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Corruption et délinquance financière : La machine judiciaire redémarre
Publié le lundi 28 novembre 2022  |  L’Inter de Bamako
6ème
© Autre presse par DR
6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption
Bamako, le 1 mars 2022. Le ministre de la Justice et des Droits de l`Homme a présidé la 6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption à l`hôtel Radisson
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Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, le secrétaire général Cheick Oumar Camara et le comptable, Lamine Sacko ont été placés sous mandat de dépôt mercredi 23 novembre 2022 par un juge d’instruction du pole économique et financiers de Bamako.

Selon plusieurs sources proches du dossier, le patron de la plus grande faîtière des commerçants maliens et ses deux collaborateurs sont entendus dans une affaire « d’atteinte aux biens publics » en lien avec la gestion d’un Fonds de plus de 10 milliards de Fcfa, lié à la lutte contre pandémie de la Covid-19.

Cette interpellation du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, et de deux de ses collaborateurs relance les poursuites dans le cadre de la lutte contre la corruption. Une exigence majeure des populations. Cependant, les gros scandales de corruption ne font l’objet d’aucune action majeure pour le Malien moyen qui espérait des actes significatifs dans certaines directions: les problèmes d’achats sulfureux d’aéronefs et autres affaires sous le régime déchu…

Plus de 1200 personnes auditionnées

Cependant, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué, lors de l’émission « Mali Kura Taasira » de l’Ortm, en juin 2022, affirmait que des actions concrètes ont été menés sur différents dossiers, entre autres, les dossiers de l’avion présidentiel, des équipements militaires, l’affaire dite la ristourne des coton-cutteurs…

Selon Mamadou Kassogué, sur les dossiers de la Loi d’orientation et de programmation militaire et de la Loi de la programmation du secteur de la sécurité ou d’autres dossiers, les choses sont en train d’évoluer : « Il y a plus de 1200 personnes qui ont été auditionnées par la Brigade et ces chiffres ont entre-temps augmenté. Il y a quatre (4) dossiers qui ont pu être traités et transmis aux juridictions et qui sont en cours de traitement dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation militaire. Il s’agit du dossier de l’avion présidentiel, le dossier des équipements militaires, le dossier Paramount (Ndlr : une société sud-africaine de vente d’armes) et du dossier des pick-up. En ce moment, il y a 18 personnes qui sont sous-mandat de dépôt, cinq (5) mandats d’arrêt ont été décernés contre des hauts gradés de l’armée, contre des opérateurs économiques, des hauts cadres de l’administration et d’autres actions vont suivre dans le cadre de ces dossiers ».

Aussi, selon le ministre de la justice ; sur la période de la Transition de juin 2021 à nos jours, il a été organisé une session spéciale de la Cour d’assises au cours de laquelle 47 personnes ont été jugées dans le cadre de 18 dossiers. D’autres dossiers ont été jugés pendant la même période.

Les remboursements, rien que pour cette période n’est de l’ordre de 1 milliard 500 millions de Fcfa. Les amendes prononcées sont au-delà de 630 millions de Fcfa et les dommages et intérêts sont à plus de 230 millions de Fcfa. Les cautions qui ont été versées dans le cadre de ces procédures, durant la période de la transition, c’est au-delà de 8 milliards de Fcfa sur les 15 milliards Fcfa qui ont été déclarés avant.

Le ministre avait promis que bientôt les dossiers liés à la lutte corruption connaitrons une célérité car il envisage des reformes dont certaines sont déjà en cours dont entre autres la relecture du code pénal, le Code de procédure pénal et la mise en place d’un pôle national économique et financier pour prendre à bras le corps la question de la corruption. Il s’agira, à travers ces mesures, de faire en sorte que ceux qui sont chargés de lutter contre la corruption ne s’occupent que de cela.

Mémé Sanogo
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