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Transition : - Le pouvoir à l’épreuve des défis ; - 1731 écoles fermées à Mopti et Ménaka
Publié le mardi 13 decembre 2022  |  Le Nouveau Courrier
Rencontre
© aBamako.com par AS
Rencontre entre le président du CNSP et le Secrétaire Général du Ministère de la Défense
Description: Bamako, le 19 août 2020. Le président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), le colonel Assimi GOÏTA a rencontré le Secrétaire Général du Ministère de la Défense
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De la chute du régime démocratiquement élu d’Ibrahim Boubacar Keita dans la fatidique et ténébreuse nuit du 18 Août 2020 à aujourd’hui, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont du roi Fadh de Bamako. Devant l’immensité des défis auxquels font face les militaires au pouvoir, les génies du fleuve Djoliba continuent de s’interroger sur l’issue de cette aventure. L’imbroglio jette la population dans une inquiétude profonde.
En Novembre dernier, le gouvernement a interdit « les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire ». Dans la foulée, un autre communiqué instruisait aux gouverneurs des régions de faire l’état des lieux de toutes les ONG au niveau de chaque région en vue d’assurer la relève. A présent, il est difficile pour nous de confirmer ou d’infirmer l’effectivité de cette volonté gouvernementale.
Accroissant le rang des frustrés et des mécontents de la transition, la mise en chômage technique des milliers d'hommes et de femmes travaillant jusque-là dans le développement communautaire et humanitaire, loin d’être une solution aux multiples problèmes du pays, semble aggraver la situation déjà difficile.
Dans son rapport trimestriel d’Octobre 2022, la Minusma est revenue sur l’insécurité grandissante au nord et au centre du pays, compliquant encore le rétablissement de l’autorité de l’Etat.
Insuffisances de la gestion sécuritaire
« Au 31 Août 2022, la présence des autorités de l’Etat (gouverneurs, préfets et sous-préfets) dans leurs zones d’affectation à Mopti et Ségou atteignait 26% (29 fonctionnaires sur 110), contre 19% à la fin du mois d’Avril 2022 », indique-t-on dans le rapport.
En Juin 2022, on totalisait 1.731 écoles avec 519.300 enfants et 10.032 enseignants, selon la Minusma, qui n’étaient pas fonctionnels en raison de l’insécurité dans les régions de Mopti et Ménaka.
« Les gens veulent que leurs enfants partent à l’école.  A partir des communes, des villages ou hameaux, on ne peut même pas parler d’école, ni un enseignant, ni des élèves », regrette le 2e adjoint au maire de Mondoro, Moulaye Ongoiba, basé à Douentza. 
Selon lui, leur inquiétude c’est l’avenir de tous ces enfants qui sont devenus majeurs sans aller à l’école, qui sont en train de se balader en longueur de journée.
Pris en tenaille dans les mig-mag de la vie politique à Bamako, marquée ces derniers temps par le retour de Dr. Choguel Kokalla Maiga à la Primature après quatre long mois de retraite médicale, les colonels au pouvoir canalisent l’attention de tout un peuple, avide de voir le pays sortir de l’ornière.
La gestion de la situation sécuritaire initiée depuis Koulouba sous le leadership incontesté du Chef de l’Etat, colonel Assimi Goita, bien que clamée et chanté, à hue et à dia par une certaine frange des citadins, révèle des insuffisances criardes aux yeux des populations vivant au quotidien la réalité du terrain. L’amélioration espérée n’est pas jusqu’à présent au rendez-vous. Pour la simple raison que la liberté de circulation entre les villages n’est toujours pas d’actualité. Des groupes armés ayant élu domicile dans ces zones continuent de perpétrer des attaques ciblées et poser des mines.
Dans ces villages en proie à l’insécurité, des habitants déclarent que les endroits où se cachent ces groupes armés djihadistes sont connus. Et de l’Armée nationale, et des villageois.  Mais personne ne pipe mot.
Des animaux volés
Le 15 Novembre, à Soufroulaye dans la région de Mopti, les FAMa ont procédé à la restitution des animaux volés à leurs propriétaires. Des éléments des FAMa avaient récupéré ces bétails, environ 600 animaux, tout confondu, des mains des bandits. Tambour battant cet acte a été exhibé comme un trophée de guerre, alors qu’on oublie volontiers des milliers de têtes de bétail, sans doute, passés inaperçus dans les mailles de la sécurité publique pour être vendus dans des pays voisins et à Bamako.
Pour le seul village de Mondoro, on dénombre chez les cultivateurs plus de 2000 têtes d’animaux tout confondus volés depuis le début de cette crise, selon des ressortissants rencontrés à Bamako. Sans compter le nombre d’animaux qui ont subi le même sort du côté des éleveurs du même village. Les statistiques des animaux volés existent au niveau de toutes les localités concernées.
En milieu syndical, le temps n’est plus à l’accalmie. La marmaille en cours au sein des syndicats, constate un observateur, est la preuve que le salaire est nettement inférieur au coût de la vie. Malgré les efforts vantés du gouvernement par le ministre du commerce Mohamed Mahmoud. Si, le ministre estime que les produits de consommation sont moins chers chez nous par rapport aux voisins, il urge de comprendre que le Mali possède le SMIG le plus bas des pays auxquels il est comparé. A compter du 1er janvier 2023, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) pourrait passer de 60.000 à 75.000 FCFA par mois en Côte d’Ivoire, selon nos informations. Alors qu’au Sénégal il est à 58.900 FCFA, le Bénin à 52.000. Au Mali, le SMIG est à 40.000 FCFA. Pour atténuer la cherté de la vie, des efforts ont été faits depuis janvier 2022 dans ces pays sur le plan salarial à l’exception du Mali.
De la capitale aux Trois Caïmans à l’Adrar des Ifogas, en passant par les Falaises, la préoccupation du pays reste la même : la PAIX d’antan.
Combien de temps faut-il encore attendre ?
O. A. Morba
Source : Le Nouveau Courrier
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