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Russian Energy Week (REW 2022)-semaine russe de l’énergie 2022 : Lamine Seydou Traoré, le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, a exposé le potentiel énergétique du Mali
Publié le mercredi 19 octobre 2022  |  Le National
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L’occasion était idoine pour faire de la lumière sur le potentiel énergétique de notre pays en vue d’attirer des gros investisseurs à opter pour la destination Mali. Le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou TRAORE, à la tête d’une forte délégation, a pris part à la Semaine Russe de l’Energie 2022 -Russian Energy Week-(REW 2022), qui s’est tenue du 12 au 14 octobre 2022 à Moscou. Au cours de ce forum international, qui regroupe des ministres et opérateurs du secteur énergétique de plusieurs pays venant de divers continents, le ministre a fait connaître l’énorme potentiel énergétique du Mali, en particulier celui des énergies renouvelables. Les participants à ce forum qui a acquis au fil des années le statut d’événement majeur mondial dans le domaine de l’efficacité énergétique en Russie et à l’étranger, ne sont pas restés indifférents à cette aubaine.

En plus de présenter le potentiel du complexe énergétique russe et de développer la coopération internationale dans le secteur de l’énergie, la Semaine Russe de l’Energie est une plateforme de discussion des principaux défis rencontrés par le secteur de l’énergie et des problèmes de développement des secteurs pétroliers, gaziers, hydrauliques, les sources d’énergies renouvelables ou encore l’efficacité énergétique, entre autres. Le programme du Forum a comporté plusieurs événements dont une session plénière, des panels, des tables rondes, des discussions, des conférences et des rencontres sectorielles. Le Mali y a pleinement participé. Et il a même figuré en bonne place parmi les invités d’honneur de la plénière qui a été présidée par le Président russe Vladimir Poutine. Ayant pris part aussi au panel sur le thème « Russie-Afrique », Lamine Seydou Traoré a expliqué que l’accès à l’énergie durable, fiable et accessible est au cœur des objectifs de développement durable et des enjeux du changement climatique. Pour le Mali, il s’agissaitdonc de renforcer la coopération entre notre pays et la Russie en matière énergétique et de nouer des contacts avec les entreprises publiques et privées russes pour la recherche de solution aux problèmes énergétiques du Mali. “La balle est dans le camp de l’Union européenne”, n’a pas hésité à lancer Vladimir Poutine lors d’un forum de l’énergie à Moscou, mercredi 12 octobre 2022. Le chef du Kremlin s’est même dit prêt à reprendre les livraisons de gaz russe via les gazoducs Nord Stream, non affectés par les récentes explosions. Il a en outre affirmé que les graves fuites ayant touché il y a trois semaines les gazoducs qui relient la Russie et l’Allemagne étaient le résultat d’un acte terroriste profitant aux États-Unis, à la Pologne et à l’Ukraine. “Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte de terrorisme international dont l’objectif est de porter atteinte à la sécurité énergétique de l’ensemble du continent. La logique est cynique – détruire, bloquer des sources d’énergie bon marché, priver des millions de personnes, des consommateurs industriels de gaz, de chaleur, d’électricité et d’autres ressources et les obliger à acheter tout cela à des prix beaucoup plus élevés”, a t-il dit. Vladimir Poutine a aussi fustigé le projet de plafonnement du prix du pétrole russe, poussé par le G7 et l’Union européenne,de façon à limiter les revenus engrangés par Moscou. Cela “menace le bien-être de milliards de personnes”, a-t-il dit. Face à la crise énergétique, les Européens cherchent des solutions pour réduire les factures et garantir l’approvisionnement en gaz pour l’hiver. Un accord doit être trouvé d’ici le prochain sommet de l’UE les 20 et 21 octobre prochain.

Qu’est-ce que le Mali peut-il offrir comme opportunités aux potentiels investisseurs ?

Le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau a brossé la situation énergétique du Mali. Dans son introduction, il a souligné que l’énergie est à la base de tout développement. Aussi, la satisfaction des besoins humains fondamentaux, notamment l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation, l’industrie, dépend de la disponibilité de l’énergie en quantité, en qualité et accessible par tous de façon durable. La transition vers les énergies vertes doit s’opérer de façon harmonieuse pour soutenir le développement des pays africains qui ont des gaps importants en matière d’électrification notamment en milieu rural, a-t-il indiqué. Par la suite, M. Traoré a expliqué que la baisse des coûts des équipements solaires a rendu ces technologies de plus en plus compétitives. Sur la question du financement des projets d’énergies renouvelables qui mérite une attention particulière, le Ministre Traoré a indiqué que des obstacles majeurs existent. Ainsi des mécanismes appropriés doivent être mise en place pour faciliter le financement et la mobilisation des fonds. Parlant du Mali, Lamine Seydou Traoré a affirmé que notre pays, conformément aux orientations des hautes autorités de la Transition, s’est doté d’un cadre favorable pour le développement des énergies renouvelables à travers,notamment, son ouverture aux investisseurs privés, les garanties de l’Etat au plan de la sécurité, ou encore l’exonération des équipements à l’importation. Notre pays a également adhéré aux différentes initiatives et programmes lancés au niveau régional et international dont l’Energie durable pour tous en 2030, ou le parc solaire régional, « Desert to Power », entre autres, a-t-il souligné.

A titre de rappel, il faut retenir que la consommation énergétique globale du Mali était de 3.212.559 Tonne Équivalent Pétrole (tep) en 2002. Cette énergie provient principalement de la biomasse (81%), des produits pétroliers (16%) et de l’électricité (3%). Quant aux Énergies Renouvelables (solaire, éolienne, micro/mini, hydroélectricité etc.), elles sont actuellement utilisées à un niveau insignifiant. Toutefois, plusieurs projets de centrales hydroélectriques ou solaires photovoltaïques sont en cours de développement ainsi qu’un projet de parc éolien.

Les secteurs d’utilisation de l’énergie se répartissent comme suit : Ménages (environ 86%, dont 23% et 77% respectivement pour les ménages urbains et ruraux) ; Transport (près de 10%, dont 88% et 9% respectivement pour les transports routiers etaériens) ; Industries (environ 3%, dont la moitié est constituée de la consommation des industries extractives) ; Agriculture (moins de 1%).

Le secteur de l’électricité est dominé par la société nationale EDM-SA. Il comprend également quelques systèmes isolés privés et plusieurs dizaines de plateformes multifonctionnelles gérées par les communautés locales. Le potentiel en hydroélectricité identifié est de 1 150 MW sur une vingtaine de sites avec un productible moyen annuel correspondant de 5 600 GWh environ. Actuellement, près de 840 MW de ce potentielreste disponible, non aménagé et réparti en 3 grands groupes :sites au stade des études de faisabilité (150 MW) ; sites au stade de préfaisabilité (342 MW) ; sites au stade de reconnaissance (150 MW). En ce qui concerne l’Energie solaire, l’irradiation solaire est très importante et répartie sur l’ensemble du territoire national. Elle atteint en moyenne 6 kWh/m2/j pour une durée d’ensoleillement journalier de 7 à 10 heures. Le potentiel de bois énergie est évalué à 33 millions d’hectares avec un volume sur pied d’environ 520 millions de m3 et une productivité pondérée sur l’ensemble du pays d’environ 0,86 m3/ha/an. La mise en œuvre par l’AMADER des Schémas Directeurs d’Approvisionnement (SDA) sur toute l’étendue du territoire a permis d’établir la cartographie suivante du gisement en bois-énergie.

Cartographie

Le Mali dispose d’un potentiel important de production d’énergie à partir des déchets agricoles : 1,5 million de tonnes de déchets de riz et de coton (coques, tiges, etc.) en 2010 ; près de 3,5 millions de tonnes en 2018, suite à une croissance annuelle de 10 % de la production de céréales principalement autour de Sikasso (coton) et Ségou/Mopti (riz). Le Mali est un grand producteur régional d’oléagineux : plus de 500 000 tonnes d’arachide, 370 000 tonnes de graines de coton et 200 000 tonnes de noix de karité ce qui entraine la production de grandes quantités de tourteaux. Premier producteur régional de bétail avec plus de 30 % du total de bétail de l’UEMOA, unecroissance annuelle avoisinant les 5 %, le Mali offre des possibilités non exploitées de valorisation des déchets d’origine animale. Il existe en outre des espèces aquatiques envahissantes et des déchets ménagers de près de 600 000 tonnes par an. Quant aux cultures énergétiques, les conditions sont optimales pour la production de canne à sucre avec un ensoleillement abondant et l’eau pour l’irrigation. La production est concentrée dans la zone de l’Office du Niger dans des usines sucrières existantes (Sukala et Nsukala). Les 20 000 hectares cultivés produisent 140 000tonnes de sucre et 11 millions de litres d’éthanol exportés avec succès. La culture du jatropha (pourghère) a longtemps été utilisée au Mali comme clôture traditionnelle. Principalement concentrée dans les régions de Sikasso, Koulikoro, Kayes et Ségou, 65 000 ha de jatropha permettent une production estimée à 5 500 tonnes de graines en 2016. Quatre pressoirs et une raffinerie sont déjà en exploitation, 740 000 litres de biocarburant à base de jatropha ont été produits en 2016, avec une croissance annuelle de 35 % depuis 2010.

Avec de telles opportunités, le ministre Traoré ne pouvait qu’inviter les investisseurs à choisir la destination du Mali. C’est pourquoi parlant de la coopération russo-malienne, il a rappelé que son département a signé en juin 2022 un protocole d’accord de coopération avec l’Association de la Coopération Economique avec les Pays Africains (ACEPA). Ledit protocole couvre un certain nombre de domaines prioritaires dans les secteurs de l’énergie, des mines et du pétrole. En ce qui concerne l’énergie, il s’agit de la réalisation des projets de centrales hydroélectriques, la réalisation de projets de centrales à gaz et de maintenance des centrales thermiques existants et la réalisation des projets de lignes de transports électriques. L’établissement des partenariats avec les opérateurs pour l’importation de gaz butane, figure aussi en bonne place dans ce protocole de coopération. D’autres projets structurants, notamment le projet hydroélectrique de Bagoé 2,19 Mégawatts et 78,37 Giwattheures), les projets hydroélectriques de Baoulé III (17,7 Mégawatts et 80 Gigawattheures) et Baoulé IV (12, 7 Mégawatts et 65 Giwattheures) vont être réalisés, a expliqué le ministre. La proposition reste ouverte à plusieurs autres projets dont les projets de centrales solaires photovoltaïques, de construction de ligne de transports électriques, a indiqué le ministre Traoré.

Parallèlement à la tenue de la semaine, le ministre et sa délégation ont eu une séance de travail avec le ministre russe en charge de l’Energie accompagné de ses proches collaborateurs. Les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération dans le domaine de l’électricité avec l’accompagnement de la Russie pour la résolution des problèmes énergétiques du Mali à travers, notamment, la réalisation de centrales hydroélectriques, thermiques et solaires, mais aussi la construction de lignes de transport électrique et une possibilité d’approvisionnement du Mali en carburant à moindre prix par la Russie.

​Sidi Modibo Coulibaly
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