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Litige foncier à Dougourakoro : Le Colonel Goïta fortement interpelé par 160 familles !
Publié le mardi 20 decembre 2022  |  Le challenger
Cérémonie
© aBamako.com par MS
Cérémonie d`ouverture de la rentrée des cours et tribunaux 2022-2023
Bamako, le 01cdécembre 2022, le président de la transition , le Colonel Assimi Goita a présidé la cérémonie d`ouverture de la rentrée des cours et tribunaux 2022-2023 a la cour Suprême
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Une vue d(un site litigeux (photo à titre illusratif)
160 familles menacées de démolition à Dougourakoro dans la commune rurale de Banguinéda interpellent le Président de la Transition et son gouvernement face à ce qu’elles appellent une injustice et un déni de justice. C’était le 12 décembre dernier au cours d’une conférence de presse tenue sur le site en présence du Président du Collectif pour la refondation du Mali (CORENA), Dr Fousseini Ouattara et son vice-président, Aboubacar Sidiki Fomba.

Mamoutou Traoré, vice-président de la Jeunesse de Sabalibougoucourani-Dougourakoro dénonce la menace qui plane sur les espaces publics : « Les 26 sites sont menacés. Nous demandons aux autorités de nous aider à sécuriser nos espaces publics ». Pour Moctar Traoré: « Nous sommes au nombre de 161 maisons. J’ai acquis ma parcelle en 2007 et j’ai construit depuis 2012. Je ne comprends pas comment un acte de vente qui n’a même pas été légalisé à la mairie, peut prendre le dessus sur les documents authentiques délivrés par les autorités compétentes », s’étonne-t-il, avant d’avancer : « nous interpellons les autorités de la transition et la justice ».

Nous nous couchons mais n’arrivons pas à dormir ….

Mme Assanatou Bagayoko, une malienne établie à l’extérieur, manquait de mots pour faire part à l’assistance de sa déception et de son incompréhension. « Nous nous couchons mais n’arrivons pas à dormir ». Fatiguée de faire des va-et-vient entre le Mali et son pays de résidence, elle qui pensait venir au bercail pour exploiter les fruits de sa retraite, craque : « Nous avons à faire à des gens qui n’ont pas de papiers. Nous ne comprenons pas les décisions de justice ». Fousseini Koné donne les noms des personnes qui veulent démolir leurs maisons, parmi lesquelles Oumar Baba Kané, Mahamadou Mangané et Ousmane Karenbenta. Cet orateur souligne que le sieur Oumar Baba Kané dispose de documents à l’authenticité douteuse. Selon Fousseini Koné, le plan dont dispose l’intéressé date du 13 décembre 1995 alors que son attestation de cession de terrain est établie le 03 juin 1998, « nous ne savons pas comment on peut établir le plan d’une parcelle avant son acquisition ». A l’en croire, les personnes menacées aujourd’hui sont les vraies détentrices des titres de propriété. A l’appui de son argumentaire, Fousseini Koné brandit en direction de l’assistance les copies des différents documents attestant, à ses yeux, de leurs propriétés sur les terrains, objet du litige. « La réquisition effectuée à Baguinéda confirme ma propriété sur la parcelle », précise-t-il.

Il appuie ses propos par une sommation interpellative en date du 14 juin 2021 dont une copie a été remise aux journalistes. Selon cette sommation, l’huissier-commissaire de justice, Moctar Diallo pose à Hamidou Diarra, chef du village de Dougourakoro la question suivante : « Est-il au courant que Monsieur Sidy Diarra, en sa qualité de Chef de Village de Dougourakoro en 1998 et ses conseillers ont fait la cession, en date du 03 juin 1998, du terrain à usage de concession rurale d’environ six (6) hectares, à Monsieur Oumar Baba Kané ? ». Le notable répond qu’il n’est pas au courant de cette affaire. Mais Madame Traoré, présidente des femmes est inconnue à Dougourakoro : « nous nous confions à Dieu. Nous fondons beaucoup d’espoir sur le Président de la Transition et son gouvernement », conclut Fousseini Koné.

L’enseignant à la retraite, Mamadou Tiouélé Samaké, est à la limite de l’exaspération. Ce grand serviteur de l’Etat à la retraite déclare avoir acquis sa propriété : « J’ai des larmes aux yeux quand je veux parler. Pendant sept (7) ans je ne dors pas », lance le vieux retraité.

La distribution de la justice, selon Aboubacar Sidiki Fomba, est l’une des faiblesses de la transition en cours. Des pauvres citoyens sont spoliés de leurs parcelles en toute impunité. « Nous allons faire tout ce que nous pouvons au niveau du CNT pour défendre vos intérêts », a rassuré le vice-président du COREMA.

Chiaka Doumbia
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