Le cercle de Kenieba risque dans un proche avenir d’affronter une famine noire alors qu’il est assis sur des richesses. En cause, la réduction exponentielle des surfaces cultivables au profit de l’activité minière. Tandis que l’environnement est affecté par la coupe massive d’arbres exportés vers la Chine, ce sont des entreprises chinoises qui sont également à la manœuvre pour monopoliser le secteur minier. Mais au lieu de passer par l’obtention régulière de permis miniers, ce sont les espaces cultivables qui sont rachetés aux propriétaires coutumiers à prix d’or par les nouveaux chasseurs de métal jaune. Certains autochtones en sont même spectaculairement devenus riches et d’autres retrouvent même leur splendeur perdue, à l’instar d’un certain héritier de Babani Cissoko, qui n’a apparemment hérité que les terres ancestrales de son défunt père. Le hic est que les observateurs s’accordent tous à tirer la sonnette d’alarme sur une baisse drastique de la production agricole locale. La pénurie alimentaire qui en découle se fait déjà sentir, selon nos sources, et fait craindre à beaucoup une cherté à contraindre les habitants à dépenser dans la nourriture plus qu’ils n’en gagnent dans la cession de leurs propriétés domaniales.
120 milliards pour un hôpital militaire
C’est l’une des nombreuses légendes auxquelles les nouveaux pouvoirs maliens nous habituent depuis leur avènement. Pour montrer les couleurs martiales du régime, la LOPM est passée à la vitesse maximale sous leur magistère, surtout dans le volet social de l’armée. En effet, par-delà la revue à la hausse de primes et de traitements en tous genres, les efforts financiers convergent aussi vers le confort sanitaire des troupes. L’armée malienne sera ainsi dotée du plus grand complexe hospitalier jamais réalisé au Mali – et probablement même dans la sous-région – avec l’hôpital militaire annoncé depuis quelques temps. Ladite infrastructure, dit-on, va revenir au trésor public à la bagatelle de 120 milliards, soit le dixième du budget total de la Loi d’orientation et de programmation militaire et 1/7 environ du coût global du Peodess III. L’hôpital militaire en gestation pulvérise ainsi tous les records de grandes réalisations étatiques, tant au Mali qu’à l’étranger. En effet, l’ensemble des réalisations programmées par le régime d’IBK, dans le secteur de la santé, en l’occurrence les hôpitaux civils de Koutiala et Koulikoro, entre autres, n’atteignait pas la cinquantaine de 50 milliards, soit moins de la moitié du seul hôpital militaire. Et dire par ailleurs que son financement est prévu sur budget national alors que rares sont les levées de fond malien qui atteignent ledit montant sur le marché financier international.