La prolifération au Mali des cliniques privées, des cabinets médicaux, des pharmacies… loin d’être un signe de bonne santé publique pour des prestations de qualité, un niveau de professionnalisme avéré est, au contraire un mauvais indicateur d’un système qui prospère sur le portefeuille des patients à la recherche d’une meilleure prise en charge. Depuis, le serment d’Hippocrate fait place au serment d’hypocrite dans notre pays.
Non seulement les prix sont élevés, les consultations laissent à désirer, et les résultats ne sont guère meilleurs. Un spécialiste qui n’a d’yeux que pour les recettes générées par les services fournis, n’a pas trop de temps à accorder à son client, au sens mercantile du terme.
Les exceptions sont devenues rares dans un pays où l’appétit du gain tue la morale et la déontologie. Quand de telles pratiques visitent un corps censé s’immuniser, contre le virus de la cupidité, les erreurs médicales continuent à faire des victimes. Réduisant hideusement ce beau et noble métier en business de la mort.
À chacun de méditer cet extrait du serment d’Hippocrate : « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire… »