Malgré l’opposition des camps Diadié dit Amadou Sankaré et Mamadou Sinsy Coulibaly qui ont mis en place un collège transitoire en septembre dernier, l’assemblée générale du Conseil national du Patronat a bien eu lieu le 1er octobre. Comme annoncé par beaucoup de médias, le PDG de Azalaï Hôtels Mossadeck Bally a été élu patron des patrons du Mali. Cette élection constitue-t-elle la fin de la crise au sein du Cnpm ou le début d’un nouveau feuilleton judiciaire ?
Le Conseil national du Patronat du Mali a un nouveau président. Il se nomme Mossadek Bally, PDG de Azalaï Hôtels, élu lors de l’assemblée générale élective du 1er octobre 2021. Lors du vote, la liste consensuelle qu’il dirigeait a obtenu 117 voix sur les 129 délégués présents.
Selon nos confrères de Nord Sud Journal, le nouveau patron des patrons du Mali a insisté beaucoup sur le rassemblement. « C’est le temps de rassembler. Et notre bureau tend la main à tous les ressortissants du secteur privé, sans exclusion. C’est le temps de se projeter vers le futur. Parce que le pays se porte très mal. Donc, notre économie se porte très mal, nos entreprises se portent très mal, et c’est le temps maintenant de se projeter sur comment relever notre pays, notre économie, nos entreprises. C’est le temps pour nous, en tant qu’organisation faîtière du secteur privé, de défendre nos intérêts», a indiqué M. Bally. Le rassemblement des patrons du Mali est une nécessité après plusieurs mois de division. Mossadek Bally a indiqué, dans son discours, que « le Cnpm a traversé une crise profonde et que le Cnpm, aujourd’hui, est débout, et qu’il jouera tout son rôle dans la construction de ce pays ».
Mossadek Bally peut-il réussir son combat pour le rassemblement des patrons maliens ? C’est la question qui taraude désormais l’esprit de plus d’un observateur. Son initiation en faveur du secteur privé malien est bonne. Sa volonté de faire oublier la crise qu’a connue le patronat malien aussi. Mais peut-il réussir ?
« Forfaiture… »
Si le nouveau président du Conseil national du Patronat du Mali compte rassembler le secteur privé malien, certains patrons ne le reconnaissent comme président du Cnpm. Écartés par l’administration provisoire, les candidats Mamadou Sinsy et Diadé Sankaré avaient mis en place, en septembre, un collège transitoire chargé d’organiser une assemblée générale élective du Cnpm. « Les deux parties (Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié Sankaré) ont consenti beaucoup de sacrifices avant la mise en place de l’administration provisoire dirigée par Soya Golfa. Ces élections ont soulevé beaucoup de difficultés parce qu’il n’y avait pas de code électoral pour régir les élections du Cnpm. Finalement, les protagonistes ont compris qu’il était temps de se mettre au-dessus de la mêlée. C’est la raison pour laquelle Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié Sankaré ont chacun désigné es délégués pour constituer le bureau provisoire », avaient déclaré les soutiens des deux protagonistes lors d’une conférence de presse le 10 septembre dernier. Aussi, ce collège avait-il annoncé le rejet catégorique de l’assemblée générale élective du 1er octobre 2022.
Contacté par nos soins hier, un membre de collège a indiqué qu’ils ne reconnaissent pas le bureau de Mossadek Bally à la tête du Cnpm. « Nous nous en tenons à ce que nous avons dit lors de notre conférence de presse. Nous avons récusé l’administration provisoire et nous ne reconnaissons pas l’Assemblée générale qu’elle a organisée. Pour nous, c’est une forfaiture », nous a-t-il confié, avant d’indiquer que des actions judiciaires seront engagées contre cette assemblée générale.
Le nouveau président doit convaincre les camps Madou Coulou et Diadié. Dans le cas échéant, il faut s’attendre à une nouvelle bataille judiciaire qui paralysera davantage le secteur privé malien.