Dans la région de Mopti, la Minusma soutient l’éducation nationale en sécurisant les emprises des écoles en construisant des murs de clôture. Un tel projet s’est matérialisé dans le quartier de Banguétaba, situé en plein cœur de la ville de Sévaré, grâce aux donations du Danemark au Fonds Fiduciaire des Nations unies pour la Paix et la Sécurité au Mali. Le 29 novembre 2022, une délégation des bailleurs de ce Fonds, accompagnée par le Gouverneur de la Région de Mopti, a effectué une visite du chantier.
Des travaux qui doivent bénéficieront à 4 000 personnes
En lançant ces travaux, la Minusma répond ainsi positivement à la sollicitation des autorités scolaires régionales pour favoriser des conditions de sécurité optimales autour de l’école. En plus du projet pilote de l’école de Banguétaba, trois autres établissements bénéficient d’un appui de la Minusma pour améliorer l’environnement des élèves et du personnel. Au total, ces quatre écoles accueillent aujourd’hui 2 760 élèves dont 1 359 filles et leurs 94 enseignants (es). Avec les parents d’élèves, cette infrastructure aura un impact positif sur 4 000 personnes.
Plus de 246 millions de Francs CFA ont été déboursés grâce à la contribution du Royaume du Danemark, à travers le Fonds Fiduciaire des Nations unies pour la paix et la sécurité au Mali, afin de réhabiliter et rehausser les murs de clôture et réaménager et reboiser les cours de ces quatre établissements d’enseignement.
« La situation reste difficile pour les écoliers et le Danemark est prêt à soutenir les projets de forage de puits pour permettre aux enfants d’avoir accès à l’eau potable » a rappelé Vibeke Gram MORTENSEN, Cheffe de Mission adjointe et Cheffe de la Coopération de l’Ambassade du Royaume du Danemark, lors de la visite du site.
Des emplois temporaires pour contribuer à la réinsertion socio-économique de 100 jeunes à risque
L’exécution des travaux de clôture des quatre écoles durera 12 mois. Au cours de cette période, 100 jeunes à risque seront employés dans la mise en œuvre du projet. « C’est un soulagement et un espoir pour beaucoup de jeunes ouvriers qualifiés et non qualifiés qui seront recrutés et qui verront leurs revenus accroître » a confié l’entrepreneur local chargé des travaux.
Pourquoi sécuriser les écoles ?
La crise sécuritaire qui s’est déclenchée dans les régions Nord du pays depuis 2012 s’est progressivement étendue aux régions du Centre, notamment Mopti. Elle se manifeste par des attaques terroristes, des conflits intercommunautaires, des enlèvements et assassinats ciblés, des dégâts matériels et diverses formes de violences contre les symboles de l’État.
Symboles de la République, les établissements scolaires ne sont pas épargnés par cette logique extrémiste qui se traduit par des exactions et violences contre les enseignants, la destruction des édifices, des matériels et équipements scolaires, le chantage et les menaces contre les communautés.
Ces agressions ont provoqué la fermeture de plusieurs écoles en raison des risques encourus par les élèves et les enseignants, ainsi que de la peur des parents d’exposer leurs enfants. Dans le seul cercle de Mopti, 351 écoles fondamentales étaient fermées durant l’année scolaire 2018–2019 selon les données de l’Académie régionale d’enseignement. L’absence de clôture ou leur dégradation sont aussi des facteurs de vulnérabilité pour les écoles.
Les écoles de ces localités ciblées ont été sélectionnées pour bénéficier d’une clôture à la suite des plaidoyers menés par les populations et les leaders communautaires de ces zones concernées auprès du Gouvernorat de Mopti.
Saisie par le Gouverneur de Mopti, la Minusma a intégré ses projets dans son plan d’action « An Ka Barokè » (« dialoguons » en français) lancé par le chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, en juin 2021, afin de soutenir les efforts de stabilisation des régions du Centre du Mali.