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Primature : Un Premier ministre militaire ?
Publié le lundi 17 octobre 2022  |  L’Inter de Bamako
Rencontre
© aBamako.com par SA
Rencontre entre le MATD et les partis politiques
Bamako, le 04 mars 2021. Le Ministre de l`Administration Territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye MAIGA a rencontré à son cabinet, les partis politiques pour des discussions au sujet de l`organisation des élections à venir.
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À l’ouverture de la Session ordinaire d’octobre du Conseil national de la transition (CNT), son président, le colonel Malick Diaw, a été éblouissant dans son discours d’ouverture. Tout en vantant les qualités du Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, le Président du CNT affirme en ces termes: «ATT soldat de la démocratie ….». La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait proposé et obtenu auprès des Soldats de la transition, le poste de Premier ministre à un civile. Ce qui fut fait, mais pas pour longtemps. Moctar Ouane aurait été évincé pour trahison puis Choguel Kokalla Maïga mis à l’écart (pour congé maladie).

Récemment, c’est un Premier ministre par intérim en la personne du colonel Abdoulaye Maiga. Tous les trois (03)organes de la Transition sont dirigés par les militaires. Président de la République: le colonel Assimi Goïta, président du Conseil national de transition (CNT), le colonel Malick Diaw enfin le chef du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga.

La confirmation du Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga à la Primature sera un affront trop à la classe politique et aux patriotes qui peuvent donner corps et âme à notre pays pour le sauver de sa descente aux enfers. Il faut une ressource humaine de qualité, irréprochable à la Primature. Le bel exemple de démocratie malienne tant vanter dans le monde, en 1992 sera une page déchiquetée par les mitraillettes.

Le décret N°2020-0072/PT-RM du 1er octobre 2020 portant promulgation de la Charte de la transition fixe les missions de la transition qui sont entre autres: le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national; le redressement de l’État et la création des conditions de base pour sa refondation; la promotion de la bonne gouvernance; la refonte du système éducatif; l’adoption d’un pacte de stabilité sociale; le lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives; l’organisation des élections générales; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.


Le préambule de la Charte de la transition stipule: «Nous , Forces Vives de la Nation représentées au sein du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), des Partis et Regroupements politiques, des Organisations de la société civile (OSC) et des Maliens établis à l’extérieur, des Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et des Mouvements de l’inclusivité. Mus par un élan de sursaut national pour la refondation de l’État, la préservation des principes républicains et le renouveau de la démocratie et de la citoyenneté. Nous fondant sur la Constitution du 25 février 1992 et l’Acte fondamental N°001/CNSP du 24 aout 2020. Tenant compte de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger». (…).

Ainsi, les organes de la Transition sont: le Président de la Transition, le Conseil national de transition (CNT) et le gouvernement. Le Conseil national de Transition est l’organe législatif de la Transition (composé de 121 membres répartis entre les Forces de Défense et de Sécurité, les représentants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques, les Organisations de la société civile (OSC), les centrales syndicales, les syndicats libres et autonomes, les Organisations de défense des Droits de l’Homme, les ordres professionnels, les Maliens établis à l’extérieur, les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, les Mouvements de l’inclusivité, les groupements de femmes, de jeunes et des personnes vivant avec un handicap, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles et coutumières, les chambres consulaires, les faîtières de la presse, des arts et de la culture. Un acte fixe la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de transition (CNT).

La répartition des composantes du Conseil national de transition a démontré des couacs. Au lieu d’un conseil national, c’est un refuge national de vieux militaires, anciens ministres, anciens parlementaires.

Les régimes d’obédience, parti unique ont donné naissance à des montres qui se dévorent à cause du pouvoir absolu, du culte de la personnalité, la politisation à outrance de l’administration, le clientélisme et l’enrichissement sauvages des tenants au pouvoir. La junte au pouvoir s’enferme dans le schéma qu’elle a dénoncé. Déjà une guerre de positionnement est perceptible chez certains barons de la transition et du CNT (associations et mouvements) en vue de la présidentielle de 2024.

Safounè KOUMBA
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