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Ressources Humaines: Quand la transition ne tire pas de leçons des régimes précédents
Publié le lundi 31 octobre 2022  |  L’Inter de Bamako
Troisième
© aBamako.com par AS
Troisième rencontre entre la CEDEAO et le CNSP
Bamako, le 24 août 2020 la délégation de la CEDEAO a rencontré pour la troisième fois le comité National pour le Salut du peuple au ministère de la défense
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Du n’importe quoi, peut-on dire, dans la gestion des ressources humaines du
pays. Les nominations aux postes à responsabilité dans l’administration
publique et dans les institutions de l’État laissent à désirer depuis le coup
d’État du 20 août 2020. Elles n’obéissent à aucun critère de compétence, de
crédibilité, d’honnêteté et d’intégrité. Sauf à la volonté des princes du jour,
dont le dessein serait de se faire une santé financière d’ici la fin de la
transition.

Mal partie depuis la formation des gouvernements et la nomination des membres du
Conseil national de transition (CNT), la transition malienne, dont on pensait être un
rempart contre les dérives et les maux qui ont fait chuter les régimes précédents,
mélange les pédales dans la gestion des femmes et des hommes. Depuis le départ
précipité du président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), le 20 août 2020, on déshabille
Paul et on habite Jean. Rien n’a pratiquement changé dans les nominations aux
postes à responsabilité dans l’administration publique et dans les Institutions de
l’État. Une situation qui joue dangereusement contre les intérêts fondamentaux du
pays.

Acclamés comme des sauveurs pour réparer l’incroyable gâchis causé par les
pseudos démocrates, depuis le 26 mars 1991, les militaires du 20 août 2020
passent par les mêmes méthodes utilisées par les démocrates prédateurs pour
placer leurs proches dans la haute sphère de l’administration publique. Elles ont
pour nom: népotisme, favoritisme, clientélisme politico-militaire et mafieux. Ces
pratiques, en plus du comportement crapuleux des dirigeants de l’époque, qui
devraient être rangées dans les oubliettes de l’histoire politique du Mali, reviennent
avec force et mépris, brisant l’élan populaire et patriote dont les hommes en tenue
ont plus besoin pour la conduite de la transition.

Deux (02) ans après le coup de force contre IBK, les réalités du pouvoir rattrapent
les militaires qui avaient bénéficié d’un sursis pour se racheter dans la gestion des
ressources humaines de l’État. Mais hélas ! Les autorités de la transition se sont
installées dans de mauvaises habitudes qui ont la vie, piétinant du coup la bonne
marche de l’État. Et rien ne semble arrêter les princes du jour dans les nominations
hasardeuses aux postes à responsabilité dans les instances décisionnelles du pays.
Elles jettent aujourd’hui le discrédit sur la capacité de la transition à transformer le
slogan ‘‘Mali Kura’’ en un véritable projet de société pour notre pays qui cherche
désespérément sa voie dans le concert des nations émergentes, depuis mars 1991.
Les dernières nominations ou désignations faites par les dirigeants de la transition
font dormir debout. Elles ont été opérées non pas pour le Mali, mais pour faire
plaisir à des personnalités ou organisations criminelles qui n’ont digéré leur mise à
l’écart de la gestion des affaires du pays. On attend par ci et par là que telle
personne nommée est proche de ce régime ou de telle organisation mafieuse. La
gestion du pays ne saurait dépendre de la tête du client. Elle obéit à des normes et
des règles dont l’application minimiserait les frustrations et le mécontentement du
peuple.

Après la formation du gouvernement dont la majorité de ses membres apprennent
toujours comment travailler, la nomination népotiste des membres du Conseil
national d transition (CNT), des membres des cabinets ministériels, des directeurs
nationaux et généraux sur fond de favoritisme, les autorités de la transition ne
semblent pas tirer les leçons des échecs des régimes précédents dans la gestion
des ressources humaines de l’État. Ce mauvais casting dans le choix des femmes
et des hommes à conduire les affaires de l’État a été un ferment de la révolte du
peuple contre les tenants du pouvoir qui se croyaient investis d’un pouvoir divin pour
ne pas attendre le cri de détresse de leurs compatriotes.
L’heure est venue de faire appel aux compétences pour relever les défis auxquels
notre pays fait face, depuis 2012. Sinon…
Yoro SOW
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