Fraîchement porté à la tête d’un bureau consensuel pour diriger le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Moussadeck était l’invité de nos confrères de l’ORTM, le dimanche 2 octobre. Élu sans projet-programme proprement dit, l’occasion était bonne pour rendre publics ses priorités ainsi que le programme de son quinquennat. Le nouveau patron des patrons a également annoncé une thérapie de choc pour faire face à la crise multidimensionnelle que traverse le Mali et à quoi sont venus se greffer la pandémie à coronavirus et l’embargo.
Sur ses priorités, il a réitéré son engagement à rassembler l’ensemble des acteurs du secteur privé après deux crises. Élu sans projet-programme, Moussadeck a également annoncé les couleurs d’un quinquennat axé sur les objectifs du CNPM, notamment la promotion de l’entreprenariat afin de créer de la valeur ajoutée, des richesses ainsi que des emplois. « Nous sommes un pays qui a une population très jeune, avec 70% qui ont moins de 30 ans. Et nous aurons une population qui va doubler dans les 30 prochaines années. Il va falloir créer les conditions et les emplois pour tous ces jeunes qui vont arriver sur le marché », a-t-il expliqué. Une autre aspiration du CNPM, selon son nouveau président, c’est de favoriser un environnement économique incitatif en direction de potentiels investisseurs dans les secteurs productifs pour créer les proportions d’emplois dont le Mali a besoin pour absorber les millions de jeunes attendus d’ici à 30 ans. Pour ce faire, M Bally a engagé son bureau à faire des études pour voir les facteurs bloquants, notamment l’énergie, le transport et le financement qui restent un réel souci pour les jeunes entrepreneurs ainsi que pour les grosses entreprises, en plus du manque et du cout de financement des projets.
Le bureau du CNPM s’est également engagé à faire face à la fiscalité qui, aux yeux de son nouveau président, est très mal répartie ainsi qu’à l’informel qui pèse lourd sur l’économie. Des discussions seront engagées pour ce faire avec les pouvoirs publics aux fins d’incitation progressive des acteurs économiques à quitter l’informel et de s’attaquer en général aux maux qui frappent l’économie malienne.
Autre souci que le nouveau bureau compte éradiquer est l’inadéquation formation-emploi. « L’offre d’emplois n’est pas souvent satisfaite parce que les jeunes ne reçoivent pas la bonne formation », a soutenu Moussadeck Bally.
Face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays depuis une décennie, a quoi est venu se greffer l’embargo qui a duré six mois en laissant des dégâts dans le tissu économique et industriel, le nouveau patron des patrons préconise une thérapie de choc en vue d’atténuer la souffrance des entreprises maliennes, en déplorant au passage la fermeture de certaines d’entre elles faute de matière première, de pièces de rechanges et d’approvisionnement. Entre autres recettes, le CNPM compte prendre langue avec son premier partenaire qui est l’État et envisager avec celui-ci les solutions idoines pour soulager la souffrance des entrepreneurs qui prennent le risque d’entreprendre et de créer des emplois. Le CNPM compte également discuter avec le système financier et le monde éducatif, respectivement pour résoudre le problème de sous-financement de l’économie et former les jeunes aux métiers. Car son nouveau président trouve anormal que nos entreprises du secteur minier soient obligées d’importer des ouvriers, des techniciens et des ingénieurs qualifiés parce que les compétences manquent au niveau local. Il en a profité également pour adresser un message aux pouvoirs publics ainsi qu’aux partenaires sociaux du secteur privé. Ainsi, aux pouvoirs publics, M Bally dira que le CNPM est désormais un interlocuteur privilégié, en tant que partie intégrante du pays. Et d’ajouter que ce sont ses acteurs qui font fonctionner l’économie, payent les impôts et taxes et se battent pour créer des emplois dont la jeunesse a besoin. Quant aux partenaires sociaux et du secteur financier, le président Moussadeck a annoncé sa volonté de renouer le dialogue en vue trouver une solution au sous-financement de l’économie et permettre aux entreprises de créer le maximum d’emplois.