Négocier avec les groupes armés terroristes, telle était la recommandation phare du forum de plusieurs jours de l’Alliance citoyenne pour la Réforme du Secteur de Sécurité (AC-RSS) à Bamako la semaine dernière. Le forum a regroupe plusieurs acteurs du domaine sécuritaire d’autres partenaires dont la Fondation Friedrich Ebert.
Pendant des jours, des experts étatiques, des analystes et leaders d’opinion se sont regroupés à Bamako lors d’un forum pour débattre de la Réforme du secteur de sécurité sur l’initiative de l’Alliance citoyenne pour la Réforme du Secteur de Sécurité (AC-RSS). Un tout nouveau regroupement de réflexion, d’analyse et de proposition dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité au Mali.
Selon le président de l’Alliance AC-RSS, Soumaïla Lah, le forum a pour but, tout d’abord, de vulgariser le processus de réforme du secteur de sécurité afin de permettre aux citoyens maliens de prendre part à leur propre sécurisation. D’en être un acteur clé. En s’imprégnant sur ledit processus, à s’en approprier et aussi de pouvoir faire des propositions concrètes de solutions aux problèmes sécuritaires.
« Le processus de réforme du secteur de sécurité est un processus né à l’échelle internationale et qui s’applique dans les Etats en conflit ou post-conflit. Au Mali, le processus a démarré en 2013 », a fait savoir le président de l’Alliance. A l’en croire, le processus a pris corps, mais sa mise en œuvre a connu certains manquements que l’Etat n’arrive toujours pas à gommer. A ses dires, c’est partant de ces difficultés que la société civile se positionne pour apporter son appui à l’Etat en termes de réflexion et de proposition sur la mise en œuvre du processus. C’est la raison de ce forum, a-t-il confié.
Pendant des jours, des panelistes maliens et d’ailleurs se sont penchés sur plusieurs thématiques, décrypter les failles et atouts sur le terrain afin de synchroniser l’institutionnel et le réel dans la mise en œuvre du processus de réforme du secteur de sécurité. Parmi les recommandations, les participants ont été unanimes à ce que le Mali crée un cadre de négociation avec les groupes terroristes. Et surtout, amener les partenaires à s’aligner derrière la politique stratégique du Mali en matière de sécurité. En ce qui concerne la Réforme du Secteur de Sécurité, qu’il faudrait redynamiser le processus en vue de pallier la lenteur qui la caractérise en mettant en place un document de politique nationale de la sécurité tout en incluant les initiatives locales. Pour ce faire, mettre en place un cadre indépendant et proactif de médiation et de gestion endogène des crises.
Plus loin, il a été recommandé de créer une synergie d’actions entre les acteurs de la sécurité par le renforcement du processus de mise en place des comités locaux de sécurité et l’opérationnalisation des comités consultatifs sur le terrain. Il est nécessaire selon les panélistes, d’amener les communautés locales à s’approprier des concepts de RSS et renforcer le lien entre le Conseil national de Sécurité et les Comités consultatifs. Renforcer la coordination entre les trois segments : Commandement, gestion et prise de décision par la proposition des solutions fondées sur les vraies préoccupations et surtout rapprocher les populations des villes.