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Multiplication des associations au Mali : Un atout ou un handicap ?
Publié le mercredi 9 novembre 2022  |  Le Matin
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Le retrait de l’État du secteur productif a laissé un grand vide, comblé par les sociétés privées. Mais aussi par les organisations de la société civile. Ce fut une parade pour l’explosion du secteur privé et surtout du mouvement associatif.

Depuis quelques années, la mobilisation de la société civile se traduit par la création d’associations pour la promotion du développement. Ces associations traduisent un souci d’agir directement et concrètement pour tenter d’enrayer les souffrances des populations. Malgré la multiplication de ces ONG au Mali, il est actuellement difficile de les comptabiliser. Il est tout aussi difficile de savoir quelle proportion de la population elles touchent. La plupart du temps, ces ONG servent de plus en plus de relais aux financements extérieurs, qui émanent de bailleurs de fonds publics (coopérations bilatérales et multilatérales

Selon la Cellule d’Appui au Développement à la Base (CADB) du ministère de l’Administration territoriale, il y a quelques 40 000 organisations locales formelles et informelles et 2 150 organisations non gouvernementales officiellement enregistrées.

Cependant il existe des associations à but lucratif et celle non lucratif. La fondation Ispric est à but non lucratif constituée uniquement d’étudiants. Elle œuvre dans le domaine de la santé, l’éducation et l’environnement. « Ces trois volets c’est-à-dire la santé, l’éducation et l’environnement sont le socle d’une vie saine et prospère. De sa création depuis 2013, à nos jours, nous avons mené plusieurs activités. Elles ont touché plus de 1 000 personnes de façon directe et cela dans plusieurs localités. Le seul rapport entre nous et les bénéficiaires est que nous sommes tous des maliens et que nous devons venir en aide à ceux qui sont dans le besoin », explique Ousmane Coulibaly, secrétaire général de la fondation Ispric.

L’émergence des ONG laïques

La libéralisation politique et économique a permis l’émergence d’organisations issues de la société civile. Ce mouvement est d’autant plus important que l’État se désengage, voire abandonne nombre de ses fonctions antérieures et que la dégradation du niveau de vie se poursuit inexorablement. La dégradation des services publics (santé, éducation, services d’appui à l’agriculture, travaux publics etc.) a amené ces organisations à engager des actions caritatives ou de développement sur l’ensemble du pays. Les différentes crises que traverse le pays depuis des années incitent bon nombre de ces organisations à s’investir dans l’action sociale et le développement. Les ONG interviennent sur plusieurs régions.

En effet, en milieu urbain comme dans la périphérie, la baisse dramatique du niveau de vie a provoqué l’émergence, voire l’amplification de nouveaux problèmes comme les familles sans abris, les enfants des rues, la multiplication d’activités de survie, les jeunes sans formation et sans emploi.

Notre organisation, la Fondation Ispric, a pour but d’aider les plus démunis, souligne Mme Fatoumata Tah Bah, vice-présidente de la fondation. En milieu rural, on constate un isolement croissant de certaines régions lié à la dégradation des infrastructures routières. Les difficultés d’approvisionnement en intrants comme celles liées à la commercialisation des produits agricoles ont provoqué une de population des campagnes.

D’autre part, faute de moyens, l’État n’est plus en mesure d’assurer pleinement certaines fonctions essentielles comme l’éducation, la santé ou la sécurité dans des conditions satisfaisantes. Ce sont alors, les associations qui s’investissent dans ces secteurs pour pallier les carences.

Certaines associations travaillent ensemble parfois « Nous avons mené certaines activités humanitaires avec d’autres associations qui sont à but non lucratif », confie Ousmane Coulibaly, secrétaire général de la Fondation Ispric. De nombreux centres de santé, des écoles ou des centres d’apprentissage sont gérés par ces organisations. Ces organisations sont celles qui couvrent le mieux le territoire malien et sont ainsi le dernier rempart contre un abandon total de ces populations par la collectivité nationale.

Les plus grandes associations nationales intervenant dans le développement et l’action sociale sont d’origine religieuse, essentiellement. « Ces ONG bénéficient de plusieurs sources de financement extérieures substantielles : la rigueur de leur gestion et l’efficacité de leur action drainent vers elles la confiance (et l’argent) de partenaires étrangers, laïques ou religieux », assure M. Severin Togo, président d’une association sanitaire environnemental, « education and youth empowerment ».

Les ONG étrangères ou les projets de coopération bilatérale fournissent aussi des moyens qui permettent le démarrage des actions. Les bailleurs de fonds sont de plus en plus méfiants vis-à-vis de l’administration dont la rigidité et la force d’inertie stérilisent parfois l’efficacité des projets. Les flux financiers des bailleurs s’orientent de plus en plus vers des opérateurs privés et aussi vers les ONG de développement. Le cadre juridique des associations à but non lucratif (des ONG aussi) est considéré par certains comme obsolète et peu précis.

Le ministère des Finances a d’ailleurs récemment pointé du doigt des intermédiaires peu scrupuleux qui travaillent pour des associations caritatives.

La priorité au social dans les villes, les interventions des organisations non gouvernementales en milieu urbain sont tournées vers la lutte contre la pauvreté en palliant les défaillances du système public, surtout en ce qui concerne les services sociaux de base: alimentation, santé, éducation, eau, assainissement, catastrophes naturelles.

Groupe 4 du Progenre 2
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