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Cour d’Assises : Il assassine sa marâtre et écope la peine de mort
Publié le samedi 19 novembre 2022  |  Le Tjikan
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À Kokry, localité située à Macina, le nommé DT a asséné 5 coups de couteau à la poitrine et au bas ventre de la coépouse de sa maman nommée AT, lorsqu’elle faisait sa sieste. Cette dernière décède et DT est arrêté. À la barre, il reconnaît les faits et pend la peine capitale.

Les faits

Après son mariage, AT recevait son mari dans la concession de son défunt mari, dans laquelle elle habite avec les autres membres de la famille. Une situation qui mettait les autres mal à l’aise. Ainsi, DT fit comprendre à sa marâtre de chercher un autre local pour y aller vivre avec son nouveau mari. Celle-ci lui opposa une fin de non-recevoir au motif que le susnommé étant un fils n’avait aucun droit d’intervenir dans ses rapports conjugaux.

Mécontent de la réponse et ne pouvant plus supporter la présence du nouvel époux de sa marâtre, AK, dans le domicile paternel, DT acheta un couteau commando tout neuf, qu’il garda par devers lui. Le 6 octobre 2019 aux environs de 9h du matin, il profita de la grâce matinée que celle-ci faisait sous sa véranda pour la poignarder à plusieurs reprises à la poitrine et d’autres parties du corps, occasionnant la mort de la dame AK.

Après son forfait, il abandonna sa victime gisant dans une mare de sang et prit la clé des champs. Appréhendé par la clameur publique, il fut conduit à la brigade territoriale de la gendarmerie de Macina qui ouvrit immédiatement une enquête, à la suite de laquelle il fut poursuivi et inculpé pour assassinat.

«Je reconnais les faits. J’avais fait une mise en garde depuis que le monsieur avait déjà accompli le mariage coutumier, de faire sortir son épouse de chez nous. Il n’a pas pipé mot. La famille appartient à mes sœurs et à moi, pas à ma marâtre. Elle était l’épouse de mon défunt père, elle n’a jamais été une mère pour moi. Je ne me suis jamais entendu avec elle. Oui, j’ai prémédité mon coup en achetant le couteau commando dans l’intention d’attenter à sa vie», a avoué DT à la barre.

Il poursuit: «Le jour des faits, le dimanche matin, j’ai administré 5 coups de couteau à la poitrine et au bas ventre. Après mon crime, je suis sorti de la maison comme si de rien n’était ». À la barre, DT semble satisfait de ce qu’il a fait, il n’affiche aucun regret.

«Penses-tu que tu as raison ?», interroge un des conseillers de la Cour. Réponse : «Oui, j’ai raison. J’étais très énervé contre ma marâtre». «Et si c’était ta propre mère, allais-tu réagir de la sorte ?», poursuit le conseiller. Sa réponse : «Non! Si c’était ma mère, il n’y allait pas avoir de problèmes. Je n’allais même pas réagir».

«Pourquoi tu n’as pas tué le nouveau mari de ta marâtre ?», charge encore le conseiller. Il Répond : «J’avais tenté de lui ôter la vie à l’aide d’une hache. J’ai été empêché par les voisins. Je l’ai raté». Il enchaîne: «Le mobile du crime?». DT répond : «Parce que le nouveau mari m’ironisait, il se moquait de moi. C’est pourquoi j’ai voulu en découdre avec ma tante en guise de vengeance».

AK, le nouveau mari a répondu présent en sa qualité de partie civile : ferrailleur, domicilié à Macina, il explique: « Une année après le décès du premier mari de la regrettée, j’avais commencé des démarches pour la remarier. Une fois le mariage religieux accompli, je venais à Kokry pour passer le week-end. Le premier week-end, DT m’a interdit de rentrer. Le deuxième week-end, il m’a menacé avec une hache et le troisième week-end, il m’a lancé ces propos : ‘’fais sortir ta femme de chez nous ! Je ne veux plus vous voir !’’… C’est à partir de ces propos haineux que j’ai pris toutes mes précautions avant que le pire ne se fasse. Mais hélas ! Après son forfait, c’est un vieux bozo qui m’a informé de cette triste nouvelle».

Très remonté contre l’accusé et son attitude à la barre, le Procureur dans son réquisitoire a démonté le dossier. Selon lui, l’accusé avait nourri l’intention d’attenter à la vie de sa marâtre. 5 coups de couteau sur plusieurs parties du corps.

«Deux mobiles ont occasionné ce crime odieux : le partage des biens et le fait de voir sa marâtre avec un autre homme qui n’est pas son père biologique. Vu la gravité des faits et la dangerosité de l’accusé, il ne doit bénéficier d’aucune circonstance atténuante », a-t-il requis.

L’avocat de la défense a tenté de mettre en doute les deux certificats d’expertise mentale de l’accusé. Selon lui, son client n’est pas accessible à la sanction pénale car il n’est pas sain d’esprit. Il a demandé de requalifier les faits en meurtre. Malheureusement, son client n’a pas bénéficié de circonstances atténuantes. Décision de la Cour: peine de mort.

Moussa Sékou Diaby
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