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Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour a l’ordre constitutionnel : « Le consensus est aujourd’hui la chose la moins partagée »
Publié le lundi 28 novembre 2022  |  Le challenger
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du cadre d`échange des partis et regroupements de partis politiques
Bamako, le 11 décembre 2021 le cadre d`échange des partis et regroupements de partis politiques a tenu à la maison des aînés une conférence de presse
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Le samedi 26 novembre 2022, le cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel a tenu une conférence de presse à l’hôtel les Colonnes sur la vie de la nation et a formulé des propositions de sortie de crise. Cette conférence était animée par le président du cadre, Docteur Modibo Soumaré entouré de beaucoup de membres du cadre et partis politiques invités, notamment le PARENA représenté par son secrétaire général, Djiguiba Keita.

Politiques, réformes constitutionnelles, élections, sécurité, diplomatie et économie sont les thèmes abordés par les responsables du Cadre face à la presse. L’objectif de ce point de presse était de définir la trajectoire de la Transition et formuler des propositions. Evoquant les différents aspects de la vie de la nation, le président du cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel Modibo Soumaré, déclare qu’« il faut très rapidement changer de cap au risque d’aller droit au mur ». Le regroupement de partis politiques se sent interpellé pour agir face à la « gravité de la situation ». C’est pourquoi, ses membres qui ont choisi d’accompagner les autorités pour une transition réussie demandent un élan de «dialogue et d’inclusion » de la part des autorités de la transition. Cependant, le cadre « regrette que la conduite des autorités issues du deuxième coup d’Etat perpétré le 24 mai 2021 aggrave la situation avec des allures dramatiques pour les populations ».

Dans ce contexte jugé peu reluisant, le Cadre déplore : « l’état des lieux qui s’empire de jour en jour, tant la dégradation touche tous les domaines ».

S’agissant de la sécurité dans le pays, un élément essentiel du gouvernement de la transition, elle ne rassure pas les partis politiques réunis au sein du cadre qui dressent un tableau alarmant. « L’insécurité, tel un cancer, se répand au quotidien et gagne Bamako et Kati, siège du plus grand camp militaire, pour atteindre finalement tout le territoire national aujourd’hui. L’impasse est totale. Les attaques récurrentes doivent rapidement trouver des réponses idoines de la part des autorités. L’absence de l’administration sur une grande partie du territoire traduit l’échec et l’incapacité manifeste des autorités à endiguer l’insécurité » a indiqué Amadou Koita, dans la déclaration qu’il a lue.

L’atmosphère socio-économique du pays n’a pas échappé à la vigilance du Cadre depuis le début de la transition. Ainsi, les responsables du cadre estiment que le climat social se dégrade, ce qui n’est pas sans conséquence sur les secteurs vitaux du pays.

De plus en plus, la réalité sociale reste marquée par des grèves répétitives dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la magistrature et du commerce. « On peut, sans risque de se tromper, dire que le forum social tant attendu a accouché d’une souris, quand dès son lendemain, des préavis de grève ont été déposés sur la table du gouvernement. Que de ressources englouties pour de résultats illusoires ! » de l’avis du Cadre.

Sur un tout autre plan, les sanctions économiques et l’isolement du Mali sur la scène internationale ont eu des répercussions « dramatiques et intenables pour nos concitoyens. Les maliens, en raison du renchérissement incontrôlé des prix, éprouvent d’énormes difficultés à accéder aux denrées alimentaires de première nécessité ». S’agissant des finances, la situation « devient de plus en plus intenable comme l’a traduit le budget corrigé dans lequel les recettes ont été drastiquement revues à la baisse. La dette publique augmente. Il ne se comprend pas, ni se justifie que dans cette situation très délicate et très critique que les budgets de certaines institutions aient connu une hausse exponentielle » a indiqué le porte-parole du Cadre, Amadou Koita. Il dénonce que « le consensus est aujourd’hui la chose la moins partagée à un moment où les maliens ont besoin de plus d’unité et de cohésion. Alors que cela est nécessaire notamment pour engager des réformes politiques et institutionnelles majeures qui ont besoin d’unanimité et, sous-tendue par une démarche inclusive et participative.



Sur la révision de la constitution, le Cadre a émis des réserves : « la nouvelle Constitution dont l’avant-projet divise déjà les maliens, provoquera une modification de certaines dispositions de la loi électorale. Ce qui nécessitera éventuellement un réaménagement des chronogrammes avec pour conséquence une autre prolongation de la transition » alerte le cadre.

Sur la lutte contre la corruption, l’autre chantier de la transition, le Cadre estime que l’impunité a asphyxié la lutte contre la corruption. « Chaque jour qui passe, il est fait cas de nouveaux dossiers sans qu’une enquête ne soit ouverte. Comme par exemple les dossiers d’attribution des logements sociaux, des marchés des engrais, des marchés de construction des Commissariats et de l’Académie de police, des recrutements dans l’enseignement supérieur, à la Police, à la CANAM… Le népotisme a toujours cours comme en témoignent les nominations ainsi que les protestations et les contestations auxquelles il a été donné d’assister ». Face cette situation qu’il juge « alarmantes », le cadre propose : « un dialogue républicain de haut niveau avec la classe politique et les autres forces de la société en vue d’une vraie décrispation et d’une vraie réconciliation entre les maliens. Ce qui permettra de dégager un large consensus autour de la gestion et de la conduite de la transition ».

Attaché aux valeurs républicaines, le Cadre estime indispensable le respect du délai imparti à la transition, mais aussi, insiste sur l’abandon du projet de nouvelle constitution, l’organisation des élections présidentielles et législatives sous la responsabilité d’un gouvernement « inclusif de mission », l’établissement d’une carte électorale sur la base des données sécuritaires, l’audit du fichier électoral, la nomination d’un Premier ministre « non partisan, consensuel, compétent, intègre », et ayant une « connaissance avérée des dynamiques politiques, économiques et sécuritaires du pays. Ce, conformément à la Charte de la Transition ». L’’audit de tous les marchés passés est aussi souhaité par le Cadre, de même que la diminution du train de vie de l’Etat, ainsi que des salaires et traitements de l’ensemble des autorités, l’ouverture d’enquêtes dans le dossier d’attribution des logements sociaux.

Ousmane Tangara
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