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Transformation du coton produit au Mali : Les autorités de la transition décident d’installer deux unités de filature et de relancer la COMATEX
Publié le jeudi 1 decembre 2022  |  Le National
Industrie
© aBamako.com par A.S
Industrie textile : La seconde vie de FITINA
Bamako, le 18 décembre 2013 (Banankoro). L’unité industrielle Fils et tissus naturels d’Afrique (Fitina.sa) a reçu mercredi après-midi la visite du ministre de l’Industrie et des Mines, le Dr Boubou Cissé. La délégation ministérielle a été reçue par les responsables de l’usine qui lui ont expliqué les différentes péripéties qu’a traversées l’entreprise depuis son arrêt en 2006 et son redémarrage en mai 2011.
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Le développement industriel dans un pays comme le Mali est une condition indispensable pour la croissance soutenue et inclusive. Il accroît la productivité pour laquelle il introduit de nouveaux équipements et de nouvelles techniques. Par conséquent, il améliore l’efficacité de la main d’œuvre et crée dans cette dynamique de nombreux emplois. Les industries, c’est bien connu, ont le don de transformer l’économie, mais aussi la société dans son ensemble. C’est ce qu’ont compris les autorités de la transition. Ainsi, depuis le début de l’année 2022 qui tire vers sa fin, force est de constater que non seulement des nouvelle unités industrielles sont en train de naître mais aussi que des anciennes sont en train d’être relancées. Dans notre édition de la semaine passée (n° 494 du mercredi, 23 novembre 2022), nous avions évoqué le cas de l’UMPP (Usine Malienne des Produits Pharmaceutiques) dont la relance avait été annoncée à l’issue du conseil des ministres du 18 novembre 2022. Une semaine après, c’est celle de la COMATEX (Compagnie Malienne de Textiles) qui l’a encore été à l’issue du conseil des ministres du 22 novembre 2022. Mais auparavant, le gouvernement avait signé avec la Chine, le 21 novembre 2022, un protocole d’accord pour l’installation de deux unités de filature.

Les bonne nouvelles se suivent dans le secteur industriel et elles réjouissent légitimement tous les Maliens, pas seulement les acteurs industriels et partenaires, on le comprend. Le mardi, 25 janvier 2022, a eu lieu, en effet, dans les locaux de la SONATAM (Société Nationale des Tabacs du Mali), la cérémonie d’inauguration de la nouvelle usine moderne de fabrication de cigarettes de la marque “Dunhill international” au Mali. Pour en comprendre tout le sens, il faut rappeler que cet évènement a été seulement trois semaines après le perfide embargo criminel imposé à notre pays par les criminels chefs d’Etat de la CEDEAO, qui étaient actionnés par Emmanuel Macron, le gangster président que la République française a depuis 2017 à sa tête par un triste accident de l’histoire. Quelques cinq à six mois après, alors que l’embargo franco-CEDEAO, cherchait toujours à asphyxier le Mali et les Maliens afin de faire chuter les autorités de la Transition, le 02 juin, ce fut la pose de la première pierre d’une cimenterie à Dio-Gare, à quelques encablures de la ville de Kati. Le lendemain, 03 juin, la future usine de production de lithium à Goulamina, dans la région de Bougouni, voyait poser sa première pierre. La chevauchée pour un Mali industriel va continuer. Trois jours après Goulamina, le 06 juin 2022, ce fut l’annonce de l’installation d’une usine d’assemblage d’ordinateurs portables et de tablettes électroniques à Niaréla (Bamako). Halte de trois mois pour déblayer la voie, et voilà que le 29 septembre 2022 a eu lieu la pose de la première pierre d’une unité de production de compteurs électriques et accessoires à Kambila (cercle de Kati). A un mois et demi de la fin de l’année, les autorités de la transition continuent à donner au Mali les couleurs scintillantes industrielles. Ainsi, le 18 novembre, le gouvernement annonce la relance de l’Usine Malienne des Produits Pharmaceutiques (UMPP). En industrialisation continue !, s’écrit un ancien haut fonctionnaire, 81 ans sonnés. Cette industrialisation, dans le secteur du coton, sonne comme une aubaine inespérée, en tout cas comme un grand atout pour le Mali, surtout qu’il est le premier producteur africain de coton et que cette bonne matière, l’or blanc, l’appelle-t-on, ne connaissait aucune transformation sur place. En d’autres termes, la transformation industrielle sur place de cette matière, à travers l’installation de deux unités et la relance de la Compagnie Malienne des Textiles (COMATEX) créera une valeur ajoutée et boostera l’économie nationale. Comment la CMDT se porte bien, c’est le Mali qui respire grandement, signe de santé et de vitalité.

A Koutiala et à Bamako : deux unités de filatures pour 300 millions de dollars

Le Mali et la Chine ont signé, le 21 novembre 2022, un protocole d’accord pour l’installation de deux unités de filature, dont l’une à Koutiala et l’autre à Bamako ; c’est un projet qui sera réalisé par la société Qingdao de la Chine. En cette circonstance, le Président de la Transition, Colonel Assimi GOÏTA, a reçu le vendredi, 25 novembre 2022, l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine, Chen ZHIHONG, qui accompagnait une délégation des acteurs de son pays dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’installation des deux unités de filature. Selon Alousséni Sanou, ministre de l’Economie et des Finances, sur le plateau du Journal Télévisé de 20 heures de la TV nationale, « Le capital de la nouvelle société dénommée Société Malienne de Filature (SOMAFIL) à qui appartient les deux usines, est détenu à 85 % par l’Etat du Mali via la CMDT et 15 % par le partenaire chinois, avec création du conseil d’administration et tout ce qui est nécessaire au fonctionnement juridique de la société. Le volume de l’investissement est estimé à plus de 300 millions de dollars ». D’après toujours le ministre Sanou, la première unité sera installée à Koutiala avec une capacité de transformation de 20 000 tonnes par an de coton fibre en filet sur une superficie de 50 hectares. Quant à la deuxième unité, elle sera installée à Bamako et elle aura une capacité de 25 000 tonnes par an sur une superficie de 50 hectares. Le patron de l’économie et des finances a indiqué que la filature capte environ 30 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de la chaîne de valeur coton et que le Mali gagnerait ainsi ce qu’elle perdait sur la vente de la fibre en termes de plus-value et en terme de marge bénéficiaire . A retenir que ces deux unités créeront plus de 5000 emplois, selon certaines sources avisées. Deux jours après cette signature de protocole, une autre bonne nouvelle est tombée, celle de la relance des activités de la COMATEX sise à Ségou.

Le géant industriel de tissu du Mali va renaître de ses cendres après des décennies de difficultés

Le ministre de l’Economie et des Finances a informé le conseil des ministres, qui s’est réuni en session ordinaire le mercredi, 23 novembre 2022, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, du Plan de relance de la Compagnie Malienne des Textiles. Dans le cadre de la mise en œuvre des solutions proposées, un plan de relance qui nécessite un apport financier de l’Etat d’environ 6 milliards de francs CFA, a été en adopté. La mise en œuvre de ce plan se fera suivant les étapes que sont : la sortie de COVEC de l’actionnariat de la COMATEX-SA au franc symbolique ; la validation du plan de relance auprès du tribunal du Commerce ; la mise en place d’une nouvelle gouvernance de la société. La première étape a, déjà, été franchie grâce à l’implication du Président de la Transition, Chef de l’Etat, la convention de sortie de la COVEC au franc symbolique a été signée entre les parties. La réalisation des autres étapes sera faite avec toute la diligence nécessaire. Il faut souligner que la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles participe à la valorisation de la production nationale de coton fibre dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de développement industriel par la création de la valeur ajoutée et des emplois.

Il est important de rappeler qu’en mi-novembre 2021, les autorités de la transition avaient redonné espoir aux populations de Ségou en remettant sur la table la réouverture de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (COMATEX). En effet, l’annonce en a été faite au cours de la conférence de presse sur la vie chère animée par le Ministre de l’industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed. D’après lui, le Gouvernement multiplie les initiatives visant à accélérer le processus de redémarrage des activités de la compagnie et s’est engagé à payer 600 millions FCFA au titre des salaires des travailleurs. Au plan institutionnel, le ministre avait affirmé que l’Etat, à travers le Département de l’industrie et du Commerce, poursuivra les discussions avec la Société COVEC pour reprendre ses actions. De même, au plan de l’équilibre financier, Mahmoud Ould Mohamed avait indiqué que l’Etat apportera un appui global de 4,600 milliards pour le remboursement des dettes d’exploitation et des dettes sociales. Et que pour cela, le Gouvernement a décidé de la mise en place d’une administration provisoire chargée de reprendre les aspects sociaux et relancer les activités. Toutefois, l’Etat conclura un contrat de performance avec la COMATEX-SA pour améliorer la gouvernance et renforcer les capacités financières de la compagnie, afin de lui permettre d’atteindre et de maintenir son équilibre d’exploitation. Il avait, enfin, déclaré que le ministère poursuivra les discussions avec des investisseurs pour l’ouverture du Capital de la Société pour un partenariat stratégique. En tout cas, avec le redémarrage effectif des activités de la COMATEX, c’est toute une région qui verra son économie développée. La COMATEX est pour la région de Ségou ce que la Régie du Chemin de fer est pour la région de Kayes. Ségou a, aussi, l’Office du Niger dont le dispositif principal, le pont-barrage de Markala, connaît une cure de jouvence grâce au génie et au savoir-faire exclusifs des Maliens, décidée par le Colonel Assimi Goïta en décembre 2021.



Al-Hassan Bah

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