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Gouvernance au Mali : Levée de bouclier sur le front social
Publié le jeudi 1 decembre 2022  |  Nouveau Réveil
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Au Mali aujourd’hui, rien ne se passe comme prévu. Alors que sur le front social, c’est déjà la levée de boucliers, face à l’insécurité grandissante et aux tragédies à la pelle qui sont classées, sans suite. S’y ajoutent, l’indécision du gouvernement sur l’application de certaines mesures et la vie chère qui ne fini pas d’être chère dans notre pays. Au tant de situations qui font que le peuple malien a perdu tout espoir en l’avenir. La colère couve. La misère se lit sur tous les visages. Et la tension est dans l’air. Surtout à un moment où plusieurs corporations syndicales s’insurgent contre le régime.

Le feu couve sous la cendre. En ces derniers temps, tous ceux, qui ont suivi la montée en puissance des grèves dans le pays, ont dû se rendre à l’évidence : les autorités maliennes sont bafouées et ne sont plus au mieux de la forme.

Réputée pour sa rigueur, mais surtout pour son énergie, l’autorité d’État au Mali, sous Assimi Goïta, semble connaître, pourtant, une baisse de régime. Visiblement.

Le mal frôle la gangrène

Mais peut-il être, autrement ? Surtout, avec une équipe gouvernementale en panne. Et des populations, de plus en plus, impatientes, face à une pauvreté endémique, à des promesses sans lendemain, à la hausse des prix, une école infectée et affectée par les NST (Notes Sexuellement Transmissibles), une Administration en perte de vitesse mais surtout gangrenée par la corruption et le népotisme et une économie sous perfusion.

Du coup, c’est la levée de boucliers sur le front social. Après des séries de grève décrétée à tous les niveaux ou presque, par les travailleurs, c’est les populations et les Associations qui menacent de descendre dans la rue. Du moins, si les choses restent à leur état actuel.

De son côté, les surveillants de prisons, après l’échec des négociations avec le gouvernement, s’apprête à aller en grève. Bien plus, après le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016, c’est celui des greffiers, secrétaires de greffes et parquets (SYNAG) qui a décidé de sortir les muscles contre le régime pour la non-satisfaction de certains points de leurs revendications. Et le message est très clair : l’État payera cash pour sa surdité.

Même les agents du service des Eaux et Forêts menacent de se faire entendre. Du moins, si leurs conditions de vie et de travail ne sont pas améliorées.

Très remontés contre le pouvoir, les religieux, de leur côté, ne manquent aucune occasion pour marquer leur désapprobation, vis-à-vis, du régime.

S’y ajoutent, d’autres situations et non des moindres, qui en rajoutent à la colère, déjà noire de nos populations. L’insécurité grandissante et l’augmentation du budget de la Présidence et du CNT. Au même moment, des associations de jeunes dénoncent « l’impuissance » du gouvernement. Avant de se déclarer « prêtent à descendre dans la rue », pour protester contre le chômage et le rallongement.

Face à cette levée générale de boucliers, les autorités maliennes ne peuvent être au mieux de la forme. Depuis, le président Assimi fait face à un front social en ébullition.

Toutefois, l’UNTM et son Secrétaire général, Yacouba Katilé, sont très remontés contre la gouvernance de la transition. Selon eux, leurs revendications présentées au pouvoir sont très mal accueillies par un mépris royal au Ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social. Donc, elle entend se faire entendre à travers l’organisation d’autres journées mortes si jamais…

L’UNTM est offusquée sur la léthargie de l’État face aux dossiers sur la table. Aussi bien sur le principe que sur la manière des négociations. En bloc, la centrale syndicale a une série de revendications et estime que la gestion solitaire du régime de la transition plonge davantage le Mali dans les abysses.

En plus des revendications syndicales, le Haut Conseil Islamique est aussi remontée contre le régime actuel à cause, dit-elle, d’une gouvernance en dérive face aux sollicitations du peuple. Du coup, elle projette de poser des actes forts pour se faire entendre, au bout du compte. De quoi couper le sommeil au gouvernement.

Les maliens abonnés au désespoir

Baisser les prix des denrées de première nécessité, juguler la crise sécuritaire, mettre fin aux détournements impunis du dénier public, lutter contre la corruption et la délinquance financière… Telles étaient, entre autres, les principales missions pour lesquelles le colonel Assimi a fait deux coup d’État. Mais à l’heure du compte, le bilan est maigre. Trop maigre. Pour nos populations, ce bilan est nul. Ou presque.

Au lieu de prendre le taureau par les cornes, les autorités maliennes se lancent, à corps perdu, dans la révision de la constitution ; dans l’augmentation du budget de la présidence et du CNT …

Financées à coups de millions, ces kermesses se révèlent inefficaces, face aux maux qui minent notre pays.

Chaque jour qui passe, le Mali sombre davantage dans la dépression. Et les Maliens, avec. Les caisses de l’État sont vides. Désespérément, vides. Partout, règne la pauvreté. La misère, aussi.

Dans des milliers de familles, le petit-déjeuner et le déjeuner ont été rayés du menu. Dans sept familles sur dix, le riz est, presque, devenu un produit de luxe. Et pour disposer d’un kilo, c’est la croix et la bannière.

En dépit des belles recommandations formulées au cours des rencontres gouvernementales, l’école malienne est au bord du précipite. L’Administration est gangrenée par la corruption. Le détournement des fonds publics, lui, est devenu un sport national.

Bref, les autorités maliennes se sont révélées incapables de redonner espoir aux populations maliennes. Plus grave, chaque jour qui passe, le Mali avance. Mais en reculons.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, les autorités maliennes ont prouvé leurs tares. Mais, le président Assimi doit changer de fusil d’épaule. Du moins, s’il veut sauver le reste de son règne du naufrage. Ou, ce qui en reste.

En attendant, de quel bilan même virtuel les autorités maliennes peuvent-il s’enorgueillir ?

Jean Pierre James
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