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Poursuivis pour trafic international, détention, importation et vente de stupéfiants : Moulaye Ibrahim Haïdara et Massa Mounkoro prennent différentes peines
Publié le samedi 3 decembre 2022  |  Aujourd`hui
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© Autre presse par DR
1 ère session de la cour d`assises de à titre de l`année 2021-2022
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Moulaye Ibrahim Haïdara et Massa Mounkoro ont comparu devant les magistrats le mardi 22 novembre 2022 pour trafic international, détention, importation et vente de stupéfiants. Reconnus coupables des faits, Moulaye Ibrahim Haïdara écope de 10 ans de réclusion et 50 millions de FCFA d’amende et Massa Mounkoro est condamné à 3 ans d’emprisonnement.

Moulaye Ibrahim Haïdara et Massa Mounkoro se sont présentés devant les magistrats afin de connaitre leurs sorts pour les chefs d’accusation de trafic international, détention, importation et vente de stupéfiants.

Les faits remontent au 6 décembre 2020. Suite à des renseignements reçus, les agents de la Direction du Renseignement et des Enquêtes Douanières ont reçu l’ordre de mission n°095/MEF-DGD-DRED en date du 23 novembre 2020 de se rendre dans la localité de Mandala dans la région de Sikasso pour enquête.

Ainsi, le Dimanche 6 décembre 2020, aux environs de 1h30 minutes du matin, ils ont intercepté en provenance de la frontière du Burkina Faso, le véhicule MITUBSHI PAJERO, immatriculé BG 7450 MD, avec à bord Moulaye Ibrahim Haïdara, convoyeur et Massa Mounkoro, conducteur. Une fouille minutieuse de la voiture a permis de découvrir à l’intérieur 408 briques de chanvre indien pour un poids total de 408 kilogrammes, en plus d’un pistolet automatique (PA).

Conformément à la procédure d’enquête douanière, les agents ont procédé à la saisie non seulement des marchandises classées prohibées par le code des douanes, mais aussi le véhicule MITUBSHI PAJERO, immatriculé BG 7450 MD qui servait à les transporter ainsi que l’arme à feu trouvée en possession des occupants. Et par la suite, ils ont transmis au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Sikasso le dossier de la procédure ainsi que les personnes interpellées. Là, elles ont été poursuivies et inculpées devant le Magistrat Instructeur pour les chefs d’infraction de Trafic international, détention, importation et vente des produits stupéfiants.

Tant à l’enquête préliminaire qu’a l’information, l’inculpé Moulaye Ibrahim Haïdara a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés, tandis que Massa Mounkoro les a catégoriquement niés. Moulaye Ibrahim soutient que courant l’année 2002, pendant qu’il servait à Kignan, près de Sikasso comme agent de la CMDT, il avait quelques fois l’habitude de transporter, moyennant rémunération, les produits stupéfiants d’un certain Seydou Kouyaté de nationalité burkinabé, décédé à ce jour.

Mesurant le risque encouru, il dit avait arrêté ladite activité en 2004 après deux ou trois opérations jusqu’en 2019 où, lors d’un voyage de Ouelessébougou, son lieu de service actuel, il a rencontré un proche du défunt Seydou qui lui a proposé la reprise de leur trafic illégal de stupéfiants.

Pour pouvoir payer sa créance conclue suite à l’acquisition de la voiture MITUBSHI PAJERO saisie, il a adhéré à la proposition de ce dernier. C’est ainsi qu’il a invité Massa Mounkoro à l’accompagner à la frontière du Burkina Faso pour le suppléer au volant en cas de fatigue et étant, dans la localité de Mandala, il a embarqué les 408 briques de chanvre indien à charge de les acheminer à Bamako en contrepartie de la somme de 320 000 FCFA, avant d’être intercepté par les agents des douanes.

S’agissant de l’inculpé Massa Mounkoro, il explique qu’il n’avait fait qu’accompagner Moulaye Ibrahim Haïdara à la demande de celui-ci compte tenu de leurs liens professionnels. Il signale qu’il ne savait nullement la raison ou le motif du voyage de ce dernier avec qui il devait être employé comme chauffeur d’un camion lui appartenant.

Moulaye Ibrahim Haïdara à la barre a reconnu les faits sans ambages.

Quelqu’un qui a été jusqu’à l’université sait très bien que la loi interdit la drogue sur tous les plans au Mali, lui rappelle le président. L’accusé Moulaye Ibrahim Haïdara répond : Affirmatif ! Moulaye avait une fois été emprisonné pour les mêmes chefs d’accusation, mais après une mise en liberté, il s’est relancé. Le président lui demande pourquoi il continue cette affaire ? Il répond : ”C’est pour gagner beaucoup d’argent rapidement et facilement”. Massa Mounkoro à son tour à la barre a reconnu les faits qui lui sont reprochés. ”Arrivés à destination, Moulaye m’a fait descendre du véhicule pour s’éclipser un moment avant de revenir me donner en me demandant de conduire afin qu’il dorme un peu”, a-t-il indiqué. Un conseiller lui fait savoir qu’il pouvait ignorer la nature de la cargaison, mais compte tenu du changement de poids du véhicule qu’il conduisait, il devrait se douter de quelque chose. ”Je m’en suis rendu compte qu’il a mis quelque chose dans le véhicule, mais je n’ai pas pris la peine de vérifier parce que Moulaye était un homme de confiance, donc je ne pouvais pas imaginer que c’est de la drogue qu’il a mis dans le véhicule’‘, a expliqué l’accusé Massa.

Le ministère public signale que Moulaye Ibrahim Haïdara est fils d’un douanier à la retraite et qu’il portait l’uniforme de son papa pour faire enrichir son entreprise de drogue. Il ajoute : “Massa a accepté de transporter le butin en connaissance de cause parce qu’il allait tirer profit.”

La défense déclare que son client a reconnu les faits de trafic de drogue. ”Vous savez combien le fonctionnaire malien gagne, à plus forte raison, un agent de la CMDT. Face à un problème de société, on est tenté par autre chose. Certains s’adonnent au terrorisme et autres. Les emplois sont sous payés, rien ne va aujourd’hui dans ce pays. Il faut chercher la cause de cette affaire. Mon client est un indigène, un handicapé. Il souffre dans son corps et dans sa chair. C’est un chef de famille, rien n’est fait pour les personnes vivantes avec handicap, donc ils essaient eux-mêmes de trouver une porte de sortie. C’est la faute à l’Etat parce qu’il n’a aucune politique en faveur de ces personnes”, a plaidé la défense.

La défense souligne que les produits n’ont pas été utilisés parce qu’ils ont été saisis, donc il n’y a pas eu de trouble à l’ordre public.

Le ministère public réplique en disant que la défense encourage la fainéantise en accusant l’Etat d’être la cause de cette affaire. ”Malgré la situation qui sévit dans notre, les gens arrivent à s’en sortir en fournissant de l’effort. L’accusé Moulaye Ibrahim Haïdara veut gagner beaucoup d’argent dans la facilité”, a-t-il requis.

Après les débats, la Cour a retenu Moulaye Ibrahim Haïdara dans les chefs d’accusation. Par contre, Massa Mounkoro, après avoir demandé la clémence de la Cour, a bénéficié de circonstances atténuantes parce qu’il a juste transporté quelque chose sans savoir de quoi s’agissait-il réellement. Dans la délibération, Moulaye Ibrahim Haïdara a écopé de 10 ans de réclusion et 50 millions de FCFA d’amende et Massa Mounkoro a été condamné à 3 ans d’emprisonnement. Marie Dembélé
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