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Editorial : L’impossible indépendance sans le travail !
Publié le jeudi 6 octobre 2022  |  L'Alerte
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Depuis l’entrée dans la phase de transition au Mali, il y a un duel à distance entre le Mali et ses anciens partenaires. La France est la tête de proue de ce bras-de-fer qui a finalement donné lieu à une véritable tension diplomatique. Des attaques verbales fusent des deux côtés et le Mali n’a pas pu se retenir de traîner son ancien colonisateur devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour avoir violé son espace aérien.

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a ouvert le combat de la lutte inlassable pour le respect de la dignité du Mali. Il l’a fait lors de son intervention au siège de l’ONU aux Etats-Unis. Sur la même lancée, le Premier ministre par intérim, Abdoulaye Maïga, tout dernièrement a emboîté le pas à Choguel pour enfoncer le clou en heurtant tous ceux qu’il considère comme les adversaires du Mali dans sa quête de la souveraineté nationale.

Du haut de la tribune, il a remis sur la table la question de 3ème mandat d’un certain président, traité le président du Niger, Mohamed Bazoum d’étranger, le pouvoir français de junte. Il n’a pas manqué de rappelé au président bissau-guinéen le rôle qui lui revient en tant que président de la Cedeao. Comme c’est bien dit !

L’on sait bien que pour la défense de sa patrie, aucun sacrifice n’est de trop. C’est le patriotisme de ces dirigeants de la transition malienne qu’il faut saluer. Mais en toute chose, il y a la méthode. Nous voulons un Mali indépendant dans une Afrique libre de tout joug colonial. Pour le faire, il faudra mûrir les plans, contrecarrer les complots, moins parler et agir beaucoup. Vigny le disait : « Parler, pleurer, prier est également lâche, fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le sort a voulu t’appeler, puis après comme moi, souffre et meurt sans parler ». C’est dire que souvent, le silence peut grandir plus que la parole.

Lorsqu’on finit de parler, on doit passer à l’acte pour bâtir une nation digne et souveraine. C’est le travail bien fait qui « assure l’indépendance » politique et économique. L’on a beau parler, si la jeunesse qui constitue la grande partie de la population malienne est désœuvrée, le pays risquera de se retrouver à la case-départ. Que le bon Dieu nous en garde !

Bazoumana KANE
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