Fidèle à sa tradition instaurée pour sensibiliser les citoyens sur les opérations de sécurisation et de lutte contre le terrorisme des forces armées de défense et de sécurité maliennes (FAMa), le Directeur de l’information et des relations publiques des armés (Dirpa), colonel Souleymane Dembélé, était face à la presse lundi 12 décembre 2022 pour faire le point des actions menées durant le mois de novembre dernier. Lors de cette conférence, le colonel Dembélé a soutenu que les FAMa ont fait en un (1) an ce que Barkhane, Takouba et autres n’ont pu réaliser en 9 ans sur le sol malien.
D’entrée de jeu, le patron de la Dirpa a indiqué que les FAMa continuent de poursuivre leur mission régalienne de lutte contre les groupés terroristes et maintiennent l’initiative sur le terrain avec des recherches, des neutralisations, mais aussi des destructions de sanctuaires dans le cadre de l’opération Kèlètigui et le plan Maliko. A ce titre, il a rassuré que nos FAMa consolident leurs acquis opérationnels face à des terroristes en perte de vitesse. Selon colonel Souleymane Dembélé, ces terroristes continuent toujours de procéder à des poses d’EEI (Engins explosifs improvisés) et à jouer à l’évitement, tout en maintenant la pression sur les populations civiles avec des récupérations de zakat et d’enlèvements avec demandes de rançons et d’assassinats.
L’autonomisation de l’armée en marche
Parlant du théâtre centre de l’opération Maliko, il a noté que les actions des FAMa ont été surtout marquées par des recherches exploitations de renseignements, des actions d’opportunité, des opérations aéroportées, des missions de reconnaissances offensives appuyées ou non par des frappes aériennes, des vols de réassurance des populations, la neutralisation de beaucoup de poseurs d’EEI et de terroristes guetteurs. Selon lui, ces actions ont concerné les zones de « Niono avec les secteurs de Ndila, Diado-Wèrè, commune rurale de Pogo ; de Douentza avec les secteurs de Serma, Baboye, Débéré ; de Konna avec les secteurs de Niondo, Ségué, Ara, Kassogo, Molinnatalou-Òuro, Bina Téguére et Déguébéré ; de Boni avec les secteurs de Potassembo ; de Bankass avec les secteurs de Niondo, Ségué, Ara et Kassogo ». A cet égard, Souleymane Dembélé a annoncé que l’opération militaire menée le 05 novembre 2022 sur la base de renseignements menés avec succès à Ororo, dans le secteur de Sofara, a permis de neutraliser 10 terroristes et récupérer plus de 400 têtes de bétails restitués aux autorités compétentes puis aux propriétaires à Soufroulaye. S’y ajoute une reconnaissance offensive de sécurisation des populations effectuée le 19 novembre 2022, qui a permis de neutraliser 13 terroristes guetteurs dans la zone de Ségué, Toun et Sama, dans le cercle de Bankass. A en croire le colonel Dembélé, le 30 novembre 2022, une opération aéroportée dans la zone de Teninkou a permis de découvrir et récupérer 15 tonnes de céréales de zakat acheminées sur Sevaré pour une distribution aux populations.
Abordant la situation au niveau du théâtre sud de l’opération Maliko, le conférencier a précisé que le 05 novembre, une frappe aérienne a visé et détruit 03 refuges terroristes dans le secteur de Nara et Kaloumba. Et que le 19 novembre 2022, une opération aéroterrestre dans le secteur de Sikasso à Kobala et alentours a fait un bilan d’un 01 terroriste guetteur neutralisé, 01 AK-47 et des munitions récupérées. A en croire le patron de la Dirpa, simultanément, une autre opération aéroterrestre à Trompésé et Kondioli a fait un bilan de 02 terroristes neutralisés et des matériels récupérés. Récapitulant les opérations aériennes, le Directeur de l’information et des relations publiques des armées a affirmé que durant le mois de novembre 2022, les FAMa ont effectué 149 vols, soit 475 h 41. A ce niveau, il a noté que l’armée de l’air fait l’objet d’une forte sollicitation pour la réussite des opérations militaires. C’est pourquoi, il a plaidé pour le renforcement des équipements aériens pour maintenir l’élan amorcé. Selon lui, toutes ces opérations ont permis de neutraliser 133 terroristes, d’interpeller 122 personnes, de saisir 60 motos, 99 armes, 10 EEI, de détruire 7 bases terroristes. Le patron de la Dirpa a cependant déploré 10 morts et 8 blessés côté FAMa, contre zéro en octobre.
En somme, le colonel Dembélé a souligné que la situation sécuritaire du mois de novembre 2022 a été un peu mouvementée, contrairement au mois d’octobre. « Nous constatons de plus en plus le basculement des activités terroristes du Centre vers le Sud et l’Ouest », a-t-il précisé. Aussi, a-t-il reconnu que la situation reste précaire à présent avec des actions de prédation des groupes terroristes sur les populations civiles avec des enlèvements, des menaces, des assassinats ciblés. Toutefois, il a laissé entendre que les FAMa ont veillé sur la campagne agricole en mettant tout en œuvre pour assurer de très bonnes récoltes au profit des populations. Le colonel Dembélé a souligné que ces actions prouvent à suffisance l’autonomisation des FAMa qui, pendant une dizaine d’années, avaient été assujetties avec un cliché prédateur d’une armée mal formée, mal entrainée et mal équipée.
Les droits de l’homme, une priorité pour les FAMa
Lors de cette conférence, la situation de Farabougou est revenue dans les questions posées. En réponse, Souleymane Dembélé a fait comprendre que toute la difficulté est liée au fait que cette localité est dans une zone d’inondation et que le seul pont le reliant à l’extérieur a été détruit par les terroristes en 2019. Ce qui fait qu’il est pratiquement difficile d’acheminer de grandes quantités de vivres. Mais, il a précisé que la localité est sous contrôle de l’Armée malienne. S’agissant des rumeurs d’exactions attribuées aux soldats maliens, le patron de la Dirpa a fait comprendre que le respect des droits de l’Homme, constitue une priorité pour les FAMa. A ce titre, il a indiqué que l’Etat-major général des armées appelle, une fois de plus, à la vigilance et à la retenue contre ces velléités propagandistes, d’intox et de désinformation de certains médias dont le seul but est de semer le chaos, la haine, la division et la désolation au Mali. Car, selon lui, les Forces armées maliennes s’inscrivent dans une dynamique de respect strict des droits de l’Homme (DH) et du Droit international humanitaire (DIH) et rassurent de leur professionnalisme avec l’ouverture systématique d’enquêtes pour tous les cas d’exactions enregistrés. En ce qui concerne les rapports avec la Minusma, l’officier a déclaré : « Il n’y a rien de mal entre les FAMa et la Minusma. Nous sommes au Mali et je ne crois que les FAMa sont dans leur plein droit de demander où veut aller la Minusma ».
Jean Goïta