La conférence sociale du monde du travail, ouverte lundi à Bamako, doit aider les pouvoirs publics à juguler la problématique des grèves à répétition.
Dans son intervention, le Premier ministre par intérim a rappelé que cette conférence sociale est inscrite dans les priorités du gouvernement à travers l’axe n°4 du Plan d’action du gouvernement (PAG). Il a rendu hommage aux organisations syndicales pour leur résilience dans un contexte de crise, par l’observation spontanée de la trêve sociale par tous. Le colonel Abdoulaye Maïga a souligné que le pays subit les effets néfastes d’une évolution profonde de la nature du travail. Ce qui s’explique par l’évolution démographique, le creusement des inégalités, la situation économique difficile, les nouveaux visages de la production et de l’emploi.
Et le ministre du Travail d’insister sur le nécessaire dialogue social pour apaiser le climat social. Comme pour dire qu’il est nécessaire que les grèves soient évitées. Mais le ministre semble oublier que ce ne sont pas seulement des revendications liées au travail qui provoquent des grèves, sit-in et autres arrêt de travail. La vie chère par exemple est aussi un motif de grève. Et le gouvernement doit agir sur tous les leviers pour préserver un tant soit peu le pouvoir d’achat des populations. Sinon, « ventre affamé n’a point d’oreille ». Un contexte qui fait dire à plusieurs participants que la conférence sociale n’a pour objectif principal, pour le gouvernement, que de freiner la tendance à aller en grève. Surtout que àa se murmure que des textes seront votés au CNT pour éventuellement limiter le nombre de centrales syndicales ou limiter le nombre de syndicats autonomes…Le droit de grève sera-t-il sauvegardé ? Rien n’est moins sûr, puisque ce droit a valeur constitutionnelle et est contenu dans plusieurs conventions signées par le Mali.
C’est dans ce sens que les représentants des centrales syndicales ont, tour à tour, rappelé les efforts qu’ils ont fournis pour l’industrialisation, le développement des transports, des banques et assurances y compris la promotion du monde rural dans notre pays. Par rapport à leurs aspirations à cette conférence, il faut retenir la visibilité de la politique générale du syndicalisme, la confirmation des traitements pacifiques des revenus et pouvoirs d’achat, l’épuration des relations de travail et la reconnaissance du volet socio-économique du syndicalisme. Ils redoutent une quelconque velléité des pouvoirs publics à remettre en cause la liberté syndicale, élément mobilisateur en faveur des grèves ou d’autres manifestations sociales. Comme pour dire que les grèves font mal et le gouvernement veut prévenir plutôt que guérir.