Malgré les récentes déroutes infligées à ses éléments par le GSIM: Le nouveau chef de l’EIGS fait sa première apparition publique

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Publié le vendredi 16 decembre 2022 | L’Indépendant

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Mali: Le groupe islamiste Ansar Dine libère l`otage suisse Béatrice Stockly
24 avril 2012.Tombouctou.Mali. A un point de rendez-vous dans le désert de Tombouctou,les combattants de Ansar Dine montent la garde au moment de la libération de Béatrice Stockly enlevée le 15 avril dernier dans le nord du Mali

Dans un récent enregistrement de près d’une dizaine de minutes, le groupe terroriste Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) a présenté son nouveau chef, qui n’est autre que Abou Al-Bar’a al-Sahraoui. C’est sa première apparition publique, depuis qu’il a remplacé l’ancien chef du groupe, Adnan Abou Al-Walid Sahraoui, abattu en août 2021, dans le cercle d’Ansongo, par les forces françaises de Barkhane.

En effet, non seulement, c’est la première apparition de Abou Al-Bar’a al-Sahraoui mais c’est surtout la première fois qu’il prend la parole en public. Contrairement à son prédécesseur, il a la particularité de manier parfaitement la langue arabe. Ce qui veut dire que, s’il n’est pas natif de ce milieu, il y a au moins grandi ou passé de longues années. Cela, au regard de sa prononciation et de son éloquence. A noter qu’il a prononcé ce discours devant plusieurs terroristes de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), qui se fait désormais appeler la 7e Province de l’Etat Islamique en Afrique (PEIA), qui couvre tout le Sahel.

Selon des experts, la vidéo aurait été enregistrée en territoire malien, près de la frontière nigérienne. Dans cet enregistrement, Abou Al-Bar’a al-Sahraoui revient longuement sur l’allégeance que son groupe a prêtée au tout-nouveau calife de l’organisation État Islamique, à savoir Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi. Ce dernier a remplacé, à la tête de cette organisation, son compatriote irakien, Abou al-Hassan al-Hachimi al-Qourachi, tué en Syrie, vers la fin du mois de novembre. Signalons qu’il s’agit ainsi du quatrième chef de l’organisation terroriste, les trois précédents ayant été tués.

Dans cet enregistrement, Abou Al-Bar’a al-Sahraoui a aussi rappelé l’intensification des actions de son groupe contre son grand rival, dans la zone, » le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM). Des spécialistes indiquent qu’il sera beaucoup plus radical que son prédécesseur, Abou al-Walid al-Sahraoui. Notons que Abou al Bara al Sahraoui n’est autre que le frère de Dadi Ould Chougaib alias Abou Darda, un des redoutables cadres de l’EIGS, arrêté en juin 2021 par Barkhane, au Niger. Certains experts se posent la question sur l’opportunité de cette sortie récente d’Abou al Bara al Sahraoui, alors que son groupe a perdu récemment beaucoup de terrain au Mali au profit du GSIM.

D’ailleurs, ce groupe a récemment diffusé les images des dépouilles mortelles d’une vingtaine de personnes, présentées comme des terroristes de l’EIGS, abattus lors d’affrontements entre groupes terroristes rivaux, vers Tessit, le 7 décembre dernier. De plus, le GSIM a également exposé de nombreuses armes, munitions et d’autres équipements appartenant à son rival, récupérés au cours de ces affrontements. C’est dire que les violences entre les deux groupes ne sont pas près de s’arrêter. Le drame dans tout cela, c’est que ce sont les civils qui en paieront toujours le plus lourd tribut, puisque reprochés de soutenir un camp contre un autre. Il convient de préciser que 2022 a été incontestablement l’année la plus meurtrière pour les civils, à cause de ces violences armées, depuis une décennie. C’est ainsi qu’on évoque près de 9 000 décès, un chiffre supérieur de 58 % à celui de toute l’année 2021. Parmi ces décès, au moins 48% ont été localisés au Mali, selon l’ONG Acled, spécialisée dans la cartographie des données liées aux conflits armés.

Massiré DIOP

Source: L’Indépendant

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