Jadis coquette, Bamako est aujourd’hui une ville où les immondices s’étalent partout, même sur la route qui mène au palais de Koulouba. Pire l’état des routes est désastreux.
En tout état de cause, Bamako est comme le tronc et l’abdomen d’une immense bête malade dont mêmes les organes nobles ne sont pas épargnés par la pourriture. Les artères lacérées, sectionnées, cicatrisées de la bête qui se meure sont les voies de circulation de la capitale malienne et les effluves putrescentes de son estomac sont l’air que les Bamakois respirent.
De la place de la Liberté, en face du ministère de l’éducation nationale, au parc zoologique, les trottoirs des deux côtés sont jonchés d’immondices, les caniveaux qui les bordent ont les bords craquelés, brisés et le sable envahit la voie goudronnée des deux côtés sur plus d’un mètre.
On pourrait croire que ces trottoirs ont été bombardés par les djihadistes tant ils sont déformés, gercés, crevassés laissant apparaître à travers ces plaies ouvertes le sol sablonneux qu’ils sont censés égaliser et recouvrir.
Si l’on ne percevait pas du personnel dans les cours des bâtiments qui abritent les services du ministère des travaux publics, on pourrait croire que ce sont des bâtiments abandonnés, inhabités depuis des lustres. Des bâtiments qui sont au bord de l’avenue de la Liberté, des bâtiments qui abritent les structures du ministère des travaux publics (TP) !
Je parie que si l’OCLEI fait une descente dans les règles auprès d’agents des TP, en fonction comme à la retraite, l’Etat recouvrira de quoi réhabiliter tout ce qu’il y a à réhabiliter le long de l’avenue de la Liberté et ce jusqu’au palais de Koulouba.
Assimi, sais-tu que l’avenue de la Liberté est le cœur de Bamako ? Assimi, sais-tu que la France aura beau jeu de se moquer du Mali en disant que les meilleures infrastructures du pays ont été construites sous la colonisation et que le Mali indépendant n’a même pas été capable de les entretenir ?
Aucun lycée construit après l’indépendance ne rivalise avec le lycée technique de Bamako encore moins le lycée Askia Mohamed. Les bâtiments de la nouvelle citée administrative n’ont ni la solidité de ceux qui bordent l’avenue de la Liberté (la Chambre de commerce, la mairie du district, les services des TP, les résidences de ministres, les services d’élevage etc.) ou encore moins l’élégance architecturale.
Assimi, y-a-t-il dans ton gouvernement un ministre en charge des travaux publics ? Un ministre en charge de l’assainissement ? Au vu des résultats de ces deux ministères sous la transition, je te suggère, Assimi, d’attribuer l’entièreté de leur budget aux mendiants, de plus en plus nombreux qu’on pourrait croire qu’ils sortent de terre, qui assaillent les usagers de ce qui nous sert de routes. Cela devrait soulager leur misère et fluidifier un minimum notre circulation.
Assimi, je ne compte pas sur toi pour situer les responsabilités dans l’usage des fonds destinés aux travaux publics ou à l’assainissement. Je ne compte pas sur toi pour punir l’éternelle catégorie de personnes qui sous tous les régimes s’ébattent dans l’argent public.
Par contre, je sais que je peux compter sur toi pour que l’année prochaine, à pareille époque, Bamako soit encore plus avancée dans son état de putréfaction.