Sur une prévision de 900.000 tonnes de riz paddy, la production attendue dans l’ensemble des zones de production de l’Office du Niger (Kolongo, Ké-Macina, Niono, Molodo, N’Débougou, Kouroumari et M’Bewani) est de 800.000 tonnes de riz au sortir de la campagne 2022-2023 avec une mise en valeur de plus de 115.000 ha.
Le directeur de l’informatique, de la planification et des statistiques de l’Office du Niger, Bamoye Keita, l’a annoncé mercredi dernier. Il intervenait lors d’une visite de terrain du président directeur général (PDG) de l’Office du Niger, Abdel Karim Konaté, accompagné de ses proches collaborateurs, dans les zones de production de M’Bewani, N’Débougou, Niono et Kouroumari.
Il en ressort que les activités agricoles ont été réalisées conformément au calendrier agricole. De Niono en passant par N’Débougou, Kouroumari et M’Bewani, la récolte et le battage du riz de la saison d’hivernage battent leur plein. La mise en place de pépinières pour les spéculations maraîchères a débuté.
L’insécurité caractérisée par la présence de quelques cellules dormantes des forces du mal dans certaines zones de production et le retard accusé dans l’approvisionnement des exploitants en engrais subventionnés ont impacté la campagne agricole.
La première étape de cette visite de terrain a concerné la zone de production de M’Bewani. Le PDG de l’Office du Niger, Abdel Karim Konaté et sa délégation ont successivement visité les parcelles de riz de Seydou Coulibaly et Issouf Diarra, avant d’assister à la récolte et au battage du riz.
Seydou Coulibaly cultive la variété Gambiaka sur une superficie de 2,27 ha. Le visage illuminé par un sourire, il savoure l’instant présent et se dit satisfait du climat qui a prévalu. «La pluie a été au rendez-vous cette année. Sur le plan sécuritaire, l’appui des Forces armées et de sécurité nous a permis de travailler en toute sérénité. Je n’ai pas rencontré de difficultés majeures au cours de cette campagne», a expliqué Seydou Coulibaly.
Après M’Bewani, la délégation a mis le cap sur Ringande, un village situé dans la zone de production de N’Débougou. Sur place, elle a visité le champ de riz de Djénéba Ouédraogo. Cette exploitante agricole cultive la variété Kogoni 91-1 sur une superficie de 2,1397 ha.
Son riz est au stade de la récolte. Sa médaille de l’Ordre du Mérite agricole en évidence, Djénéba Ouédraogo se réjouit du bon déroulement de la phase de récolte et espère obtenir 8 tonnes de riz à l’hectare.
À quelques mètres du champ Djénéba Ouédraogo, plusieurs hommes et femmes s’activaient, sous un soleil ardent, autour de la batteuse (machine de battage). Souleymane Zango, un autre exploitant agricole que nous avons rencontré espère récolter 50 sacs de riz paddy par hectare malgré le retard dans l’approvisionnement des exploitants en engrais.
À en croire le directeur de zone de Kouroumari, les dispositions prises par les Forces armées et de sécurité ont permis d’atteindre un taux de mise en culture de 89%, contre 71% pour la campagne agricole 2021-2022. Salif Ouédraogo a rappelé que l’année dernière, à la même période, les activités agricoles avaient été perturbées par des hommes armés non identifiés.
«Cette année, avec la présence de patrouilles de l’armée, les opérations de récolte et de battage se déroulent normalement», nous a-t-il confié. Et le directeur de zone de Kouroumari d’ajouter que les paysans sont satisfaits des résultats engrangés, y compris l’encadrement technique qui parvient désormais à surveiller et conseiller les producteurs.
Dans la zone de production de Niono, où la délégation s’est rendue, plusieurs producteurs étaient en pleine récolte. C’est le cas de Souleymane Dembélé qui pratique la riziculture sur une superficie de 10,13 ha.
«Cette année, la campagne agricole s’est bien déroulée et nous sommes actuellement en plein dans la récolte du riz», a témoigné Souleymane Dembélé. Toutefois, il a déploré le fait que certains exploitants agricoles n’ont pas pu cultiver cette année à cause de l’insécurité. Il a salué les efforts des FAMa et des autorités de la Transition en faveur du bien-être des acteurs du monde rural.
Le directeur de l’appui au monde rural, lui, a estimé que la gestion de la production destinée à l’autoconsommation et à la commercialisation demeure un défi majeur après la phase de récolte et de battage du riz. Afin de pallier ce problème, Djimé Sidibé révèlera que l’encadrement a entamé la sensibilisation des paysans au niveau des villages, assemblées et exploitations familiales.
En marge de cette visite, le président directeur général de l’Office du Niger s’est rendu sur le site devant abriter le Projet N’Débougou IV, financé par la Banque allemande de développement (KFW) pour un montant d’environ 30 milliards de Fcfa.
Selon Tidiane Traoré, le directeur de l’aménagement et de la gestion du foncier de l’Office du Niger, ce Projet concerne non seulement la réhabilitation du casier de N’Débougou sur 4.200 hectares, mais aussi le renforcement de capacités des paysans et l’installation de mini-rizeries.
Le lancement des avis d’appel d’offres pour l’ensemble des travaux est prévu pour décembre 2022, a annoncé le directeur de l’aménagement et de la gestion du foncier de l’Office du Niger.