L’Association malienne pour la promotion et protection de la culture dogon (Guinna Dogon) a désormais un nouveau président. Il s’appelle Nouhoum Tapily, ancien président de la Cour suprême. Il remplace à ce poste Mamadou Togo qui a dirigé l’association pendant 20 ans. Il a été élu lors de la 3ème conférence nationale de Guinna Dogon qui s’est déroulée du 1er au 18 décembre 2022 à la Pyramide de souvenir.
Avant de présenter son bilan et dire au revoir à ses frères, le président sortant a tenu à exprimer ses déceptions concernant la non réalisation de certains projets phares en raison du manque de volonté des membres de l’association. Conséquence : ces projets ont été torpillés.
« Nous avons élaboré un magnifique projet de porte d’entrée au pays dogon. Le président de la République de l’époque avait apprécié le projet et désigné 2 de ses ministres pour la mise en œuvre. Comme on le dit, ‘’trop de mains gâtent la sauce’’, a regretté Mamadou Togo.
En plus, « nous avions acheté un terrain à Niamana par voie de notaire. Nous l’avons perdu faute de réalisation. Les membres du bureau désignés pour récupérer notre terrain ont montré leurs limites. Nous avons perdu ce terrain que nous avons acheté à 5 millions de FCFA ».
D’ailleurs, « nous sommes venus à la construction de notre siège. Les lettres de contribution sont restées sans réponse. Les Dogons sont réputés pour leur sérieux, mais ici ils ne sont pas encore manifestés. Le bureau national avec les moyens de bord est arrivé à construire un abri sommaire pour quitter la location qui lui coutait trop cher soit 600 000 FCFA par trimestre ».
Parmi les déceptions, le président sortant de Guinna Dogon a souligné que des membres du bureau national ne payent pas leur cotisation de 5000 FCFA par mois, encore moins contribuer de façon volontairement.
« Ma plus grande déception a été de voir certains membres du bureau national tenir des propos démobilisateurs et démoralisateurs à l’endroit du bureau, au motif que les membres du bureau se servent des fonds de l’association. Quelle honte pour ceux qui le disent et quelle honte pour ceux qui croient en ces propos jusqu’au point de ne pas assister leur organisation financièrement », dénonce M. Togo.
Une autre déception révélée par Mamadou Togo est relative à une lettre circulaire qui avait été adressée à toutes les antennes de Bamako comme celles de l’intérieur pour demander à ce qu’on procède à certaines actions d’utilité publique, à savoir le don de sang pour sauver des vies, le nettoyage des hôpitaux et des écoles, la plantation d’arbres. A ce jour, il n’y a que l’antenne de Sévaré qui a procédé à des plantations d’arbres.
« Il a été aussi instruit aux antennes de demander à l’administration de céans l’octroi de terrain pour la construction de siège de Guinna Dogon dans leurs localités respectives. Des antennes ont obtenu des lots et d’autres n’ont jamais postulé. Voyez à quel point on est négligeant et peu regardant pour la chose commune », a interpellé M. Togo.
Un autre point essentiel soulevé par M. Togo est qu’aucune antenne ne fait parvenir ses procès-verbaux de réunion au bureau national. Cependant, on se plaint que le bureau national ne rend pas visite aux antennes. Aux yeux du président sortant, les responsables des antennes ne sont pas combatifs. Il a même l’impression qu’ils fuient leur devoir.
« Or, notre mission consiste à défendre, à partager et protéger notre culture. Ce qui doit nous unir tous, c’est notre culture. C’est la maison commune à la construction de laquelle tous les enfants de la grande famille doivent s’atteler. Ainsi, nous sommes certains que nous atteindrons nos différents objectifs », a-t-il conseillé.