La semaine, le gouvernement de Transition a arraché un accord avec la Synergie des Syndicats Enseignants signataire du 15 octobre 2016. Est-ce la fin d’un long bras de fer ?
La lutte pour l’application stricte de l’article 39 des enseignants a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il a été l’un des moteurs précurseur de la chute de l’ancien régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta.
Alors que la Synergie des Syndicats Enseignants signataire du 15 octobre 2016 avait envisagé, il y a quelques jours, une grève de 72h pour non-application du fameux article 39. La semaine dernière, le gouvernement de Transition, avec l’aide de la médiation de Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants a conclu un accord avec la Synergie des Syndicats Enseignants signataire du 15 octobre 2016 en versant avec effet rétroactif la majoration de la prime spéciale de responsabilité qui s’élève à 12,300 milliards de F CFA soit 11 000 F par enseignant, à compter du 1er novembre 2022. En plus de cela, la création d’une prime spéciale pour les enseignants et l’élaboration et l’examen du document cadre d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. La question que tout le monde se pose est de savoir si c’est vraiment la fin d’un long bras de fer entre syndicat et gouvernement ?
Quelques jours après la signature d’un procès-verbal entre le gouvernement et la Synergie des Syndicats Enseignants signataire du 15 octobre 2016 qui a permis la levée du mot d’ordre de grève, certains affirment d’ores et déjà qu’ils ne se reconnaissent pas dans le procès-verbal.
« Tous les premiers leaders de cet article 39 ont fini par trahir la cause des enseignants. Certains sont devenus des directeurs d’enseignement pédagogique. D’autres dans des postes au sein des ministères. Donc toute cette lutte ce n’est pas pour la cause des enseignements », a fait savoir Hama Traoré, enseignant. Avant d’ajouter que sur 12,300 milliards de F CFA c’est 11 000F qu’on donne. « C’est insignifiant », vocifère-t-il.
La crainte des autres enseignements, c’est la non-application des acquis obtenus qui a permis la levée du mot d’ordre de grève de 72h. « Chaque fois qu’il a y eu un compromis entre nous et le gouvernement, c’est le gouvernement qui n’honore pas ses engagements. Cette fois-ci, je crains le même scénario », s’inquiète Moussa Fofana, enseignant.