujours de trouver un compromis entre l’homme et la femme avant d’acter le divorce. Selon Cheikh Cherif Haïdara, imam de Sirakoro Meguetan, « religieusement le mot divorce n’existe pas dans le saint coran. Il y a question de mariage, mais jamais un divorce car on s’unit pour le meilleur et pour le pire pour la vie seule la mort peut vous séparez. Bien vrai que Dieu nous interdit de mentir, mais si le mensonge est la meilleure solution pour sauver un mariage alors tu peux le faire sans hésitation. Il y a un langage qui dit : Se marier ne veut pas dire que tu es un homme, mais arriver à supporter les caprices de ta femme et parvenir à la garder malgré ses vilains défauts, cela fera de toi un homme ».



Le tribunal doit être le dernier recours

Selon le sociologue Ba Moussa Coulibaly, « le nombre de divorces ne cesse de s’accroître au Mali d’année en année. Les raisons sont nombreuses parmi lesquelles l’impréparation psychologique des jeunes mariés qui n’arrivent pas à se défaire des vieilles habitudes. Même au foyer, beaucoup de jeunes couples ressentent le besoin de se libérer des contraintes du foyer. Le mariage devient au fur et à mesure liberticide parce que l’un ou l’autre conjoint n’arrive pas à réserver une parcelle de temps à l’autre, mais aussi pour les besoins de fonctionnement du foyer. On remarque de plus en plus que l’harmonie dans le couple se détériore pendant les premiers mois qui suivent la célébration. Si pour certains il y a un déficit de communication, pour une grande majorité l’insoumission de la femme détruit l’ambiance du couple. Il y a aussi l’impatience de l’un ou l’autre face aux différentes tempêtes que le couple traverse. Le divorce joue de façon très sensible sur l’équilibre psychologique des enfants. Habitués à vivre avec les deux parents, ils peuvent se retrouver brutalement sans l’un ou sans l’autre. Cette situation peut être à l’origine de troubles d’humeur sans compter qu’ils deviennent souvent avec le temps un souffre-douleur pour le parent à qui la garde de l’enfant est confiée. L’enfant peut rencontrer aussi des difficultés de concentrations parce qu’il a été arraché à son milieu habituel. Pour éviter cette banalisation du divorce, les jeunes doivent se préparer au fait que le mariage présente des hauts et des bas qu’il faut surmonter. Le critère de l’attirance physique ne doit pas être le seul facteur qui détermine le choix. Les familles doivent s’impliquer pour le tribunal soit le dernier recours. »

En d’autres termes, le divorce n’est pas une bonne chose même si vous vous chamaillez tout le temps le mieux serait de s’asseoir et résoudre le problème ensemble car vous vous êtes juré devant la loi et même devant Dieu de s’aimez jusqu’à votre dernier souffle. Donc ça serait un manque de respect envers Dieu et la loi de rompre cette union et aussi pour le meilleur des enfants.



Maïmouna Fakaba Sissoko

(Stagiaire)

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