Le mardi, 23 novembre, a eu lieu la rencontre annuelle de la direction nationale de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée et le Comité international de la Croix rouge Dnapes-CICR sur la situation alimentaire et nutritionnelle dans les cinq maisons d’arrêt visitées par le CICR au Mali.
C’est dans le souci d’accompagner l’Administration pénitentiaire à améliorer les conditions de détention dans les différentes maisons d’arrêt, à travers l’amélioration de la situation alimentaire et nutritionnelle, que le CICR propose d’appuyer l’organisation d’une réunion d’échange et de discussion de trois jours entre les acteurs impliqués dans l’alimentation des détenus dont les responsables des établissements pénitentiaires, les gestionnaires des stocks, les directeurs régionaux, le personnel de la DFM, du ministère de la Santé et du Développement social du Mali.
La rencontre s’est tenue le mardi, 23 novembre 2022 dans un hôtel de la place à Bamako. L’objectif est d’améliorer l’état nutritionnel des personnes privées de liberté des Maisons d’arrêt (MA) du Mali et surtout de rappeler le lien qui peut exister entre la chaîne alimentaire, la situation nutritionnelle des détenus, la morbidité à travers les présentations et les discussions ; de présenter l’état des lieux de la situation nutritionnelle et alimentaire des MA visitées par le CICR de 2020 à 2022. Mais, aussi de discuter des défis rencontrés dans la gestion de la chaîne alimentaire de ces Maisons d’arrêt pour ensuite proposer des solutions permettant de relever les défis identifiés et enfin de faire le point sur l’exécution du plan d’action produit en 2021 afin de dégager une stratégie de la mise en œuvre du plan d’action au regard des constats.
En effet, depuis 2013, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme au Mali, en étroite collaboration avec le CICR, travaille à l’amélioration de l’ensemble des conditions de détention en général, et des aspects liés à l’amélioration en particulier. Malgré les avancées positives enregistrées, des défis persistent dont la bonne gestion de la chaîne alimentaire.
Justement, dans cette dynamique une table ronde a été organisée en avril 2021 sur les résultats des évaluations des Maisons d’arrêts prioritaires, à la suite de laquelle, un plan d’action a été élaboré en vue d’améliorer les conditions de détention dans les différentes Maisons d’arrêt. Notamment, un comité de suivi local composé du personnel de la direction nationale de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée (Dnapes), la Division Finance et Matériel (DFM) du ministère de la Justice du Mali et l’équipe du CICR mise en place se réunit pour faire le point de l’exécution du plan d’action.
Les évaluations nutritionnelles réalisées au cours de l’année 2022 continuent de relever des dysfonctionnements dans la gestion de la chaine alimentaire, des augmentations de la prévalence de la MAG et des effectifs dans certaines maisons d’arrêt.
Les résultats des différentes évaluations faites sont partagés avec l’administration pénitentiaire et discutés en réunions du comité. Le comité de suivi a tenu deux réunions en mars 22 et novembre 22 qui ont constaté une timide avancée dans la réalisation des points inscrits dans le plan d’action. Le comité lors de la réunion de novembre 22 a proposé une liste de six recommandations devant contribuer à accélérer l’exécution du plan d’action.
D’ailleurs, le coordinateur du CICR, Fabian Kofman lors de la rencontre du 23 novembre, est revenu sur l’importance de cet atelier, qu’ils attendent avec beaucoup d’intérêts et a tenu à saluer la collaboration avec la Dnapes. « Durant ces trois jours, un point sera fait, pour voir ce qui a bien marché ou pas. Il s’agira de mettre en place une stratégie ensemble pour améliorer la nutrition dans les Maisons de détention », a avancé Fabian Kofman, coordinateur du CICR.
Par la suite, Babou Togora, point focal de la Dnapes a enchainé avec les mêmes motivations que le CICR quant à l’amélioration de la nutrition dans les maisons de détention. « Cet atelier sert à prouver une fois de plus à quel point le CICR est à nos côtés. Il sera question de se pencher sur le service nutritionnel en milieu carcéral », conclut le point focal de la Dnapes.