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Dr Boubou Cissé : ’’ Le chemin de stabilité passe par l’état de droit’’ le crédit de notre pays s’est profondément affaibli sur la scène internationale ’’
Publié le vendredi 2 decembre 2022  |  Le 22 Septembre
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© aBamako.com par A S
Lancement de la nouvelle version du système intégré de gestion des impôts et taxes assimilés
La cérémonie de lancement de la nouvelle version du système intégré de gestion des impôts et taxes assimilés a eu lieu le 7 Août 2017. Photo Boubou CISSE
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𝟏) 𝟐𝟐 𝐒𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 : 𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐁𝐨𝐮𝐛𝐨𝐮 𝐂𝐢𝐬𝐬é, 𝐯𝐨𝐮𝐬 ê𝐭𝐞𝐬 𝐚𝐛𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐬. 𝐀𝐯𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐚 𝐧𝐨𝐬𝐭𝐚𝐥𝐠𝐢𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬?

On est forcément nostalgique lorsque l’on en est trop longtemps éloigné de ceux qu’on aime, sa famille, ses amis, son pays. C’est pourquoi, au-delà de mon cas, je pense à tous nos concitoyens déplacés ou réfugiés qui, pour d’autres raisons, sont loin de chez eux et vivent souvent dans des conditions difficiles.



𝟐) 𝐎𝐧 𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐬𝐮𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐮𝐞 𝐚𝐛𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐮𝐞 𝐚𝐮 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐪𝐮'𝐮𝐧 𝐦𝐚𝐧𝐝𝐚𝐭 𝐝'𝐚𝐫𝐫ê𝐭 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚𝐧𝐜é 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐭 𝐝'𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞𝐬, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥'𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐭𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐚𝐦𝐨𝐮𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 à 𝐥'𝐚𝐜𝐡𝐚𝐭 𝐝𝐞 𝐯é𝐡𝐢𝐜𝐮𝐥𝐞𝐬 𝐛𝐥𝐢𝐧𝐝é𝐬.
𝐏𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞𝐫 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝐯é𝐫𝐢𝐭é𝐬 ?

Comme j’ai eu à l’évoquer dans d’autres médias, le Gouvernement a signé un contrat avec la société Paramount en octobre 2015, au moment où j’étais en charge du portefeuille des Mines. Ce contrat prévoyait la livraison de véhicules blindés, la formation des chauffeurs, et la remise en état d’aéronefs de l’armée de l’air.
A mon arrivée au ministère de l’Economie et des Finances en 2016, j’ai refusé de payer les nouvelles échéances du contrat pour deux raisons. Premièrement, il comportait des irrégularités par rapport au code des marchés publics : il était libellé en dollars américains, et les modalités de paiement, par billets à ordre, n’étaient pas conformes n’étaient pas conformes à la réglementation de la comptabilité publique de notre pays, et même de l’UEMOA. Deuxièmement, aucun des véhicules prévus au contrat n’avaient été livrés. C’est pourquoi j’ai décidé en octobre 2016, en accord avec mon collègue de la Défense (Abdoulaye Idrissa Maïga), de diligenter une mission au siège de la société Paramount en Afrique du Sud, à l’issue de laquelle le contrat a été modifié. Il a été libellé en francs CFA (35,5 milliards) et la méthode de paiement modifiée (exclusivement sur base de mandats émis par l’ordonnateur). Mais à cause des difficultés de cette société, ce n’est qu’en 2019 après plusieurs sommations, alors que j’étais devenu Premier ministre, que nous avons finalement obtenu la livraison de 8 véhicules blindés. Quant aux volets formation, fourniture de pièces de rechange et remise en état des deux avions, ils ont été correctement exécutés. L’Etat du Mali s’est donc acquitté du paiement correspondant aux prestations et livraisons effectuées.
Compte tenu de cela, je ne vois pas ce qui peut m’être reproché dans la gestion de ce dossier, ni en tant que ministre de l’Economie et des Finances, ni en tant que Premier ministre. Bien au contraire, j’ai œuvré à préserver les intérêts du Mali et tout cela est parfaitement vérifiable si on est de bonne foi.

𝟑) 𝐄𝐱𝐢𝐥é 𝐚𝐮 𝐍𝐢𝐠𝐞𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐢𝐪𝐮é, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬é 𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐪𝐮'𝐞𝐧 𝐚𝐮𝐜𝐮𝐧 𝐜𝐚𝐬, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐥𝐞𝐳 é𝐜𝐡𝐚𝐩𝐩𝐞𝐫 à 𝐥𝐚 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐦𝐚𝐥𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 à 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐪𝐮'𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭 "𝐢𝐧𝐝é𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐢𝐦𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐚𝐥𝐞".
𝐄𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐯𝐨𝐢𝐞 𝐞𝐦𝐩𝐫𝐮𝐧𝐭é𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐂𝐨𝐮𝐫 𝐒𝐮𝐩𝐫ê𝐦𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐪𝐮𝐢è𝐭𝐞 ?

Il est évident que la justice doit faire son travail en jugeant ceux qui ont commis des actes répréhensibles, et le cas échéant en les sanctionnant. Ceux qui ont eu la responsabilité de la charge publique n’y font pas exception, bien au contraire, car ils ont un devoir d’exemplarité. Je pense qu’aucune société ne peut se développer de manière harmonieuse sans le respect de la loi, et le rôle de la justice c’est d’être garante de ces équilibres.
Toutefois, les exemples récents montrent que cette dernière est instrumentalisée à des fins politiques. La présomption d’innocence n’est pas respectée, les gens sont arrêtés même lorsqu’ils présentent des garanties de représentation, les détentions provisoires s’éternisent, les droits de certains détenus ne sont pas respectés, et les jugements n’ont pas lieu. On cherche souvent à faire le buzz, à régler des comptes, ou à éliminer des adversaires. Le problème ne se situe pas spécifiquement au niveau de la Cour Suprême. C’est la question de l’indépendance de la justice qui est en jeu. Sans cette indépendance, il n’y a pas d’Etat de droit. Or le chemin de la stabilité du Mali passe par l’Etat de droit. Je pense que si nous consolidons l’état de droit dans notre pays, nous nous offrirons à nous, peuple malien, une condition essentielle pour relever ensemble, tous ensemble, les défis auxquels nous faisons face.

𝟒) 𝐃𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐮𝐭𝐞 𝐝'𝐈𝐁𝐊 𝐞𝐧 𝐚𝐨û𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟎, 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐩𝐞𝐢𝐧𝐞 à 𝐬𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐬𝐞𝐫.
𝐋'𝐢𝐧𝐬é𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭é 𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐥à 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐚 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐣𝐢𝐡𝐚𝐝𝐢𝐬𝐭𝐞𝐬 à 𝐌𝐞𝐧𝐚𝐤𝐚, 𝐀𝐧𝐬𝐨𝐧𝐠𝐨 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐊𝐢𝐝𝐚𝐥. 𝐋'é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐠𝐫𝐢𝐩𝐩é𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐞𝐱𝐭é𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐢𝐧𝐭é𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 é𝐠𝐚𝐥é𝐞, 𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬. 𝐋𝐞 𝐜𝐡ô𝐦𝐚𝐠𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐢𝐧𝐪𝐮𝐢è𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬𝐬𝐞. 𝐄𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝𝐢𝐞𝐳 à 𝐥'𝐚𝐟𝐟𝐢𝐜𝐡𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞𝐚𝐮 𝐬𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞?

Soyons objectifs, le Mali est rentré dans une phase d’instabilité car notre gouvernance a déçu. L’heure du bilan des années IBK viendra, mais reconnaissons que nous n’avons pas suffisamment compris les aspirations de nos concitoyens et que nous avons commis des erreurs. La classe politique traditionnelle a échoué, nous avons échoué.
C’est pourquoi le coup d’Etat d’août 2020, a suscité de l’espoir auprès d’une certaine partie de la population, bien qu’un coup d’Etat soit rarement la solution. Malheureusement, plus de deux ans après, la plupart des observateurs constatent que cet espoir s’est évanoui. Avec une économie en berne et une hausse des prix sans égal, le Mali est en voie de paupérisation accélérée. La violence et l’insécurité ont atteint des niveaux inégalés, la gabegie financière bat des records, et la crise de valeurs s’est encore accentuée. Et tout cela, nos populations le voient et le vivent au quotidien.
C’est une nouvelle occasion manquée car les autorités actuelles passent plus de temps à intimider les acteurs politiques maliens, combattre ou chercher à mettre au pas tous ceux qui expriment une opinion divergente ou émettent des critiques, à monter les uns contre les autres et à provoquer les voisins et partenaires du Mali, qu’à régler les problèmes des Maliens.
Je le regrette profondément, car défendre les intérêts du peuple malien, ce n’est pas défier le monde entier. Défendre le Mali c’est trouver une voix d’équilibre entre les aspirations profondes de notre peuple, certaines réalités de notre société, et la situation géopolitique du Mali. Nous devons faire évoluer les choses à notre avantage, parler aux autres nations d’égal à égal, non pas à travers l’invective et en créant des tensions inutiles, mais en posant des actes concrets qui crédibilisent l’action des autorités et renforcent la confiance, d’une part entre l’Etat malien et ses citoyens, et d’autres part, avec la communauté internationale.

𝟓) 𝐋𝐚 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐱𝐭é𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐩𝐥𝐨𝐧𝐠𝐞 𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐥𝐢 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐢𝐬𝐨𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐞.
𝐋𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭é𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐓𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐛𝐬𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐮𝐦𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐮𝐱 : 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜𝐨𝐩𝐡𝐨𝐧𝐢𝐞, 𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐔𝐒𝐀- 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞... 𝐒'𝐲 𝐚𝐣𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 𝐯𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐮𝐬𝐩𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐚𝐢𝐝𝐞 𝐚𝐮 𝐝é𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮 𝐌𝐚𝐥𝐢.
𝐂𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐧'𝐞𝐬𝐭-𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐫é𝐣𝐮𝐝𝐢𝐜𝐢𝐚𝐛𝐥𝐞 à 𝐥𝐚 𝐛𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬, 𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐚𝐮 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐎𝐍𝐆, 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬?

Malheureusement, le crédit de notre pays s’est profondément affaibli sur la scène internationale. C’est du jamais vu depuis l’indépendance. Le Mali était autrefois cité en exemple et respecté. Sa voix portait en Afrique et bien au-delà. Aujourd’hui, nous sommes devenus la risée du monde.
Dans le monde globalisé et interdépendant qui est le nôtre aujourd’hui, qui peut croire que le Mali puisse défendre les intérêts de son peuple en se coupant de tous les autres, y compris de ses propres voisins ? Le Mali est un pays d’émigration. Comment peut-on exposer ainsi notre diaspora, une part si importante de nous-mêmes, à travers ces postures belliqueuses ?
L’indépendance et la souveraineté ce n’est pas invectiver et « clasher » en permanence, à travers des discours populistes, ceux qui ne partagent pas votre point de vue. Un pays est indépendant et souverain lorsqu’il est capable d’offrir à son peuple la sécurité et le développement économique, ce qui passe par un dialogue constructif avec tous. On en est malheureusement bien loin. Je pense que nous devons garder en tête que nous ne sommes pas isolés du reste d monde, nos choix non plus ! Nous décidons, nous le peuple malien, la communauté internationale accompagne. Ce que nous décidons pour nous-mêmes, ne concerne pas que nous-mêmes : non seulement les relations que nous avons avec nos différents partenaires entrent en ligne de compte dans nos choix, mais les choix du Mali ont des conséquences sur nos relations, sur les autres. Le Mali n’est pas une ile, nous n’existons pas sans les autres. Comme vous l’évoquez, la décision d’interdire certaines ONG sera préjudiciable pour une partie de nos populations parmi les plus vulnérables, sans parler des destructions d’emplois qui ont déjà commencé. Je regrette d’autant plus cette décision qu’elle n’a pas été préparée. Aucun état des lieux n’a été fait au préalable pour en évaluer l’impact, alors que c’est avant tout l’intérêt du peuple qui doit guider les décisions des dirigeants.

𝟔) 𝐀𝐮 𝐫𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐜𝐭𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬, 𝐚𝐯𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐬𝐮𝐬𝐜𝐞𝐩𝐭𝐢𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐝'𝐚𝐦é𝐥𝐢𝐨𝐫𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐚𝐜𝐭𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐚𝐮 𝐭𝐫𝐢𝐩𝐥𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐧 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞, é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐬é𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 ?
La première chose à faire est de rassembler tous les Maliens. Quand un pays fait face à autant de difficultés, la seule voie c’est le rassemblement. Les autorités doivent réunir toutes les forces vives de la nation, de tous les bords, pour convenir tous ensemble des moyens de sortir de cette crise multidimensionnelle. Ma conviction est que seule l’alliance des bonnes volontés, politiques, intellectuels, monde associatif, notables et religieux, femmes et jeunes, nous permettra d’améliorer une gouvernance qui fait le lit du terrorisme depuis tant d’années.
Il faudra aussi œuvrer à un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable. Des élections libres et transparentes sont la condition sine qua non pour enfin stabiliser le Mali, relancer la marche vers le développement et retrouver du crédit à l’international.
Au-delà, le nouveau pouvoir élu devra continuer de rassembler pour faire face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux, en proposant un grand dessein commun. Ce n’est que lorsque les maliens seront unis et soudés que nous pourrons faire face de manière efficace à toutes les menaces et les défis qui nous assaillent.
Je ne crois pas en cette fatalité qui voudrait que nous soyons condamnés à l’échec. Je crois en nous, je crois en mon pays et quoiqu’il en soit, j’œuvrerai d’une manière ou d’une autre à son redressement.

𝐂𝐡𝐚𝐡𝐚𝐧𝐚 𝐓𝐚𝐤𝐢𝐨𝐮
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