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ONG françaises : Quelles mesures compensatoires ?
Publié le samedi 26 novembre 2022  |  Mali Tribune
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La tension monte entre les autorités de la Transition du Mali et le gouvernement français. Après la diplomatie, leur divergence se transporte désormais sur le terrain humanitaire avec la suspension de l’aide au développement de la France ainsi que l’interdiction d’activités des ONG du ressort français par la partie malienne. Les mesures compensatoires annoncées par la Transition sont-elles suffisantes ?

En effet, récemment, la France a annoncé la suspension de son aide au développement au profit du Mali au motif que les fonds ne soient détournés à d’autres utilisations. L’argument avancé par le gouvernement français a été balayé d’un revers de la main par la partie malienne qui le qualifie d’ailleurs dans un communiqué de « fantaisiste », « sans fondement » et dit considérer « cette annonce comme un non évènement ». En outre, le Premier ministre par intérim, qui a rédigé le communiqué dans ce sens, ajoute que cette déclaration n’est qu’un subterfuge destiné à tromper et manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali tout en faisant savoir que cette décision de la France avait été déjà prise depuis février 2022 et ne suscite aucun regret.

« Elle (la suspension d’aide) contribue à la restauration de notre dignité bafouée par une junte française spécialisée d’une part dans l’octroi d’aide déshumanisante pour notre peuple et utilisée comme moyen de chantage des gouvernants et d’autre part dans le soutien actif aux groupes terroristes opérant sur le territoire malien », peste le colonel qui est également porte-parole du gouvernement. Comme une réponse du berger à la bergère, Abdoulaye Maïga a annoncé l’interdiction, avec effet immédiat, de toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire.

Une mesure inappropriée aux yeux d’un bon nombre de la population qui s’interroge désormais sur le sort des communautés touchées par cette interdiction. Vraisemblablement ayant pris échos de ce vent de panique, le gouvernement de la Transition s’est penché sur la question. C’est ainsi qu’en conseil des ministres du mercredi passé, il a déclaré « s’engager à évaluer les effets de la décision sur les populations afin de prendre des dispositions nécessaires pour les accompagner ». Une annonce forte dont le résultat sera jugé sur le terrain. En attendant, l’on continue de se poser la question sur son efficacité.

A C.

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