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Le front social en ébullition : Le ministre Sanou tente de calmer le jeu
Publié le vendredi 2 decembre 2022  |  Le Tjikan
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse des ministres du Commerce et de l`Economie et des Finances
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Depuis l’annonce de l’augmentation des budgets de certaines structures et institutions, dont la Présidence de la République et le Conseil national de Transition, des voix s’élèvent contre les autorités pour dire que le moment n’est pas opportun. Après l’échec de la conférence sociale tenue en octobre dernier, les partenaires sociaux sont plus que jamais en ordre de bataille.

Est-ce dû à l’augmentation des budgets des institutions et structures citées haut ? Rien n’est moins sûr! Mais Alousséni Sanou, ministre de l’Economie et des Finances, tente de calmer le jeu. Il a expliqué que le gouvernement est en train de faire exactement comme le président de la transition, Assimi Goïta, lui a instruit pour soulager les concitoyens.

Selon lui, le président de la transition a été très clair! « Il dit : nous sommes là pour satisfaire les Maliens, donc s’ils ont des besoins, ils vont les exprimer et c’est à nous de savoir qu’est-ce qu’on peut faire, et de les convaincre de ce qui possible ou est en train d’être fait», a-t-il expliqué. À ses dires, sur cette base, la dernière chose qu’ils ont voulue faire, c’était la justice sociale. C’est-à-dire, dit-il, que des personnes qui ont les mêmes diplômes, sortis de la même école, qui ont la même situation matrimoniale, qui sont recrutées dans la même entreprise (la fonction publique), aient le même salaire de base.

«Ce qui n’était pas le cas. Et c’est ça qui a coûté à l’Etat 204 milliards, puisqu’on a ramené tout le monde à l’indice le plus élevé. On pouvait prendre l’indice le plus bas ou le plus moyen, mais on a préféré l’indice le plus haut. Il y a eu des requalifications, notamment les indemnités. On a dit que les indemnités seront traitées au cas par cas en fonction des possibilités budgétaires de l’Etat, tout en sachant que nous sommes dans une zone Uemoa-Cedeao avec des critères. Les critères disent qu’un pays qui veut garder sa place dans cette zone doit avoir au maximum 35% de son PIB affectés à la masse salariale. Quand on prend le PIB du Mali, 11 000 milliards à peu près, on ne doit pas dépasser 35% de 11 000 milliards par an pour payer les salaires. Aujourd’hui, nous sommes autour de 50%», a-t-il développé.

Malgré la période d’exception, il a remercié et félicité les partenaires sociaux pour leur compréhension et leur accompagnement. En outre, il a ajouté que même demain, le gouvernement va continuer à discuter avec ses partenaires sociaux pour voir toujours ce qui est possible de faire.

«L’un des premiers objectifs de la transition a été d’avoir un taux de croissance significative. En 2020, le Mali était en récession de -1,2%. En 2021, on a fait un taux de croissance de 3,1%. Donc, en une année, on est passé d’une récession à une croissance de 3,1%, tout en sachant qu’on est en train de maîtriser le déficit budgétaire. Chaque fois qu’on développe la base, le PIB, ça nous donne une marge pour faire des augmentations de salaire sans trop heurter la sensibilité des pays membres de l’Uemoa et de la Cedeao», a-t-il rappelé.

Les raisons d’une augmentation

À ceux qui estiment que le budget des institutions du pays est en train d’augmenter tandis que l’Etat affirme qu’il cherche à maîtriser les dépenses afin de les affecter pour améliorer les conditions de vie des populations, il fait comprendre que les dépenses de la Présidence qui ont augmenté font suite à deux choses: la première, explique-t-il, c’est la sécurité de la Présidence. « Aujourd’hui, on a un projet d’investissement de plus de 4 milliards qui sont rendus nécessaires pour la sécurisation de Koulouba. Tout le monde peut rentrer à Koulouba! Et vous savez dans quelle situation de crise nous sommes aujourd’hui. Nous savons tous qu’elle risque nous avons. C’est pourquoi on a décidé qu’il faut que nous commencions à investir dans cette sécurité, sur plusieurs années», a-t-il éclaircit.

Pour le ministre Sanou, ça ne veut pas dire qu’ils vont mettre immédiatement 4 milliards dans ça, mais que c’est un budget qui est prévu pour que le gouvernement puisse sécuriser au fil des années la Présidence de la République. «Ce qui est quand-même quelque chose de justifié dans le contexte actuel».

Concernant l’augmentation au niveau du Conseil national de Transition, il dira certes, qu’il y a également des augmentations de salaire, mais c’est parce que leurs nombres ont augmenté en nombre. «Quand on a fait les augmentations de salaire avec l’harmonisation de la grille, elle impact tous les fonctionnaires là où ils se trouvent. Que ça soit à la Présidence, au CNT, aux ministères, dans les directions, entres autres. Vous avez les mêmes salaires», a-t-il précisé.

Avant de rassurer que le gouvernement veille tellement à la maîtrise de ces dépenses qu’ils ont fait de l’économie sur le fonctionnement. Il a également rappelé que de janvier à juin, rien n’est rentré au Mali. Que tout était bloqué.

«Vous imaginez les recettes de la douane dans cette condition, les recettes fiscales? Comment elles se comportent? Malgré tout, il y a eu la maîtrise des dépenses en lien avec les recettes. Rassurez-vous que même s’il peut apparaître des augmentations sur des postes, ce n’est pas dans le but de donner une meilleure aisance à quelqu’un par rapport à un autre. On a toujours fait des choix importants pour la pérennité de ce pays-là. Si on ne sécurise pas nos institutions, ce n’est pas bien», a-t-il laissé entendre.

Moussa Sékou Diaby
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