Depuis 1994, le monde entier célèbre, chaque 5 octobre de l’année, la Journée mondiale des Enseignants. L’évènement est conjointement organisé par l’Unesco, l’Unicef, l’Organisation internationale du travail et l’International de l’éducation. Alors que les autres pays l’ont célébré ce mercredi 5 octobre, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 annoncent avoir constaté que la date soit « tombée dans les oubliettes » au Mali par les autorités.
A défaut d’être mis dans des conditions plausibles pour l’exercice de leur noble fonction, voire pour l’accomplissement de leurs missions irremplaçables dans la construction du pays, les instituteurs maliens seraient simplement satisfaits de voir cette journée célébrée par les autorités. Chose qui ne semble pas être faite par les responsables chargés du monde scolaire. Au nombre des milliers de personnes, ces fonctionnaires, aussi appelés les soldats de la craie, déplorent le fait que la journée, prévue pour eux, soit parfois ignorée par les autorités compétentes. À qui la faute si la journée est alors ignorée ? Est-ce vrai que le département de la ministre Dédéou Ousmane, chargée de l’Education nationale, a simplement fermé ses yeux sur la célébration de la présente journée ? Les syndicalistes dénoncent l’acte parce que l’évènement n’a pas été célébré à la hauteur de leur souhait ? En tout état de cause, la déclaration faite par eux, à l’occasion de la célébration de ladite journée, met l’accent sur l’indifférence des autorités en la matière. Pour l’édition 2022, le thème choisi portait sur : « La transformation de l’éducation commence avec les enseignants ». Cette journée est l’occasion de célébrer la façon dont les enseignants transforment l’éducation, mais aussi de réfléchir au soutien dont les instituteurs ont besoin en vue de déployer pleinement leur talent et leur vocation. La présente journée permet, selon les syndicalistes, de reconsidérer la perspective d’avenir de la profession au niveau mondial. Dans leur déclaration, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 annoncent que le thème de cette année est plus qu’évocateur de la réalité malienne. « La transformation de l’éducation passe impérativement par l’enseignant, mais des enseignants mis dans les meilleures conditions de travail, mieux payés, mieux sécurisés dans leurs lieux de service. Bref des enseignants mis en confiance », explique-t-on dans la déclaration. Profitant de la célébration de l’évènement, les syndicalistes ont rappelé l’année à laquelle les autorités de la transition ont d’ailleurs préféré mettre un terme à l’application de l’article 39 de leur statut, obtenu suite à des combats intenses de grèves et de manifestations dans le pays. « Depuis 2021, le gouvernement du Mali, au lieu de remplir des conditions permettant, sans nul doute, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, a préféré retirer aux enseignants leurs acquis (article 39) syndicaux, fruits de plusieurs années de lutte ». « Cet acte hautement dommageable, source de perturbation des cours, est contraire aux textes internationaux, à l’esprit qui a prévalu lors de l’obtention du statut du personnel enseignant et symbolise le mépris pour l’enseignant et sa fonction », lit-on. Les syndicalistes ont rappelé, pour la circonstance, qu’en 2019, le Président de la République du Mali, feu Ibrahim Boubacar Keïta, a officiellement célébré cette journée au Palais de Koulouba, rendant un hommage aux enseignants du pays en reconnaissant le retard accusé dans la reconnaissance de la journée au Mali. Depuis, dénoncent-ils, « la journée est tombée dans les oubliettes. C’est pourquoi les syndicats invitent les autorités à valoriser la journée ». Au moment où nous mettons cet article sous presse, aucune publication relative à ladite journée n’était, malheureusement, postée sur la page Facebook du département de l’Education nationale.