Le ministère de la refondation de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions, en collaboration avec les partenaires techniques dont le PNUD, a organisé, du 29 novembre au 1er décembre 2022, dans un grand hôtel de la place, un atelier national de validation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. C’était sous la présidence du ministre de la refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, Pr. Ibrahim Ikassa Maïga.
L’objectif principal de cet atelier national est de valider le document de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC) au Mali ; d’analyser la version provisoire du document de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption pour les dix années à venir et son plan d’actions triennal ; de valider les formulations faites: la vision, les axes stratégiques, le plan d’action, le mécanisme de suivi-évaluation de la stratégie nationale; de finaliser la réflexion sur le dispositif institutionnel (ancrage) et le mécanisme de coordination à mettre en place (niveau national et si possible déconcentré) et de valider le projet de plan d’actions triennal.
Dans son intervention, le ministre Ikassa Maïga a fait savoir que depuis plusieurs décennies, de nombreuses initiatives ont été prises en matière de lutte contre la corruption. A l’en croire, cette abondance d’initiatives pousserait-elle à faire confirmer l’assertion selon laquelle « Plus l’État est corrompu, plus les lois sont nombreuses. ». « Peu s’en est fallu sous nos cieux. Fort heureusement, sur le plan institutionnel, des avancées majeures ont été enregistrées avec la mise en place du Bureau du Vérificateur général et la création de l’Office Central de Lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) », a souligné le ministre.
Selon le ministre, ces deux structures sont venues renforcer les efforts déployés en matière de lutte contre la corruption et infractions assimilées par les Inspections sectorielles des départements ministériels, le Contrôle général des Services Publics, la Section des Comptes de la Cour Suprême, les Pôles économiques et financiers, etc. Cependant, il dira qu’aujourd’hui, les résultats obtenus, tant en matière de contrôle, de vérification, de déclaration de patrimoine des assujettis, que de répression de la fraude et de la corruption et de sensibilisation des populations, sont plus qu’encourageants. Plus loin, il a déclaré que ces avancées significatives ne doivent guère leur faire perdre de vue l’immensité de la tâche qui les attend.
Pour lui, ce combat, grâce à la détermination des hautes autorités de la transition, est à leur portée, du fait qu’il y a un arsenal juridique éprouvé en la matière, des organes crédibles, une volonté politique affirmée en faveur de la transparence et un peuple en éveil. « Il nous manquait, justement, une stratégie coordonnée et consensuelle pour mutualiser les efforts des organes, de la société civile, des partenaires au développement et des populations en vue d’améliorer l’efficacité de notre action », a précisé le Pr. Ikassa Maïga.
Selon lui, en se dotant d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption, le Mali aura désormais toutes les cartes en main, pour faire échec à l’opacité dans la gestion des affaires publiques, la concussion, le népotisme, les pratiques illicites, frauduleuses voire criminelles de gains de diverses natures pour un profit personnel au détriment du trésor public et de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Par ailleurs, il dira que l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption constituaient l’un des objectifs identifiés par l’axe 4 du Plan d’action du gouvernement consacré à la promotion de la bonne gouvernance. Et qu’aujourd’hui, cet objectif est sur le point d’être atteint grâce à la détermination des acteurs qui y travaillent depuis le 13 octobre 2021, date à laquelle le comité de pilotage composé des représentants des structures de l’Etat, a été chargé de coordonner le processus d’élaboration de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Le Représentant du Système des Nations Unies a déclaré lors de son allocution que la corruption est un phénomène qui affecte beaucoup de pays et qui a un effet direct sur le développement et le bien-être des populations. Selon lui, cette problématique est aussi bien présente au Mali et qu’elle semble s’être renforcée ultérieurement à cause de l’instabilité politique et de la crise multidimensionnelle que traverse depuis quelques années le pays. Pour lui, cette activité contribue donc directement à la réalisation des objectifs fixés par la charte de la transition.
Pour le représentant, c’est un privilège pour le système des Nations Unies d’appuyer le Ministère de la Refondation et le comité de pilotage dans ce processus d’élaboration et de validation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption qui arrive aujourd’hui à sa phase finale. « Notre accompagnement à ce processus s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la Stabilisation du Mali à travers le renforcement de l’État de Droit (PROSMED) », a conclu le représentant du système des Nations Unies.