L’ambassadrice Victoria Nuland, Sous-secrétaire d’État des affaires politiques, était le 26 octobre dernier, face aux journalistes à la faveur d’une conférence de presse organisée par le Centre médiatique régional pour l’Afrique du département d’État des États-Unis. L’ambassadrice a fourni un tour d’horizon de son voyage du 16 au 20 octobre en Mauritanie, au Mali, Niger et Burkina Faso. Partout le message, était que les citoyens de ces pays méritent de voir la démocratie rétablie en particulier au Mali et au Burkina Faso.
Le Mali, le Burkina et le Niger ont tous connu des coups d’État ou des tentatives de coup d’État ces derniers temps. Concernant le Mali, l’ambassadrice Victoria Nuland a exprimé ses préoccupations selon lesquelles, la junte malienne a invité Wagner dans son pays et le terrorisme s’est considérablement aggravé. Des forces de Wagner sont présentes en grand nombre sur le terrain, elles donnent du matériel qui fonctionne mal. « Nous les avons récemment vues mal se comporter dans l’un des avions qu’ils ont offerts avant un accident qui a fait des victimes civiles », dit-elle. De nombreux rapports font état de violations des droits humains dans la région où elles sont présentes. Elles encouragent les forces maliennes à refuser à la Minusma l’accès à de larges pans du centre du Mali où la Minusma est investie d’un mandat très clair.
Elle craigne que ces forces ne s’intéressent pas à la sûreté et à la sécurité du peuple malien, mais qu’elles entendent plutôt s’enrichir et saigner le pays et aggravent la situation en termes de terrorisme. Les voisins sont également extrêmement inquiets et veulent travailler ensemble, en particulier aux frontières de leurs pays avec le Mali, pour faire en sorte que Wagner et le terrorisme demeurent tous deux du côté malien de la frontière.
Par ailleurs, la Sous-secrétaire politique, estime que la capacité des États-Unis à aider le Mali sur le plan de la sécurité est aujourd’hui fortement limitée, par le fait qu’il y a eu un coup d’État. En vertu de la loi américaine, il y a une limite à l’assistance que le pays ne peut apporter aux forces gouvernementales dans le contexte d’un coup d’État jusqu’à ce que la démocratie soit rétablie.
À l’entendre, au Mali, les États-Unis conservent une aide importante au développement, à la santé, en matière électorale, et le pays essaye d’atteindre autant de personnes que possible au Mali. « Nous avons eu une conversation avec les autorités maliennes pour faire en sorte que l’aide américaine puisse parvenir aux populations qui en ont le plus besoin, ainsi qu’avec la Minusma, qui est également frustrée », a-t-elle souligné.
Avec le retrait malien du G5, les États-Unis n’avaient pas pu développer le genre d’approche régionale de lutte contre le terrorisme, notamment dans le contexte d’un Mali qui fait bande à part, susceptible de protéger les autres pays et de leur permettre de travailler ensemble aussi efficacement que nécessaire.