La semaine dernière, le monde musulman du Mali, a été scandalisé par la sortie inattendue, inopportune et déplacée d’un imprudent et suicidaire dénommé Mamadou Dembélé. Commerçant de son état, d’après certaines sources, le nommé Dembélé a eu l’audace non seulement d’insulter le Tout Puissant et son Prophète, Mohamed (paix et salut sur lui) mais aussi le courage de piétiner le coran en public.
Un acte inimaginable dans un pays à 90% de confession musulmane. Qu’est-ce qui a pris ce monsieur ? Est-il réellement dans un état normal ? A-t-il agit sous l’ordre de quelqu’un ? Que cherche-t-il à prouver ? Et à qui ? Pourquoi ? Autant de questions que bon nombre de Maliens ne cesse de se les poser.
En tout état de cause, même s’il est difficile maintenant de faire la lumière sur ses motivations, une chose est certaine, c’est que sa sortie en vidéo a sonné au sein de la communauté musulmane du Mali comme une bombe à fragmentation. Dès la sortie de cette vidéo sur les réseaux sociaux, les condamnations ne se sont pas fait attendre. Comme si l’on pouvait s’y attendre, la première réaction est venue du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), qui, à travers une déclaration, rendue publique, s’est indigné devant de tels propos surtout venant d’un Malien et en territoire malien avant de l’a condamné avec la dernière énergie. Et dans la même déclaration, le HCIM exhorte le gouvernement à mettre tout en œuvre pour mettre la main sur l’auteur de cet acte ignoble et lui infliger le châtiment qu’il mérite. Comme si cette déclaration ne suffisait pas, le Haut Conseil islamique du Mali a appelé tous les musulmans du Mali à un grand rassemblement à la place de l’Indépendance, ce jour vendredi 4 novembre 2022 après la prière du vendredi, pour manifester leur indignation et exiger du gouvernement des mesures fortes pour qu’à jamais nul n’aurait le courage de s’en prendre ainsi à l’islam et aux musulmans.
Dans la même optique, la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Dans une déclaration rendue publique, le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes a fermement condamné ces propos qu’il juge blasphématoire et outrageux pour l’islam, avant que le président de la transition lui-même, le colonel Assimi Goïta, l’ai condamné à son tour avec la dernière énergie lors du Conseil de ministre du 2 novembre 2022. Tout en marquant sa solidarité et celle du gouvernement envers la communauté musulmane, il a instruit le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux et celui de la Sécurité et de la Protection civile, de tout mettre en œuvre pour appréhender l’auteur de ces propos blasphématoires contre l’Islam, ainsi que ses complices, afin qu’ils répondent de leurs actes avant de regretter que cet incident se déroule au moment où les autorités de la transition ne ménagent aucun effort pour réconcilier les Maliens.
Nonobstant la promptitude avec laquelle le gouvernement a réagi et l’ouverture d’une enquête faite par le procureur de la commune IV du district de Bamako et l’inculpation de certains prévenus ainsi que l’appel au calme et à la retenue lancée par les plus hautes autorités , le Haut Conseil islamique n’a pas manqué d’appeler les fidèles musulmans à inonder le mythique boulevard de l’Indépendance pour manifester leur indignation et leur soutien à l’islam, avant de condamner ces propos ignobles et inqualifiables tenus à l’encontre de leur religion.
Dans une déclaration rendue publique à cet effet, le Haut Conseil islamique exhorte les pouvoirs publics à mettre rapidement un terme aux activités de toute personne ou groupe de personnes jugées blasphématoires contre la religion, et généralement menées au nom d’une compréhension erronée de la liberté d’expression et de la laïcité; avant de lancer un appel à tous les médias, dans un souci de préservation de la paix sociale et du renforcement du bon-vivre ensemble au Mali, à ne pas être les vecteurs de transmission de la haine contre; et tout musulman et toute musulmane à la retenue, au respect de l’autorité religieuse dans la gestion d’une telle situation, conformément à l’enseignement de l’islam ; et rassure la communauté musulmane de sa détermination à suivre de près l’évolution du dossier judiciaire.
Si l’initiative est à saluer parce que justifiée, cependant, certaines interventions de certains leaders religieux n’ont pas échappé à l’oreille des plus attentifs. Ainsi, ce rassemblement des fidèles musulmans au boulevard de l’Indépendance, s’il a la saveur d’un sentiment de révolte contre les propos injurieux et blasphématoires tenus à l’encontre de l’islam, pour certains esprits avertis, il révèle une odeur de mise en garde des autorités publiques contre le traitement infligé à la communauté musulmane en ce qui concerne la gestion de l’État. “Toute autorité politique qui négligerait les musulmans, se verra retourner sur ses pas“, peut- on entendre dans les interventions. Ce qui nous amène à nous poser la question de savoir, au – delà des protestations, si cette démonstration de force ne cache-t-elle pas d’autres objectifs ? Seul le temps nous le dira.