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Rapport du secrétaire général sur le Mali : Le gouvernement invite L’ONU à recentrer sa mission
Publié le mardi 18 octobre 2022  |  L’Essor
Abdoulaye
© aBamako.com par mouhamar
Abdoulaye Diop échange avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité
Bamako, le 15 Août 2014. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, SEM. Abdoulaye Diop a échangé ce vendredi, avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité, sur le processus de négociation d`Alger et le Crash du vol d`Air Algérie au Mali.
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Le soutien à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, la protection des populations civiles, une meilleure articulation avec les services compétents maliens et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord… telles sont les actions que notre pays appelle de ses vœux dans le cadre d’une coopération efficace avec les Nations unies. Ce souhait est exprimé dans le mémorandum que le chef de la diplomatie présentera aujourd’hui devant le Conseil de sécurité



Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
 
Dans un mémorandum, le gouvernement réagit au dernier rapport trimestriel du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali qui sera débattue, aujourd’hui, par le Conseil de sécurité en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. 


Lors de sa prise de parole, le chef de la diplomatie malienne fera ressortir les observations du gouvernement sur ce rapport du secrétaire général de l’ONU. La première des choses est que le gouvernement invite la Minusma à recentrer sa mission sur les fondements de sa présence dans notre pays. 


En observation générale, le gouvernement se félicite qu’Antonio Guterres ait reconnu les progrès réalisés par les autorités de la Transition. Cependant, il regrette que le rapport mette un accent particulier sur les défis et difficultés rencontrées, en passant sous silence, de nombreuses réalisations dans le cadre de la conduite de la Transition. 


Au plan politique, nos autorités se réjouissent que le rapport reconnaisse les progrès politiques importants réalisés ayant permis la levée des sanctions économiques et financières de la Cedeao. Il s’agit, entre autres, de la fixation de la durée de la Transition, la création de la commission chargée d’élaborer un avant-projet de Constitution, l’adoption puis la promulgation de la loi électorale, la reprise des travaux du Cadre de concertation entre le gouvernement et les partis politiques, la création de la Commission de suivi du chronogramme des réformes politiques et électorales.
 
DES AVANCÉES NOTABLES- Le gouvernement signale que l’absence de consensus évoqué dans le rapport était interne aux forces vives de la Nation qui ne sont pas parvenues à se mettre d’accord sur les critères de désignation de leurs représentants au sein du collège de l’Aige. 


Sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en réponse aux accusations de «lenteur dans la mise en œuvre», le gouvernement estime au contraire que la période sous examen a été marquée par des avancées notables, notamment, la tenue de la réunion de niveau décisionnel à Bamako du 1er au 5 août 2022, de la réunion ministérielle du Comité de suivi de l’Accord à Bamako le 2 septembre 2022. 


Le gouvernement soutient que les consensus auxquels les parties maliennes sont parvenues marquent une étape majeure dans le processus de paix, notamment en ce qui concerne l’intégration de 26.000 ex-combattants d’ici à 2024, les mesures à prendre pour régler la question des grades et de la chaîne de commandement au sein des Forces de défense et de sécurité ainsi que sur l’intégration des hauts responsables civils des mouvements signataires. Aussi, la mise en œuvre de l’Accord a connu une autre étape importante avec la tenue, le 11 octobre 2022, de la 46è session du CSA où les parties maliennes ont renouvelé leurs engagements en vue d’une mise en œuvre diligente et effective. 


Au plan sécuritaire, Antonio Guterres  exprime sa préoccupation concernant les conditions de sécurité au Mali, en dépit «des opérations militaires visant à stabiliser le Centre du pays». Il évoque l’augmentation des activités des éléments extrémistes affiliés au Jnim et à l’EIGS, marquée par une extension de l’insécurité vers l’Ouest et le Sud du pays, avec leur corollaire de menaces contre les populations civiles, les Forces de défense et de sécurité et la Minusma. 


Le rapport indique que, face à cette situation, la Minusma a mené 175 patrouilles conjointes avec les Forces de défense et de sécurité maliennes au 4 septembre. À ce propos, le gouvernement reconnaît que nos Forces miliaires ont certes effectué des patrouilles avec la Minusma, mais estime que ce chiffre est à revoir largement à la baisse. Il soutient qu’à Tombouctou, aucune patrouille n’a été effectuée dans ce sens et aucune sur l’axe Tombouctou-Goundam depuis quatre mois.
 
SAISINE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ- Toujours dans le chapitre sécuritaire, le gouvernement trouve surprenant que le rapport du secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali concernant les tentatives de déstabilisation et de violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises. Le Mali renouvelle sa demande d’une réunion spécifique du Conseil de sécurité. Le rapport évoque le retrait de notre pays du G5 Sahel, puis soutient que «la coopération transfrontalière s’est érodée et les conditions de sécurité dans la zone des trois frontières ont continué à se détériorer». 

À ce sujet, le gouvernement fait observer qu’il ne saurait y avoir de relation de cause à effet entre le retrait du Mali et la détérioration de la situation sécuritaire, comme tend à l’établir Antonio Guterres. Car, cette coopération a toujours été un défi même lorsque le Mali était membre du G5 Sahel. Sur la situation des droits de l’Homme dont certaines violations sont imputées aux forces maliennes, nos autorités précisent qu’aucune plainte concernant les cas cités n’a été reçue par les services compétents de la défense et de la sécurité de la part des populations. 


Au sujet des défis opérationnels de la Minusma, contrairement aux informations contenues dans le rapport, le gouvernement réitère qu’il n’existe aucune volonté de restreindre les mouvements de la Mission sur le terrain, mais plutôt une volonté de coordination des actions avec les Casques bleus. Sur le dossier des soldats ivoiriens, le gouvernement rappelle la teneur de son communiqué n°034 du 11 juillet 2022, expliquant en détails, les conditions illégales dans lesquelles, ces forces étrangères, dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivées au Mali.  


Le gouvernement invite donc la Minusma à pleinement coopérer avec la partie malienne, en vue de l’efficacité des actions communes sur le terrain. Dans la perspective du renforcement de ladite coopération, il l’exhorte à recentrer sa mission sur les fondements de sa présence au Mali, notamment le soutien à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, la protection des populations civiles, une meilleure articulation avec les services compétents maliens et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord.

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