La France a indiqué mardi "regretter" la décision des autorités maliennes d'interdire les activités des ONG qu'elle finance, évoquant une "décision qui intervient malheureusement au détriment de la population malienne".
"Nous prenons note et regrettons la décision des autorités de transition maliennes", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. "La France salue le travail essentiel réalisé par les ONG françaises, maliennes et internationales au Mali ces dernières années. Nous demandons aux ONG françaises de se conformer à la décision regrettable des autorités de transition maliennes", a ajouté le ministère. La junte malienne a interdit lundi les activités de toutes les organisations non gouvernementales financées ou soutenues par la France, y compris celles opérant dans le domaine humanitaire. Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, l'a justifiée par la suspension récente par la France de son aide publique au développement à destination du Mali. Paris avait invoqué, pour expliquer sa décision, le recours par le Mali au groupe paramilitaire russe Wagner, ce que Bamako dément. Une multitude d'ONG oeuvrent au Mali dans les domaines de la santé, de l'alimentation ou de l'éducation. Le pays, pauvre et enclavé, fait face depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes, mais aussi à une crise politique et humanitaire grave. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées par le conflit. "Pour mémoire, le Mali et sa population ont bénéficié chaque année depuis 2013 de plus de 100 millions d'euros d'aide publique au développement et d'aide humanitaire française, qui ont notamment contribué à l'accès à la santé, à l'eau potable, à l'électricité et à l'éducation pour les populations maliennes", a fait valoir le Quai d'Orsay. Depuis mai 2021 et un second coup d'État confortant leur emprise, les colonels se sont détournés de la France, poussée vers la sortie. Le dernier soldat français a quitté le pays en août, après neuf ans d'engagement contre les jihadistes au côté de l'armée malienne. Les colonels se sont désormais tournés, militairement et diplomatiquement, vers Moscou.