YAMOUSSOUKRO - Des chefs d`Etat de l`organisation régionale ouest-africaine Cédéao ont décidé vendredi de retirer au leader de l`ex-junte au Mali, le capitaine Amadou Haya Sanogo, le statut d`ancien président qui lui avait été accordé en mai dernier.
Le sommet "exprime sa non-reconnaissance" de l`ex-junte et du "statut
d`ancien chef d`Etat conféré au capitaine Sanogo", indique le communiqué final publié après un sommet de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) à Yamoussoukro.
"Pour la Cédéao le fait qu`on lui ait accordé un statut d`ancien chef
d`Etat est nul et non avenu", a confirmé à l`AFP le ministre ivoirien de l`Intégration africaine, Ally Coulibaly, soulignant que la position de l`organisation était "claire" et "ferme" s`agissant du respect de la démocratie.
Le chef des putschistes du 22 mars au Mali avait obtenu ce statut
d`ex-président, avec tous les avantages dus à ce rang, en vertu d`un accord le 20 mai entre l`ex-junte, Bamako et des émissaires de la Cédéao, destiné à débloquer le processus de transition, fixé à 12 mois.
Les participants au sommet de la Cédéao ont aussi appelé le gouvernement malien de transition, critiqué durement par la classe politique et la société civile à Bamako, à être plus "inclusif".
Le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré devra "mettre urgemment en place un cadre de consultation avec la participation de toutes les parties prenantes et notamment des forces vives du Mali".
La Cédéao a aussi appelé à "faciliter le retour rapide" au Mali du
président par intérim Dioncounda Traoré "afin qu`il reprenne ses fonctions".
M. Traoré avait été agressé et blessé le 21 mai par des manifestants
hostiles à son maintien comme chef de la transition. Il se trouve depuis le 23 mai à Paris pour des soins.